Seule opérette d’Albert Roussel, ce Testament a la musique élégante et au livret grinçant s’amuse des immuables noirceurs testamentaires…
Légère, lubrique, carrément débauchée… On évitait Tante Caroline, on se pinçait le nez devant sa porte… jusqu’à ce qu’elle expire. Car miracle post mortem, “l’argent n’a plus d’odeur”, et une appétissante galette de 40 millions et des broutilles serait à se partager entre ses trois vertueuses nièces. Sauf que… il y a un hic, et une clause pernicieuse du testament va mettre à l’épreuve les voies impénétrables du seigneur et de ses ouailles.
Seul opéra achevé d’Albert Roussel, ce Testament scabreux de 1932 fut créé en tchèque à Olomouc – où il dérouta le public –, puis repris quelques années plus tard à l’Opéra-Comique – où quelques spectateurs écrivirent au ministre que soit retiré de l’affiche ce “spectacle déplacé”. Déplacé, vraiment ? Rien ne vieillit mieux que les immuables noirceurs testamentaires, où les histoires d’argent et de famille s’unissent souvent pour le pire. L’occasion pour le compositeur de concocter “une sorte d’opéra bouffe dont les personnages sont complètement grotesques et devraient être joués sans crainte d’exagérer leurs effets”, et que la jeune compagnie des Frivolités livre aujourd’hui aux turpitudes particulières du XXIe siècle.
Le testament de la tante caroline
opérette en un acte d’Albert Roussel
livret Nino
direction musicale Dylan Corlay
mise en scène Pascal Neyron
avec l’ Orchestre des Frivolités Parisiennesavec Marie Lenormand, Lucille Komites, Marion Gomar, Marie Perbost, Fabien Hyon, Olivier Déjean, Romain Dayez, Aurélien Gasse
chef de chant Benjamin Laurent
conseillers musicaux Christophe Mirambeau, Pierre Girodproduction : Les Frivolités parisiennes I avec le soutien de la Caisse des Dépôts, la Fondation Singer-Polignac et les 3 Scènes (Saint-Dizier, Der et Blaize) I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Du 6 au 13 juin 2019
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