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« Pomme-frite », l’imagination au pouvoir

A voir, Jeune public, Les critiques, Orléans, Paris, Rennes, Théâtre
Pomme-frite de Valérie Mréjen
Pomme-frite de Valérie Mréjen

Photo Gwendal Le Flem

Nouvelle création de l’artiste Valérie Mréjen, Pomme-frite utilise la puissance de l’imaginaire pour parler du deuil à hauteur d’enfants.

« Pomme-frite », c’est autant le titre que le premier mot du spectacle. Mais cet intitulé est, surtout, le nom du chien qu’un enfant appelle et qu’il va, rejoint par ses deux ami·es, tenter de retrouver – avant d’admettre que sa disparition est définitive. Si l’animal est bien mort, c’est pourtant Pomme-frite qui clôt le spectacle, le chien – joué par deux interprètes costumées – répondant post-mortem à la lettre d’adieu que lui a adressée son jeune maître. Mais Pomme-frite, c’est aussi et surtout le titre de ce spectacle écrit et mis en scène par Valérie Mréjen, qui condense avec inventivité et drôlerie les enjeux de la mort et du deuil à hauteur d’enfants. Dans ce qui constitue la quatrième création adressée au jeune public par l’autrice, réalisatrice et plasticienne, tout joue et repose sur la question de la relation. Celle que les enfants ont à leurs animaux de compagnie ; celle qu’iels entretiennent avec le jeu et l’imaginaire pour métaphoriser des expériences ; celle qui se noue au cours de la vie avec les animaux, mais aussi avec la mort. Porté par trois interprètes (Pascal Cervo, Jocelyne Desverchère et Sarah Le Picard en alternance avec Camille Rutherford) vêtus de jeans, d’une veste de survêtement chacune d’une couleur différente (bleue, verte et rouge) – ces coloris renvoyant aux destins de trois poussins – et de baskets également colorées, Pomme-frite chemine en plusieurs étapes.

Sur un plateau occupé par un volume rectangulaire blanc, qui se fait espace de projection pour des images ainsi que pour un court film documentaire avant de révéler son envers – une coulisse qui accueille costumes et autres accessoires permettant une échappée vers la fantasmagorie et le rêve –, les trois enfants débarquent. C’est, donc, la recherche de Pomme-frite qui les amène, d’abord avec précaution, puis pris dans un élan de surenchère d’expériences, à évoquer la mort. La disparition du chien devient le catalyseur d’autres récits : s’entremêle, dans un tissage d’histoires parfois cocasses, la fin de Jason le hamster (cryogénisé quelques années), de trois poules ou encore d’un poisson rouge (parti pour la mer via les toilettes). Chaque disparition est l’occasion d’évoquer ce que celle-ci a provoqué comme émotions et comme gestes, chez les adultes, comme chez eux, et de détailler ainsi les mille et un rituels imaginés pour dire adieu aux animaux.

Tout en évitant soigneusement un trop grand didactisme qui entraverait l’élan d’onirisme, la pièce convoque diverses références mortuaires. Loin de sombrer dans le pessimisme, l’écriture à hauteur d’enfants – et l’on sent à quel point la fine sensibilité du texte s’appuie sur un travail de collecte de paroles auprès des concerné·es – permet une bascule perpétuelle vers la fiction, l’invention, la transformation fantaisiste. Ce tempérament se retrouve dans le court film documentaire enchâssé entre la phase des récits de mort et celle de la propulsion assumée vers l’imaginaire : au plus près d’un petit groupe d’enfants filmés dans un parc, Valérie Mréjen capte les rituels minuscules, la délicatesse des gestes, l’attention aux autres.

Écrit, mis en scène et interprété avec humour et finesse – le jeu direct et sans fard des trois comédien·nes participant à nous embarquer dans cette échappée –, Pomme-frite se donne comme un fécond et habile spectacle sur la façon dont les enfants métaphorisent le monde qui les entoure. En se clôturant sur un monde ludique aux mille et une matières et aux costumes aussi simples dans leur facture qu’inventifs et chatoyants, le spectacle rappelle l’importance de la fiction et des rituels collectifs. Car, aussi modestes soient-ils, ceux-ci permettent de partager et de métaboliser – et ainsi de mieux apprivoiser – les diverses expériences jalonnant nos vies.

caroline châtelet – www.sceneweb.fr

Pomme-frite
Texte, mise en scène et vidéo Valérie Mréjen
Avec Pascal Cervo, Jocelyne Desverchère, Sarah Le Picard en alternance avec Camille Rutherford
Image Zara Popovici
Son Sean Dwyer
Montage Lou Dahlab
Montage son Anna Buy
Costumes Myriam Rault, Valérie Mréjen, Isabelle Baudouin
Création sonore Anna Buy
Lumières et régie générale Mathieu Hameau
Décor Laurent Bodin
Régie son Simon Muller

Production Théâtre National De Bretagne, Centre Dramatique National (Rennes)
Coproduction Initiatives d’artistes – La Villette ; Centre Dramatique National Orléans / Centre-Val-De-Loire

Durée : 45 minutes
À partir de 6 ans

Théâtre National de Bretagne, Rennes
du 10 au 18 octobre 2025

La Villette, Paris
du 26 au 29 novembre

MJC de Pacé
le 3 décembre

Centre Dramatique National Orléans / Centre-Val-De-Loire
les 9 et 10 avril 2026

17 octobre 2025/par Caroline Chatelet
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