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Fantasmagoria, la conjuration macabre de Philippe Quesne

Lausanne, Les critiques, Moyen, Nantes, Paris, Théâtre
Philippe Quesne crée Fantasmagoria au Théâtre Vidy-Lausanne
Philippe Quesne crée Fantasmagoria au Théâtre Vidy-Lausanne

Photo DR

À travers une bande de pianos possédés, le metteur en scène orchestre une fantasmagorie pour le temps présent, sans parvenir à totalement renouer, au terme de cette première version présentée à Vidy-Lausanne, avec la poétique mélancolique qu’on lui connaît.

Il y a toujours chez Philippe Quesne cette idée, infiniment belle, que les marginaux, venus de l’art comme de la société, peuvent imaginer des planches de salut pour aider le monde à sortir de l’ornière dans laquelle il se trouve. Depuis deux décennies, le metteur en scène puise dans les êtres et les espaces périphériques cette force motrice capable, sans même en avoir conscience, de déplacer des montagnes ou, à tout le moins et c’est l’un des premiers pas, de décaler le regard. Icares en devenir dans La Démangeaison des ailes, performeur de salon dans L’Effet de Serge, hard rockeurs aux commandes d’un parc d’attractions dans La Mélancolie des dragons, Robins des Bois zadistes dans Swamp Club, fouisseurs en folie dans La Nuit des taupes, Robinsons sans panache dans Crash Park ou épouvantails écologistes dans Farm Fatale… Qu’ils soient humains ou assimilés, tous ont, à chaque fois, avec des moyens et des succès divers, réussi à faire naître des embryons d’utopie, d’où moult leçons peuvent être tirées pour panser les plaies des temps présent et à venir. Son dernier-né, Fantasmagoria, créé au Théâtre Vidy-Lausanne, s’inscrit dans cette même lignée, à une différence de taille près : les vivants ont intégralement cédé leur place aux objets, et plus précisément à une bande de pianos abandonnés qui s’adonnent eux-mêmes à un art depuis longtemps oublié, la fantasmagorie.

Cette héritière de la lanterne magique, Philippe Quesne est allé la dénicher auprès de l’un de ses pères fondateurs, Etienne-Gaspard Robert, plus connu sous le nom de Robertson. A la fin du XVIIIe siècle, alors que la société française est puissamment désordonnée par une Révolution qui ne sait plus comment s’achever, ce Belge touche-à-tout profite du retour en force de l’ésotérisme pour inventer ce spectacle d’un genre nouveau où, grâce à un système de projection sophistiqué, des fantômes apparaissent au vu et au su de tous. A mi-chemin entre les sciences occultes et la rationalité des Lumières, le plaisir de jouer à se faire peur et la volonté de démystifier le surnaturel, cette « apparition de spectres, fantômes et revenants, tels qu’ils ont dû apparaître dans tous les temps, dans tous les lieux et chez tous les peuples », selon les mots de Robertson, rencontre, à l’époque, un franc succès, malgré l’influence plus ou moins perceptible de la main humaine que Philippe Quesne a, de son côté, choisi de repousser hors du champ scénique.

Chez lui, les fantascopes ont été remplacés par une petite quinzaine de pianos esseulés qui ont en commun de ne pas être tout à fait parfaits. Les uns sont à la renverse, les autres à coeur ouvert et les derniers guidés par des machines qui leur permettent de jouer en toute autonomie. D’emblée, alors que les voix de Isabelle Prim, Elg et Pierre Desprats murmurent, façon spectrale, des fragments des mémoires de Robertson, du Livre des esprits d’Allan Kardec et de Vous êtes de moins en moins réels de Laura Vasquez, les instruments possédés expriment leur caractère. Cohabitent alors le discret qui grince gentiment en fond de salle, le facétieux qui veut se faire remarquer en faisant claquer son couvercle, le fainéant qui fait le beau sans bouger d’un iota, le timide qui tente de partir à la rencontre de son congénère, mais aussi, et surtout, les bons élèves qui, sur le devant de la scène, se font entendre pour donner du rythme à l’ensemble. Une fois personnifiés, les uns et les autres ne tardent pas à collaborer pour s’adonner à un petit spectacle, une forme de conjuration macabre, où les ombres de Robespierre, Marat, Voltaire, Rousseau et Lavoisier, que les spectateurs des fantasmagories de la fin du XVIIIe siècle réclamaient à cor et à cri, ont été détrônées par des squelettes animés – lointains cousins de celui qui prenait son envol dans le premier spectacle du Vivarium Studio de Philippe Quesne, La Démangeaison des ailes.

