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Une Manon bien sage, même en pleines années folles

À la une, Décevant, Les critiques, Opéra, Paris
Julien Benhamou

photo Julien Benhamou

De belles voix, de beaux décors, c’est une Manon « bon chic bon genre » que propose l’Opéra de Paris dans une nouvelle mise en scène qui tend à minorer la dimension sulfureuse de l’héroïne de Massenet.

C’est peu dire que, théâtralement, pour un ouvrage comme Manon, on préfère les licencieuses coquineries d’un Olivier Py (à l’Opéra-Comique la saison dernière) aux minauderies insipides d’un Vincent Huguet dont le travail certes soigné manque à l’évidence de sensualisme et de frivolité. Manon la rêveuse, la dévoreuse, l’aventureuse, mérite traitement moins timoré et beaucoup plus enflammé, plus émancipé, que celui proposé sur la scène de la Bastille tant tout y paraît un brin trop poli et policé.

Pretty Yende et Benjamin Bernheim dans Manon photo Julien Benhamou

Si le charme opère, assurément, on le doit davantage à ses interprètes principaux. C’est un duo de rêve que forment Pretty Yende et Benjamin Bernheim à nouveau réunis après une Traviata largement plus tournée vers la modernité scénique. Les deux chanteurs ont totalement enthousiasmé de présence et d’assurance. On retiendra de la soprane une éclatante virtuosité ainsi que de belles facilités, et du ténor la pleine possession de moyens vocaux éblouissants. A leurs côtés, Ludovic Tézier campe un Lescaut volontiers imposant et affectueux.

Tout est luxueusement élégant et raffiné dans la mise en scène qui leur sert d’écrin Art Déco et la splendeur visuelle de l’ensemble fait au moins oublier l’informe fatras esthétique imposé par Coline Serreau dans la dernière production entrée au répertoire de la maison. Mais même vivifié par les interventions dansées façon charleston qui convoquent gentiment l’effervescence du Paris des années folles et mentionnent entre autres références la figure de Josephine Baker et les revues nègres, l’ensemble paraît convenu, dépassionné.

En cause, le chef Dan Ettinger qui trop souvent privilégie l’opulence sonore au détriment de la subtilité. Appuyée, sa direction est aussi d’une lenteur exaspérante. Les nombreux ralentissements se justifient éventuellement lorsqu’ils soulignent l’abattement d’une Manon désenchantée dans son bouleversant « Adieu, notre petite table » mais ne trouvent aucune pertinence à priver de son éclat l’habituellement grisant « Je marche sur tous les chemin » au cours duquel la jeunesse célébrée croule avant l’heure sous une pesanteur affligée. Deux inutiles entractes plutôt qu’un ne font que renforcer l’engourdissement de la soirée.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr – critique lors de la création en 2020

Manon
Opéra comique en cinq actes et six tableaux
D’après le roman de l’abbé Prévost – 1884

Musique :
Jules Massenet

Livret :
Henri Meilhac
Philippe Gille

Direction musicale :
Dan Ettinger

Mise en scène :
Vincent Huguet

Décors :
Aurélie Maestre

Costumes :
Clémence Pernoud

Lumières :
Bertrand Couderc

Chorégraphie :
Jean-François Kessler

Dramaturgie :
Louis Geisler

Chef des Choeurs :
José Luis Basso

Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris

Distribution de la création 2020
Manon :
Pretty Yende
(29 fév., 4, 10, 17, 25, 31 mars, 3, 7, 10 avr.)

Sofia Fomina
(7, 13, 22, 28 mars)

Le chevalier des Grieux :
enjamin Bernheim

(29 fév., 4, 10, 17, 25, 31 mars, 3, 7, 10 avr.)
Stephen Costello
(7, 13, 22, 28 mars)

Lescaut :
Ludovic Tézier

Le comte des Grieux :
Roberto Tagliavini

Guillot de Morfontaine :
Rodolphe Briand

de Brétigny :
Pierre Doyen

Poussette :
Cassandre Berthon

Javotte :
Alix Le Saux

Rosette :
Jeanne Ireland

L’hôtelier :
Philippe Rouillon

Deux gardes :
Julien Joguet
Laurent Laberdesque

Distribution de la reprise 2021

Manon :
Ailyn Pérez

Le chevalier des Grieux :
Joshua Guerrero

Le comte des Grieux :
Jean Teitgen

Guillot de Morfontaine :
Rodolphe Briand

de Brétigny :
Marc Labonnette

Poussette :
Andrea Cueva Molnar

Lescaut :
Andrzej Filończyk

Javotte :
Ilanah Lobel-Torres

Rosette :
Jeanne Ireland

L’hôtelier :
Philippe Rouillon

Deux gardes :
Laurent Laberdesque
Julien Joguet

Durée : 2h50 (avec deux entractes)

Opéra Bastille
du 05 au 26 février 2022

5 mars 2020/par Christophe Candoni
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