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Délire suédois au Ballet de Lorraine

A voir, Danse, Les critiques, Nancy
Laurent Philippe

Pas assez suédois, Erosion de Volmir Cordeiro © Laurent Philippe

Au Ballet de Lorraine, Petter Jacobson et Thomas Caley donnent carte blanche à Latifa Laâbissi, Dominique Brun et Volmir Cordeiro avec Pas assez Suédois ! qui ravive l’époque des Ballets suédois. 

En 1920, les Ballets Suédois s’installaient au Théâtre des Champs-Élysées, impulsé par Rolf de Maré. Jusqu’en 1925 à Paris, ils ont fait rayonner leur esthétique avant-gardiste, qui esquissait une danse expressionniste orchestrée par Jean Börlin, à travers des tableaux vivants chorégraphiques où se mêlaient cinéma, théâtre et arts plastique. Plus discrète que les Ballets russes cette troupe collaborait avec les artistes en vogue de son temps à l’instar de Fernand Léger ou Francis Picabia. Plus de cent ans après ce moment de l’histoire de la danse, le Suédois Petter Jacobson (à la tête du Ballet de Lorraine avec Thomas Caley) donne carte blanche à trois chorégraphes aux esthétiques radicalement différente pour dialoguer avec des archives des Ballets suédois.

La soirée s’ouvre sur Fugitive Archive de Latifa Laâbissi où huit danseuses en robe à damier noir et rouge,  évoluent sur la scène tel des pantins désarticulés. Genoux en dedans, ces poupées boudeuses sont inspirées de la pièce Le Marchand d’oiseaux (1923), déliré à partir d’une photo d’archive, pour raviver leur étrangeté érotique.

Petter Jacobson et Thomas Caley s’emparent à leur tour des motifs de la troupe en s’inspirant de Cinésketch– dont une seule représentation avait été donnée en 1924 pour les cinq ans des Ballets suédois  – avec Mesdames Messieurs. Dans cette mise en scène théâtrale aux airs de cabarets fou, les interprètes, d’abord cachés sous des plaques de plexiglass, arborent des costumes délirants : collier en bande de film, combinaison rose, grande cape rouge et culotte noire. Un fourmillement séduisant qui met en exergue les liens entre théâtre, cinéma et danse.

Entre folklore et questions contemporaines

Puis, Dominique Brun se saisit de cet héritage avec plus de sobriété. La chorégraphe chercheuse en danse passionnée de Nijinsky, met en scène avec Danses crues des farandoles, où les interprètes vêtus de blanc tracent des lignes sur le plateau en processions millimétrées. On perçoit ces danses inspirées des danses folkloriques macédoniennes à travers un écran qui floute légèrement la scène, comme une gaze, où sont projetées par intermittence des films et extraits d’archives. La voix de Marguerite Duras qui lit Les mains négatives se superpose sur cet ensemble, pour tisser des liens subtils avec une archive de Nuit de Saint-Jean de Jean Börlin et les émotions qui émergent de ce dialogue.

La soirée se clôt sur l’explosif Erosion du chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro, connu pour sa danse éclatante et politique. Sur une structure en bois, qui figure l’écocide au Brésil, les interprètes du ballet chaussés de lourdes bottes en caoutchouc certains arborant l’allure viriliste de gendarmes moustachus, tapent des pieds sur le sol, ondulent. Un rencontre bien menée de l’écriture de Cordeiro avec des gestes redondants des Ballets suédois. Cette proposition généreuse, où les écritures dialoguent et questionnent l’héritage des Ballets suédois, aussi bien que leur actualité, nous exhorte à se plonger encore plus dans cette période fascinante.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Programme de la soirée
Danses crues – Dominique Brun
Fugitive Archives – Latifa Laâbissi
Erosion – Volmir Cordeiro
Mesdames et Messieurs – Petter Jacobsson et Thomas Caley

Avec les 24 danseurs du CCN – Ballet de Lorraine

Durée : 2h20 avec entracte

Opéra de Lorraine à Nancy
du 18 au 22 mai 2022

21 mai 2022/par Belinda Mathieu
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