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« Polar(e) », comédie post-vérité

Bordeaux, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre, Toulouse
Polar(e) de Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent
Polar(e) de Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent

Photo Yannick Debain

Sous la houlette de Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent, Polar(e) propose un mix entre parodie de série policière et mise en abyme du théâtre. Une comédie un brin mélancolique et bourrée d’humour dont la mécanique doit encore se régler.

La mécanique comique est un outil de haute précision dont la première représentation n’offre pas souvent la version la plus aboutie. Tempo et clarté resteront à ajuster pour que Polar(e) trouve son rythme de croisière, d’autant que son propos est décousu, ponctué de ruptures, de mises en abyme et de dialogues où chaque réplique porte une charge comique. Aux commandes de cette nouvelle création : Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent, qu’on présentera encore comme des anciens des Chiens de Navarre, même si cela fait un bout de temps qu’ils ont quitté la meute. Dans leur précédent spectacle, La femme n’existe plus, ils avaient installé un style foutraque qui s’inscrivait dans une lignée absurde et référencée, qu’ils reconduisent ici.

Car ce Polar(e) se balade entre parodie de série télé, d’une part, comme il en défile des milliers sur les chaînes du petit écran, où se conduisent des enquêtes policières à coups d’interrogatoires et d’analyses scientifiques, et une mise en abyme du théâtre, d’autre part, le jeune homme qui a disparu étant un jeune comédien de 17 ans et le principal suspect, un metteur en scène. Tout commence d’ailleurs avec Jean-Luc Vincent et Céline Fuhrer, qui arrivent par le haut des gradins comme un vieux couple de spectateurs qui serait en retard pour la représentation, vieux couple d’artistes qui va ensuite rejoindre la scène. Comme il aime donc à le faire, le duo multiplie à l’occasion de ces mises en abyme des critiques pleines de dérision sur le milieu, ses lieux communs et surtout la toute-puissance des metteurs en scène et les abus qu’elle produit inévitablement.

La charge est soulignée, un peu à l’excès pour sa longueur, dans une scène de flashback où le metteur en scène suspect, Alexandre Steiger avec ses airs à la Vincent Macaigne, violente son équipe et abuse de sa position de pouvoir en arguant de sa douleur de créateur incompris. Toutefois, l’essentiel du propos de la pièce n’est pas là, mais plutôt dans un regard sur la question de la vérité, ô combien maltraitée par notre époque, et dans la théâtralité médiatisée d’enquêtes et de procès d’où plus aucune certitude ne parvient à surgir même quand la justice a tranché. L’ombre du procès du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye passe par endroits, dans les dénégations jusqu’au-boutistes des accusés et de leurs défenseurs. Ainsi, une tonalité un brin mélancolique se superpose avec bonheur à la richesse comique du spectacle, dont toutes les tentatives, malheureusement, ne font pas mouche.

Il y a quelque chose des Nuls dans l’humour absurde de ce spectacle, et donc quelque chose de classique dans le décalé. Quelques procédés comiques un peu habituels – le personnage aphone, les répétitions du même morceau, l’usage de la musique, les scènes de répétition. Quelque chose des Chiens de Navarre canal historique, bien sûr, dans le goût de la transgression, l’humour un peu pipi caca et les attaques en règle contre le milieu théâtral. Et quelque chose d’unique aussi dans une prise de risques foutraque qui ne se refuse rien dans les ruptures et le décousu. Un vent de liberté créatrice et une inventivité comique sans cesse renouvelée qui s’affirment comme étant les plus grandes qualités du spectacle. Par moments, on demanderait du répit, la densité de blagues pouvant en lisser l’effet, mais l’on se dit aussi qu’avec un peu de temps, Polar(e) trouvera son tempo mettant en valeur tout son potentiel.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Polar(e)
Texte et mise en scène Céline Fuhrer, Jean-Luc Vincent
Avec Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Nabila Mekkid, Cédric Moreau, Alexandre Steiger, Jean-Luc Vincent, les voix de Barbara Chanut, Servane Ducorps, Claire Dumas, et la participation de Matteo Perez
Création sonore et régie générale Isabelle Fuchs
Scénographie François Gauthier-Lafaye
Costumes Elisabeth Cerqueira
Création lumière Ludovic Bouaud
Régie plateau Jessica Maneveau
Musique originale Christophe Rodomisto

Production Compagnie Les Roches Blanches
Coproduction et résidence Théâtre GRRRANIT – Scène nationale de Belfort
Accueil en résidence Théâtre des 2 Rives, Charenton-le-Pont, Théâtre du Rond-Point
Avec le soutien du ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, de la Région Île-de-France et de l’ADAMI

Durée : 1h45

Vu en octobre 2025 au Théâtre des 2 Rives, Charenton-le-Pont

Théâtre du Rond-Point, Paris
du 5 au 22 novembre

Théâtre Sorano, Toulouse
du 17 au 19 décembre

Théâtre national Bordeaux Aquitaine
du 3 au 6 février 2026

15 octobre 2025/par Eric Demey
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