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1989 : année charnière documentée par le Cie Sans la nommer

A voir, Alfortville, Les critiques, Théâtre
Hervé Bellamy

Projet 89 – Cie Sans la nommer © Hervé Bellamy

Dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin, le Théâtre-Studio d’Alfortville, fief de Christian Benedetti, présente Projet 89, la dernière création de la Compagnie Sans la nommer que dirige Fanny Gayard. Un spectacle patchwork qui se retourne depuis aujourd’hui sur une année de bascule, riche en répercussions politiques.

Si on vous dit, 1989, comme dans un quizz, à quoi pensez-vous en premier ? Au bicentenaire de la Révolution Française qui a fait défiler en costume les enfants de la République dans les écoles de l’hexagone ? A la Chute du mur de Berlin qui a acté la réunification des deux Allemagnes et l’effondrement du bloc soviétique ? Au massacre de la place Tian’anmen qui a vu des milliers d’étudiants chinois s’opposer à l’armée de libération populaire et le payer de leur vie ? Ou vous êtes plutôt pop music et c’est le clip de Madonna « Like a prayer » qui vous vient en tête ? A moins que votre cinéphilie ne vous évoque le film italien de Nanni Moretti « Palombella Rossa » sorti cette même année ?

A la tête de la Compagnie Sans la nommer depuis 2013, Fanny Gayard pratique un théâtre documentaire qui s’ancre dans le réel et se nourrit de témoignages pour explorer ce territoire intermédiaire où la grande Histoire rencontre les destins individuels, où le politique impacte nos vécus, où l’intime et le collectif s’entrechoquent. Recherche scénique qu’elle-même qualifie d’ « exploration des affects politiques ». Après avoir longuement défriché la mémoire ouvrière au fil de plusieurs spectacles de genres et formats différents, de la forme documentaire à la fiction (« Des bus, des obus, des syndicalistes », « Usine Vivante », « Maothologie », « Descendre du cheval pour cueillir des fleurs »), elle expérimente un nouveau type de dramaturgie en une constellation de scènes éclatées pour naviguer au grès des souvenirs des uns et des autres et aborder l’Histoire, une fois de plus, par le prisme de la mémoire. Revenir sur les traces d’une année riche et singulière, dans les pas de ses interprètes, pleinement engagés et impliqués dans l’écriture collective du projet. Exhumer des anecdotes, interroger son propre vécu à l’aune d’aujourd’hui, mettre en partage des récits intimes recueillis en amont pour en faire la matière d’une œuvre commune où chacun y va de sa propre archéologie personnelle et familiale

On entre dans ce spectacle par une exposition, fruit d’une collecte plus large de souvenirs et le patchwork de ces murs qui ont la parole et nous télé-transportent instantanément dans le passé annonce la forme diffractée que prendra la représentation et cet effet miroir entre 1989 et 2022. Riche en évènements de portée historique, cette année de bascule, clôture de la décennie 80, vient interroger en regard notre époque et ses bouleversements fondamentaux. Car en creux, ce qui se joue, comme un thème en sourdine mais lancinant, c’est la possibilité révolutionnaire, l’écho des révolutions passées (politiques, sociétales, musicales…) et les bases de celle qui pointe son nez. En une myriade de scènes qui vont du défilé de tambours à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution Française à l’avènement de sons nouveaux avec les débuts de l’électro, en passant par la déflagration de la chute du mur de Berlin et ses images symboliques inoubliables, l’affaire de Creil ou le bazar politique lié à l’exclusion de trois jeunes filles ayant refusé de retirer leur voile en classe, l’impact de la répression de Tian’anmen sur la jeunesse chinoise et les générations suivantes, Fanny Gayard orchestre un medley qui assume sa confusion au risque de nous égarer parfois sur ses intentions ou de rester en surface des événements abordés. En faisant le choix du regard panoramique, on circule de façon parfois un peu anecdotique d’un épisode à un autre, d’une esthétique à l’autre. Le plateau se transforme à vue, du théâtre de guignol au théâtre participatif, il devient le dance floor d’une boîte de nuit, la fenêtre zoom d’un témoin absent ou encore une salle de cinéma où une scène dialogue avec un extrait des « Ailes du désir » de Wim Wenders. Comme un disque dur saturé, « Projet 89 » se veut éclectique et kaléidoscopique à l’image de nos souvenirs et démultiplie les portes d’entrée pour mieux interroger notre relation plurielle à l’Histoire.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Ecriture collective
Avec Olivier Boréel, Frédéric Fachéna, Jana Klein, Didier Léglise, Ydire Saïdi
Avec la participation de Rose Guégan
Mise en scène Fanny Gayard
Regard dramaturgique Agathe Dumont
Assistanat à la mise en scène Estelle Courtemanche
Régie générale et lumière Thibault Lecaillon
Son et vidéo Didier Léglise
Costumes Marguerite Lantz
Collaboration lumière et espace Laurent Vergnaud
Chargé de production Vincent Larmet

Durée : 2h

Du 28 novembre au 10 décembre 2023
Au Théâtre-Studio d’Alfortville

5 décembre 2022/par Marie Plantin
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