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Au Français, Pascal Rambert peint l’art et la vie

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

Dans Une vie, sa dernière pièce créée avec les acteurs de la Comédie-Française, Pascal Rambert mêle bonheurs d’écriture et banalités pour dresser le portrait d’un artiste dévorateur obsédé par son œuvre et ses muses.

La pièce prend la forme d’une discussion radiophonique vive et animée. Elle se passe dans un studio d’enregistrement aux murs blanc cassé, nus et crûment éclairés de lumières blafardes. L’espace rappelle le mausolée froid des amants de Clôture de l’amour. Il est une fois de plus question de la perte et du manque dans Une vie. Toutefois, son héros, qui revendique l’absence autour de lui, doit se confronter physiquement aux hommes et aux choses qui l’ont façonné lui et son œuvre.

L’intervieweur est Hervé Pierre, costume bleu vif élégant, voix de velours, son invité est Denis Podalydès, artiste-peintre affable et discret, parfois rétif. Prétendre qu’il y a du Rambert dans ce personnage écrit sur mesure n’est pas trop s’avancer. Les deux comédiens sont excellents comme le reste de la distribution d’ailleurs. On craint au départ un bavardage vain et badin, cela sera parfois confirmé. La conversation est engagée puis la parole se tait et laisse place à la musique. Tiré d’une des plus belles pages lyriques de Mozart, un au revoir teinté d’une subtile tristesse accompagne les pensées introspectives du personnage central qui se montre songeur, mélancolique, assis les jambes croisées, le regard profond et fuyant. Lorsque le dialogue reprend, se succèdent avec tapage les passages de plusieurs figures familières.

Stricte silhouette noire et ton alangui, la mère fantasque et idolâtrée fait son apparition. Cécile Brune est admirable. Ensuite arrive la petite amie, une liaison furtive et enviée qui prend les traits de la délicate Jennifer Decker. L’homme revoit à travers elle le jardin de ses premières délices. Puis viennent le garçon qu’il était à 14 ans, le frère jaloux et frustré, campé avec exaltation par Alexandre Pavloff, et enfin le meilleur ami, coiffé d’un bonnet de diable (Pierre Louis-Calixte).  Rambert écrit pour les acteurs, il les jette corps et âme dans la bataille. Avec eux, le passé et le présent, la vie et la mort s’interpénètrent et alimentent l’œuvre et son créateur, objets principaux d’un discours à la fois analytique et sensible sur l’homme et l’existence, avec ses merveilles et ses gratuités dans le propos.

Pascal Rambert signe un texte et une mise en scène parfois trop démonstratifs mais il dépose sa griffe, son goût pour les joutes verbales drôles et graves, les mots assassins, les règlements de compte. Ces logorrhées expriment autant d’amour que de haine, de distance que d’attachement. Autour d’une grande table ovale qui se peuple de manière imprévisible de tous les visages et les corps qui le constituent, l’artiste écrit sa vie.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Une vie de Pascal Rambert
Avec
Cécile Brune
Denis Podalydès
Alexandre Pavloff
Hervé Pierre
Pierre Louis-Calixte
Jennifer Decker
Durée 1h50

Vieux-Colombier
Du 24 mai 2017 au 2 juillet 2017

28 mai 2017/par Christophe Candoni
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1 réponse
  1. café théâtre Lyon
    café théâtre Lyon dit :
    23 novembre 2017 à 15 h 02 min

    Une pièce écrite par un auteur aussi talentueux… Un réel chef d’oeuvre. Chapeau.

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