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Avec Queen Blood, le hip-hop entre par la grande porte au Rond-Point

À la une, Coup de coeur, Danse, Les critiques

Queen Blood d’Ousmane Sy © Timothée Lejolivet

Folle ambiance au théâtre du Rond-Point pour la première de Queen Blood du chorégraphe Ousmane Sy, figure majeure du hip-hop décédé brutalement en décembre 2020. Plusieurs danseuses du groupe Paradox-Sal font vivre son répertoire en reprenant cette pièce créée en mars 2019 à La Villette.

Rarement on aura vu la salle Renaud-Barrault vibrer d’une telle effervescence, rarement on aura vu une telle mixité et une telle jeunesse ardente dans une salle de théâtre ! Avant même que le spectacle ne commence, tandis que le public progressivement s’installe, les sept danseuses s’échauffent à vue et la musique répand sa pulsation irrésistible comme une onde d’énergie et de rébellion. La street dance et la house music prennent d’assaut une salle de théâtre parisienne, haut lieu de la culture et de la résistance par l’art, et leur rencontre fait des étincelles. La marge et l’underground se taillent une place de reines à deux pas des Champs-Elysées, il est des événements qui font chaud au cœur.

Au plateau, des femmes, de couleur essentiellement, haut noir, pantalon noir, baskets noires sur chaussettes blanches, le noir comme étendard ? “Black is beautiful”, “Black Power”, “Black lives matter”, si la démarche d’Ousmane Sy n’est pas ouvertement revendicatrice et politique, le fait est qu’on reçoit ce spectacle comme un feu d’artifice de danses urbaines, de corps libres et puissants, la représentation d’une féminité conquérante, forte et plurielle, et d’une diversité flamboyante. Queen Blood remet les pendules à l’heure et insuffle son esprit d’émancipation au public conquis, galvanisé, qui réserve un accueil enthousiaste et chaleureux à ce concentré de danses hybrides, mélange de hip hop, danses afro et contemporain.

L’ambiance des battles s’intègre à la chorégraphie, les mouvements d’ensemble avec gestuelle au cordeau laissent toujours la place à des solos où s’exprime en free style la personnalité de chaque interprète. Accélérations, décomposition, jambes sur ressorts, la chorégraphie emprunte tous azimut au hip-hop pur et dur, à l’esprit clubbing des boîtes de nuit new-yorkaises, aux danses traditionnelles africaines et antillaises, les sources du style Ousmane Sy. Sur le linoleum blanc entouré de projecteurs au niveau du sol, arène où la danse exulte sa force de frappe, c’est une déflagration. Dancehall, locking, popping, krump, la technique des danseuses force le respect mais ce qui impressionne surtout, c’est la capacité de la chorégraphie à les magnifier dans le groupe. Ensemble, elles forment une entité dansante homogène, précise, à l’unisson, mais la choralité n’entrave pas leurs personnalités et les solos de chacune, comme éjectés de la masse, explosent par la singularité de leur gestuelle. Chacune existe pleinement dans sa danse tout en faisant corps avec les autres. Et lorsqu’elles frappent le sol du pied, marquant la cadence de leur aplomb phénoménal, les vibrations se font ressentir jusque dans les gradins et le corps des spectateurs devient caisse de résonance de leur danse.

A l’image de l’éclectisme chorégraphique, la bande son alterne musique de dance floor endiablée ponctuée de morceaux où la vocalité prime et le chœur des voix fait écho au chœur des corps au plateau. Nina Simone est de la partie musicale également avec “Four Women”, titre lumineux et douloureux, partition inattendue à cette danse pulsatile et fébrile. Malgré sa disparition brutale et son absence déchirante, l’esprit d’Ousmane Sy s’immisce dans chaque parcelle de sa danse et tient en joue la mort. Quel plus bel hommage à ce chorégraphe qui porta la french touch au sommet de la scène internationale que de reprendre ce spectacle qui lui ressemble et incarne merveilleusement son lien éclectique à la danse.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Queen Blood
Chorégraphie : Ousmane Sy
Avec en alternance : Allauné Blegbo, Megan Deprez, Selasi Dogbatse, Valentina Dragotta, Dominique Elenga, Nadia Gabrieli Kalati, Linda Hayford, Nadiah Idris, Anaïs Mpanda, Odile Lacides, Cynthia Casimir, Mwendwa Marchand, Audrey Minko, Stéphanie Paruta
Assistante chorégraphie : Odile Lacides
Son et arrangements : Adrien Kanter
Lumière : Xavier Lescat
Costumes : Hasnaa Smini

Une création All 4 House
Production : Garde Robe
Production déléguée : Collectif FAIR-E / CCN de Rennes et de Bretagne
Coproductions : Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines — Fondation de France – La Villette 2018, La Villette 2019, Centre de la danse P. Doussaint GPS&O, Centre chorégraphique national de La Rochelle I Compagnie Accrorap – Kader Attou et Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne I Compagnie Kafig direction Mourad Merzouki dans le cadre de l’accueil studio Avec le soutien de la DRAC Ile de-France au titre de l’aide au projet 2017, l’ADAMI, Arcadi Ile-de-France, la Ville de Paris au titre de l’aide à la résidence 2018, Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines – Fondation de France – La Villette 2017, 2018 et 2019, la Maison Daniel Féry – maison de la musique de Nanterre, CCN de Rennes et de Bretagne, la Ville de Lille – Maisons Folie – FLOW et la Spedidam.

Cette œuvre a reçu le 3e prix et le prix de la technique du concours Danse élargie 2018 organisé par le Théâtre de la Ville – Paris et le Musée de la danse – Rennes, en partenariat avec la Fondation d’entreprise Hermès.

Durée : 1h

Du 3 au 7 mai 2022
Au Théâtre du Rond-Point

10 mai 2022
Le Sémaphore / Cébazat

12 mai 2022
Théâtre d’Aurillac

17 — 18 mai 2022
CDN de Normandie, La Foudre à Petit-Quevilly

20 — 21 mai 2022
Scène national de Sénart

25 mai 2022
Espace culturel d’Hermine à Sarzau

18 juin 2022
Le Colisée à Roubaix

4 mai 2022/par Marie Plantin
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