Damien Dutrait et Nelson-Rafael Madel réussissent à dompter l’écriture de Koffi Kwahulé dans cette pièce qui raconte l’éclatement d’une famille bourgeoise.
C’est une tragédie moderne. Un famille très bourgeoise vit avec un secret. La mère a tué par accident un homme masqué. Le fils revient pour venger son père. Il monte un stratagème, séduit la fille, pour s’introduire dans le foyer et briser l’harmonie familiale. Il est décidé à mettre le feu à la maison.
La pièce de Koffi Kawahulé débute comme une comédie. La famille découvre horrifiée que le petit ami de leur fille est noir. Emmanuelle Ramu est brillante dans le rôle de la mère bourgeoise, raciste et coincée dans ses certitudes. « Faut qu’on parle ! » ne cesse-t-elle de clamer lors que le jeune homme fait irruption dans la maison. Puis elle va se laisser séduire et se laisser envouter par ce jeune homme qui procède petit à petit à une torture psychologique.
La famille va éclater petit à petit, la fille annonce son départ du foyer et l’écriture de Koffi Kwahulé bascule dans la tragédie antique tout en conservant une énergie dans l’écriture brute. La mise en scène elle aussi bascule dans un côté plus chorale moins aboutie que le début du spectacle. Nelson-Rafael Madel nous gratifie d’un monologue en créole magnifique. Les comédiens sont accompagnés sur scène par le musicien Thomas Le Saulnier qui soutient l’action avec son violoncelle. On sort tout de même séduit par ce travail.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Koffi Kwahulé
P’tite Souillure de Koffi Kwahulé
Metteurs en scène Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel
Avec Emmanuelle Ramu, Céline Vacher, Nelson-Rafaell Madel, Paul Nguyen, Thomas Le Saulnier (en alternance avec Jérémie Billet)
Décor Aurélien Maillé
Musique Thomas Le Saulnier
Lumières Thomas Miljévic
Production Compagnie Théâtre des 2 saisons et Collectif La Palmera
Soutiens DRAC Martinique, Conseil régional Martinique, Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France, Spedidam, Arcadi (dans le cadre des Plateaux Solidaires)
Durée 80 min
Avignon Off 2013
Du 8 au 31 juillet
Relâches les 16 et 24 juillet
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