Aux prémices, cette installation fascine dans sa façon de profiter des talents de scénographe du metteur en scène-plasticien tout en se gorgeant d’une âme. Si tout, de la lumière de Nico de Rooij à la programmation des automates, du trucage d’objets aux projections vidéo sur toile ou écran de fumée, est pensé et exécuté au millimètre, rien ne cherche jamais vraiment à en mettre plein la vue. Car, chez Philippe Quesne, tout est mu, dans le même temps, par cet esprit artisanal un peu brinquebalant, cette façon de faire du théâtre à découvert et de rappeler, avec constance, qu’il s’agit toujours, et avant tout, bien de cela. Alors, sous la cuirasse léchée, les pianos qui jouent – pour partie – la création musicale de Pierre Desprats sont désaccordés, les images parfois un peu trop superposées, les effets de manche toujours assumés, comme si le metteur en scène réussissait à prouver que la magie peut naître du désordre, sans qu’il soit nécessaire de le faire totalement disparaître. Du désordre, mais aussi de l’ironie et du décalage, comme lorsque des feux d’artifice viennent illuminer une danse macabre ou que les pianos, à force de s’emballer, s’essaient à la pyrotechnie d’opérette et au show aquatique, volontairement bas de gamme.

Reste que, une fois l’émerveillement scénographique des débuts dissipé et son acmé franchi, le spectacle – qui s’enrichira, à en croire l’entourage de Philippe Quesne, d’ici sa présentation à Nantes, puis à Paris à la rentrée prochaine – paraît achopper et peine à ne pas retomber comme un soufflé, incapable de renouer pleinement avec la poétique mélancolique qui seyait à la majorité de ses aînés. Tout se passe comme si le metteur en scène n’avait pas su, ou pas voulu, dépasser son concept de départ, et s’était laissé enfermer dans une boucle dramaturgique où les idées s’épuisent et la magie s’essouffle. Privé de ces ramifications qui auraient pu pousser sur ce terreau premier, Fantasmagoria laisse, au sortir, et pour l’heure, une étrange impression de froideur, dénuée de chair et d’attachement particulier, loin, très loin, de cet humanisme qui, habituellement, colle le sourire aux lèvres et fait tout le sel du travail de Philippe Quesne.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Fantasmagoria
Conception, mise en scène, scénographie Philippe Quesne
Collaboration artistique Elodie Dauguet
Création musicale Pierre Desprats
Lumière Nico de Rooij
Voix Isabelle Prim, Elg, Pierre Desprats
Collaboration dramaturgique Eric Vautrin
Animation 3D Bertrand Suris, Philippe Granier
Construction des décors Atelier du Théâtre Vidy-Lausanne

Production Théâtre Vidy-Lausanne, Vivarium Studio
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings
Coproduction Bonlieu, Scène nationale Annecy ; Les Spectacles vivants, Centre Pompidou ; Festival d’Automne à Paris ; La Rose des vents, Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq

Ce spectacle est soutenu par le projet PEPS dans le cadre du programme Européen de coopération territoriale Interreg V France-Suisse. Le Cercle des mécènes soutient le Théâtre Vidy-Lausanne pour ce spectacle.

Durée : 50 minutes

Théâtre Vidy-Lausanne
du 3 au 14 mai 2022

Le Lieu unique, Nantes
en octobre

Centre Pompidou, dans le cadre du Festival d’automne à Paris
du 3 au 6 novembre

9 mai 2022/par Vincent Bouquet
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