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« Pedro », couple au bord de la crise de nerfs

A voir, Aubervilliers, Les critiques, Nancy, Paris, Saint-Ouen, Théâtre, Toulouse, Vanves
Pedro de Juliette Navis
Pedro de Juliette Navis

Photo Simon Gosselin

Comédie de couple et réflexion sur les comportements genrés, Pedro prend la question des rapports hétérosexuels par le versant conciliation. Un duo en miroir à l’accent espagnol, sous l’influence d’Almodóvar, que Juliette Navis crée avec une malice certaine.

Dans le grand et nécessaire bouleversement des rapports hétérosexuels que traverse notre société, il y a plusieurs manières de voir les choses. L’une consiste, comme La chair est triste hélas d’Ovidie, par exemple, à exprimer la colère féminine sous forme pamphlétaire dans une attaque en règle contre le système de domination masculine ; l’autre tiendrait à tenter de trouver en commun un chemin pour repenser les rapports entre les sexes. C’est sans conteste la voie qu’emprunte Pedro, troisième volet d’une trilogie de Juliette Navis. Le premier mettait en scène J.C., joué par Douglas Grauwels, et auscultait à travers un clone de Jean-Claude Van Damme la place que l’on accorde à l’argent dans notre société ; le second, Céline, interprétée par Laure Mathis, faisait s’interroger avec un double de Céline Dion sur notre rapport à la mort ; ce dernier opus réunit, cette fois, homme et femme, et les deux excellents interprètes des précédents spectacles, pour mieux les confronter, au long d’une scène de ménage mêlant univers de science-fiction façon années 1970 et énergie des films de Pedro Almodóvar, comme l’indique d’emblée le titre.

Beatriz et José Manuel sont deux vedettes de telenovelas, en couple à l’écran, comme dans la vie, depuis une quinzaine d’années. Une dispute venue comme ça, un peu pour rien, les conduit à étaler au grand jour les difficultés de leur vie commune. Dit comme ça, on pourrait soupçonner un spectacle un peu bas de gamme, façon série télé écrite à la va-vite, de celles que sont supposés interpréter nos deux personnages. Bien au contraire. Sur un plateau quasi nu aux allures futuristes, où un téléphone en mode rétro sonne régulièrement – au bout du fil, la mère de José Manuel –, alternant disputes et adresses publiques, Beatriz et son compagnon entraînent, en contrefaisant à la perfection l’accent espagnol, le spectateur dans une exploration drôle et sensible de ce qui pourrait nous permettre de dépasser les éternelles querelles genrées. D’un clitoris vu comme un pénis intérieur à une prostate susceptible de donner d’aussi puissants orgasmes que ceux des femmes, tout semble indiquer que nous portons en germe, à l’intérieur de nous, dans notre intimité, cette part de l’autre sexe qui pourrait nous permettre de mieux nous accorder.

Sans donner la leçon, mais tout en suggestions, avec un final uniquement visuel qui vient rompre avec le flot dense et tendu des échanges précédents, Pedro crée son style, alterne dialogues et longues tirades, explore le champ des possibles que recèlent nos intimités et que les cultures corsètent, mêle comédie de couple et passages éducatifs, insère subtilement ses inspirations dans la fiction, et crée, au final, un jeu de pistes qu’il n’est pas indispensable de saisir pour réfléchir et s’amuser. La trame de la dispute du couple y est malicieusement enrichie et subvertie, et, dans la veine d’un théâtre populaire et audacieux, Pedro donne aux oppositions de genre qui font actuellement florès sur les plateaux la couleur d’une crise qui ne se résoudra que par le dépassement des réflexes de genre, de quelque bord qu’ils viennent. Une approche radicalement conciliatrice à partir de jeux de miroirs qui confient à chaque sexe la mission de se laisser aller à l’autre.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Pedro
Mise en scène Juliette Navis
Avec Laure Mathis, Douglas Grauwels
Écriture de plateau Juliette Navis, Laure Mathis, Douglas Grauwels
Collaboration artistique Jan Peters
Dramaturgie Nils Harmann
Aide à l’écriture Aitor Alfonso, Victoria Aime
Chorégraphie Romain Guion
Conception lumières Fabrice Ollivier
Conception sonore Antoine Richard
Scénographie Arnaud Troalic
Régie générale et plateau Charlotte Moussié
Création costume Pauline Kieffer
Création coiffure Maurine Baldassari

Production Regen Mensen ; Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine
Coproduction La Commune, CDN d’Aubervilliers ; TDB – CDN de Dijon ; Malraux, Scène nationale de Chambéry ; Le Kinneksbond, Centre Culturel, Mamer (Luxembourg) ; Théâtre de Vanves ; Espace 1789, Saint Ouen
Avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Centquatre-Paris, de la BazOoka (Le Havre), du Théâtre de l’Aquarium
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national

La Compagnie Regen Mensen est conventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France.

Durée : 1h30

Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy Lorraine
du 2 au 9 octobre 2025

Théâtre de Vanves
les 6 et 7 novembre

La Commune, CDN d’Aubervilliers
du 9 au 17 décembre

Espace 1789, Saint-Ouen
le 22 janvier 2026

Centquatre-Paris
du 29 janvier au 1er février

Kinneksbond, Mamer (Luxembourg)
le 12 mars

Théâtre Sorano, Toulouse
du 18 au 20 mars

6 octobre 2025/par Eric Demey
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