Philippe Decouflé est de retour en France. Après avoir créé à Broadway au printemps Paramour pour le cirque du Soleil, il achève son mission d’artiste associé au Théâtre National de Bretagne avec « Courtepointe », spectacle où l’illusion, la danse, la musique et le cirque cohabitent dans un tourbillon de scènes colorées. Un spectacle salué par une standing ovation à Rennes. Rencontre avec le chorégraphe à l’issue de la première.
Le public français et le public du Théâtre National de Bretagne vous retrouve pour cette 6ème création ici à Rennes. Et le public était debout pour la première ! Est-ce que cela vous réjouit ?
Oui je suis content de l’accueil du public car jusque là on a développé le travail en studio et ce n’est pas la même chose de se confronter au public. Il y a des choses fragiles et intimes pour moi alors je suis très content de créer ce spectacle à Rennes pour la dernière saison de François Le Pilloüer. C’est un long compagnonnage, le plus long depuis que nous existons. Je me sens en confiance ici. Et j’essaye à chaque fois de propose un spectacle avec une couleur différente avec le souci premier de ne pas ennuyer le spectateur…
Et de le faire rêver et on en a bien besoin en ce moment !
Il faut des moyens sains de s’échapper du monde difficile dans lequel on vit et la danse en est un.
Vous parliez de couleurs, il y en a deux dominantes dans Courtepointe, le blanc en première partie et le noir en deuxième partie.
Et il devait même y avoir encore plus de parties ! La volonté de départ était de faire des pièces courtes, je voulais travailler sur des thématiques, les duos, le solo pour créer des états poétiques. J’essaye toujours de toucher à une sorte de grâce. J’ai la chance d’avoir des danseurs qui sont aussi musiciens. Donc la musique est réalisée en direct avec également deux autres musiciens sur scène, Pierre Le Bourgeois et Peter Corser. Les danseurs réalisent aussi les effets spéciaux avec la vidéo. Il semble y a avoir beaucoup de technologie sur scène, mais tout cela est très artisanal. J’ai envie que cela se sentent qu’ils sont des artistes complets qui mettent leur amour pour leur art devant les yeux des spectateurs.
Effectivement quand on est artistes chez vous, il faut tout savoir faire, danser, chanter, jouer la comédie. Comment avez-vous trouvé la jeune contorsionniste, Anaëlle Molinario qui réalise des prouesses sur scène ?
Tout simplement lors d’une audition. La contorsion peut faire mal au cœur. Ce n’est pas le cas avec car elle y met beaucoup d’humour. Et puis elle est très forte au hula hoop . J’aime mélanger les techniques de cirque avec la danse, et elle le fait très bien. Tout cela est un immense puzzle. Je choisis les gens pour leurs talents multiples. Raphaël Cruz est acrobate, il vient des États-Unis, il a travaillé au cirque du Soleil et il sait tout faire. Il est très fort. Et quand on le voit, c’est une personne normale, ce n’est pas un athlète avec des muscles sculptés au scalpel. J’aime les corps différents.
Ce spectacle ne se joue qu’à Rennes, est-ce que l’on a des chances de le voir ensuite en tournée ?
Pas pour le moment. C’est un « event » et la première étape d’un travail qui va se poursuivre pour monter un prochain spectacle qui sera tiré de celui là.
Que l’on verra à Chaillot, puisque vous êtes le nouvel artiste associé aux côtés du directeur Didier Deschamps ?
Vraisemblablement et je vais très bientôt en discuter avec lui !
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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