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Le bateau ivre de Mélissa von Vépy

Alès, Cirque, Les critiques, Lorient, Moyen, Oullins, Paris, Saint-Nazaire, Valence
Piano Rubato de Mélissa von Vépy
Piano Rubato de Mélissa von Vépy

Photo Christophe Raynaud de Lage

Avec son embarcation qui chaloupe à l’envi et fait voltiger pianiste et circassienne, Piano Rubato a été construit par Mélissa von Vépy autour d’un fascinant agrès. Duo homme-machine mêlant la musique et les vents, la mer et les airs, le spectacle programmé dans le cadre d’Accent Cirque au Théâtre de la Cité Internationale envoûte, mais laisse aussi un peu sur sa faim.

Dans un très récent et intéressant article de notre collègue du Monde, Rosita Boisseau, on peut lire combien l’invention de nouveaux agrès est centrale dans le cirque contemporain et historiquement constitutive, également, de l’art circassien. Dans la série d’exemples qu’elle donne pour appuyer et illustrer son propos, la journaliste aurait facilement pu intégrer Melissa von Vépy et son piano bateau concocté pour Piano Rubato. Car ce dernier spectacle déploie toute une chorégraphie qui, à littéralement parler, tourne autour d’un objet assez fascinant que l’artiste a inventé en compagnie de Neil Price.

Avec sa coque berceau qui se balance comme un manège de fête foraine, et donne à son grand mât ployé des inclinaisons parfois impressionnantes, ce navire donne lieu, bien sûr, à des mouvements, qui, dans la plus pure tradition du cirque, font frissonner le spectateur. Mais l’artiste suisse a imposé depuis 20 ans en guise de voltige une pratique hybride de danse aérienne, et ses évolutions contre/avec/dans cet étrange organe captent l’attention dans des perspectives plutôt esthétique et narrative. Les premières images sont d’ailleurs saisissantes. L’étrange vaisseau émerge petit à petit d’un savant jeu de lumière, et Mélissa von Vépy traverse les cordes élastiques de la queue du piano comme un enfant son placenta, un amphibie la surface de l’eau ou un alien la pellicule d’une collante enveloppe. C’est une véritable naissance à laquelle on assiste, celle d’une créature qui s’envole ensuite le long de son mât et se noue autour du cou la longue voile qui se transforme en immense robe de chanteuse lyrique, Mélissa von Vépy en cariatide – figure de proue – perchée en son sommet.

Plus bas, courbé sur son clavier, tel un matelot qui doit par tous temps faire avancer la machine, le pianiste de jazz Stéphan Oliva s’accorde aux variations des mouvements. Parfois brinquebalé à en perdre l’équilibre, il restera toutefois le maître des atmosphères, celui qui dicte son tempo et la couleur du ciel, celui qui enveloppe la scène et la salle de ses lignes sinusoïdales. Tantôt doux, tantôt plus tempétueux, il s’harmonise avec les mouvements du bateau, ou peut-être l’inverse : on ne sait plus tellement tant tout s’enveloppe mutuellement.

Si, de temps en temps, Mélissa von Vépy embouche ce qui ressemble à un détendeur de plongeur, c’est parce que son souffle, selon une savante mécanique, module les évolutions du bateau. De même, les sons du piano, en réalité électrique, de Stéphan Oliva sont transformés en mode acoustique dans une sonorité à s’y tromper. L’agrès n’est donc pas que prolongements de mouvements naturels du corps, mais aussi véritable machine qui, par moments, semble dicter sa loi et prend des allures de bête de science-fiction. L’imaginaire, bien sûr, carbure à bloc tout au long de ce spectacle hypnotisant, qui fonctionne dans une sorte d’apesanteur. Par certains côtés, il semble cependant inachevé, et les potentialités du trio musicien-circassienne-machine sous-exploitées. La faute, sans doute, aux contraintes mécaniques que, bon an, mal an, tous ces nouveaux agrès font peser en même temps qu’ils permettent de faire naître de surprenants univers. Tout cela est beau malgré tout, envoûtant même, et imprime des images qui resteront en mémoire, tout en demeurant un peu frustrant.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Piano Rubato
Conception et interprétation Mélissa Von Vépy
Composition musicale et piano Stéphan Oliva
Scénographie Neil Price, Mélissa Von Vépy
Collaboration artistique Julia Christ
Mise en son Jean-Damien Ratel
Lumière Sabine Charreire
Costumes Catherine Sardi
Régie technique Cédric Cambon

Production Cie Happés – Mélissa Von Vépy
Coproduction Culture Commune – Scène nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais ; Le Sirque – Pôle national cirque Nexon – Nouvelle Aquitaine
Accueil en résidence Le Théâtre d’Arles
Soutiens Ministère de la Culture – DRAC Occitanie, la Région Occitanie – Pyrénées – Méditerranée, le Conseil Départemental du Gard
Soutiens spécifiques et remerciements Amadeus Audio (développement d’un dispositif électro-acoustique sur-mesure), Cédric Cambon (dispositif électronique), Jean-François Tobias (association Piano Historique), Emmanuelle Grobet, Raphaële Von Vépy, Andy Steiner

La Cie Happés – Mélissa Von Vépy est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Occitanie.

Durée : 50 minutes

Théâtre de la Cité Internationale, Paris
du 13 au 20 mars 2025

La Croisée des Arts, Pôle Culturel Provence verte, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
le 18 mai

Théâtre de la Renaissance, Oullins
du 23 au 25 mai

Le Théâtre, Scène nationale de Saint-Nazaire
le 7 juin

Fillinges
le 18 juin

Quai 9, Lanester
les 1er et 2 juillet

FestiLac, Beauvallon, avec le Train Théâtre, Portes-les-Valences
le 5 juillet

Festival Romanesque, Sauve
les 22 et 23 août

Le Cratère, Scène nationale d’Alès
les 11 et 12 octobre

15 mars 2025/par Eric Demey
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