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Les Taupes rock n’roll de Philippe Quesne

Bordeaux, Coup de coeur, Lausanne, Les critiques, Mulhouse, Nanterre, Théâtre

nuit-des-taupes

On retrouve avec « La Nuit des Taupes » le Philippe Quesne que l’on a aimé dans la « Mélancolie des Dragons » qui a contribué à sa popularité en 2008 au Festival d’Avignon. Un spectacle fantastique tout en poésie qui s’inscrit dans un programme plus large à Nanterre intitulé « Welcome to Caveland ». Le spectacle sera ensuite en tournée.

On était resté un peu dubitatif devant Big Bang en 2010, puis Swamp Club en 2013, déçu de ne pas retrouver l’enchantement de la découverte un soir d’été 2008 du petit monde de Philippe Quesne dans la Cloitre des Célestins au Festival d’Avignon. Forcément son nouvel opus était très attendu, d’autant qu’il s’agit de sa première vraie création depuis sa prise de fonction à la direction des Amandiers de Nanterre. Philippe Quesne réussit ici un joli coup de maitre. Certes son spectacle va susciter des débats, provoquer la colère de certains spectateurs qui seront décontenancés par sa forme très underground, mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir composé une véritable dramaturgie.

C’est un peu osé de raconter une histoire sur ces petits mammifères que souvent l’on chasse dans nos jardins. Philippe Quesne parvient à donner de l’humanité à ces petites bêtes nuisibles. Les costumes de Corinne Petitpierre sont ahurissants et la performance des sept artistes qui les endossent est remarquable. On est totalement transporté dans un autre monde dès les premières minutes. Les taupes se réfugient sous terre, apeurées par les bruits extérieurs. A coups de pioche elles parviennent à s’extraire de la folie du monde humain pour créer leur propre espace. Mais l’une d’elle succombera. Ces amis tentent de la réanimer, au rythme de « Ne me quitte pas »  de Jacques Brel. Premier moment très drôle de ce spectacle qui navigue constamment entre la poésie et le fantastique.

La musique joue un rôle essentiel. Car ces taupes savent tout faire. Elles sont autant agiles à la batterie qu’à la guitare. Mais elles savent aussi danser et jouer la comédie – du Shakespeare dans une formidable scène de théâtre d’ombres. Elles possèdent leur propre langage, ce grognement si doux qui par moment se transforme en langue humaine. Elles font l’amour, s’initient à l’art pariétal, et donnent la vie.

Ce spectacle est un véritable enchantement, une ballade onirique dans un monde insoupçonné qui s’achève par un final éblouissant, sorte d’hommage des taupes à l’histoire underground du rock’n’roll. De notre monde, elles ont conservé le meilleur : la liberté, la musique et l’art de faire la fête. Le spectacle de Philippe Quesne est une sorte d’acte politique pour nous faire accepter la différence. On ne regardera plus de la même façon les taupes dans nos jardins.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

La Nuit des taupes conception Philippe Quesne
avec Yvan Clédat, Jean-Charles Dumay, Léo Gobin, Erwan HaKyoon Larcher, Sébastien Jacobs, Thomas Suire, Gaëtan Vourcʼh
costumes Corine Petitpierre assistée dʼAnne Tesson
collaborations dramaturgiques Léo Gobin, Lancelot Hamelin, Ismael Jude et Smaranda
Olcese
collaboration artistique et technique Marc Chevillon, Yvan Clédat, Élodie Dauguet, Abigail
Fowler, Thomas Laigle
équipe technique de création Nanterre-Amandiers
Patrick Bonnereau, Joachim Fosset, Alain Gravier, Pauline
Jakobiak, Jean-Christophe Soussi
construction du décor atelier de Nanterre-Amandiers
Michel Arnould, Philippe Binard, Alix Boillot, Jérôme
Chrétien, Jean-Pierre Druelle, Fanny Gautreau, Marie
Maresca, Myrtille Pichon, Olivier Remy, Claude Sangiorgi
stagiaire scénographie et décor Chloé Chabaud, Juliette Seigneur, Amélie Wellan
couturières Karelle Durand et Lydie Lalaux
production Nanterre-Amandiers – centre dramatique national
Avec le soutien de la Fondation dʼentreprise Hermès dans le cadre de son programme « New Settings »
coproductions
Steirischer herbst (Autriche), Kunstenfestivaldesarts (Belgique),
Théâtre Vidy- Lausanne (Suisse), La Filature – Scène nationale, Mulhouse, Künstlerhaus Mousonturm (Allemagne), Théâtre National de Bordeaux Aquitaine, Kaaïtheater (Belgique), Centre
dʼart Le Parvis à Tarbes, NXTSTP avec le soutien du Programme Culture de lʼUnion Européenne.
avec la participation de Research Group « Behavorial Objects » – coordination Samuel
Bianchini, Ecole Nationale Supérieure dʼArchitecture de Paris – Malaquais. AAP (Art, Architecture, Politique) Atelier Jordi Colomer
création le spectacle a été créé le 6 mai 2016 au Kunstenfestivaldesarts
Bruxelles.
Durée: 1h15

4 au 8 octobre 2016, TNBA dans le cadre du Festival international des arts vivants de Bordeaux
– les 12 et 13 octobre 2016, Scène nationale du Merlan dans le cadre de ActOral, Marseille
– du 26 octobre au 26 novembre 2016, Nanterre-Amandiers
dans le cadre du programme Welcome to Caveland!
– du 7 au 10 décembre 2016, Théâtre Vidy-Lausanne, Lausanne, Suisse
– les 8 et 9 mars 2017, La Filature – Scène nationale, Mulhouse
– avril 2017, Mousonturm, Francfort, Allemagne (avec le programme Welcome to Caveland!)
– printemps 2017, Kammerspiele de Münich, Allemagne
– 22 au 24 mai 2017, hTh, Montpellier
– fin septembre 2017, HAU Berlin, allemagne (avec le programme Welcome to Caveland!)

4 novembre 2016/par Stéphane Capron
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