Attendus en janvier ces festivals de danse vont devoir composer avec l’incertitude de la date de la réouverture des salles de spectacles. Tour d’horizon.
Faits d’hiver sur Paris, Suresnes Cités Danse ou Pharenheit au Havre, ces manifestations devaient lancer l’année 2021. Mais en ces temps perturbés, elles vont peut-être devoir revoir leur copie. En effet à la date du 7 janvier des mesures sont espérées, y compris la réouverture des théâtres, tout dépendra d’autres facteurs qu’artistiques –et en premier lieu le nombre de contaminations. « Si je dois annuler ce sera à la dernière minute » plaisante à peine Christophe Martin directeur du festival Faits d’hiver (du 14 janvier au 12 février). « On préfère s’adapter. Mais il est difficile pour nous d’envisager des reports qui plus est lorsque vous avez 15 partenaires. Après, 6 semaines de festival c’est une chance ». Son téléphone n’arrête pas de sonner depuis une semaine, des artistes, des directeurs de lieux. « Il y a des complexités de planning et ce n’est pas toujours facile à expliquer. Le contexte économique avec des jauges réduites étaient compliqués. Ceci dit on reste confiant. Il faut garder l’envie de faire des choses. J’ai déjà un œil sur l’édition de 2022 ».
Du côté de Suresnes Cités Danse, l’urgence n’est pas tout à fait la même. Olivier Meyer son patron ne mâche pas ses mots : « je n’ai aucune garantie, je n’ai que des inquiétudes. Le virus circule, les contaminations ne baissent plus. Pourtant les théâtres ne sont pas des lieux d‘infection, plutôt des lieux d’affection ! ». Il ne sait pas s’il pourra commencer le 8 janvier ou… le 20. Ce serait alors une moitié de festival. « Le pire étant d’envisager des reports alors même qu’il n’y a pas la place pour dans les programmations. On essaye d’avancer sur un décalage des tournées mais pour le festival même c’est impossible. On ne sauvera de toutes les façons que quelques dates ». Cette édition, Olivier Meyer la voyait comme « attachante » avec des artistes de la famille comme Ousmane Sy, Kader Attou, Jann Gallois ou Amala Dianor. «L’année 2020 aura été terrible ».
Du côté du Phare, CCN Le Havre Normandie, c’est Pharenheit prévu du 26 janvier au 6 février qui est en première ligne : « Nous avons envisagé il y a déjà plusieurs mois une option du festival sous un format « satellites », c’est à dire plusieurs petits temps forts répartis sur la saison. Mais depuis nous avons renoncé car l’agenda d’occupation du phare devrait de fait éliminer les accueils en résidence de création déjà calés ! » résume Emmanuelle Vo-Dinh. « L’option que nous souhaitons maintenir, si le festival ne pouvait avoir lieu, serait de proposer que les 7 créations du festival puissent se dérouler à huis clos (si les chorégraphes sont partants évidemment) de façon à ce que les professionnels puissent assister aux représentations et s’engager sur les saisons à venir ». Enfin à mesure que le temps passe, « il n’est pas exclu non plus d’envisager aussi, au débotté, de programmer dans un temps plus court un spectacle par ci par là. Tout dépendra des agendas et des équipes en interne aussi qui sont très malmenées ». Quant au festival de Danse Trajectoires du Centre Chorégraphique National de Nantes il risque lui aussi de s’offrir bien des sueurs froides : calé du 10 au 19 janvier, Il va peut-être devoir se réinventer.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
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