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On s’en va, un nouveau départ et un grand retour pour Warlikowski

Coup de coeur, Lausanne, Les critiques, Paris, Théâtre

Dans On s’en va d’après Hanokh Levin, Krzysztof Warlikowski porte au plateau les destins croisés d’écorchés insatisfaits qu’il mâtine élégamment de sons et de couleurs pop acidulées. Un spectacle doux-amer, joué par les acteurs du Nowy Teatr magnifiquement habités, revigore. A revoir du de samedi 21 novembre à 19h à lundi 23 novembre à 7h gràce au Théâtre de National de Chaillot, co-producteur du spectacle en cliquant sur ce lien.

Ce nouveau départ annoncé est aussi un grand retour pour Warlikowski qui revient à l’écriture du dramaturge israélien Hanock Levin dont il a autrefois monté Kroum l’ectoplasme, qui revient à une écriture scénique plus simple que dans ses récentes créations multi-inter-textuelles alambiquées, qui revient – mais l’a-t-il vraiment jamais perdu ? – à un plaisir théâtral évident où mise en scène et interprétation sont au service des histoires racontées et des émotions qu’il cherche à procurer. Warlikowski signe une grande fresque tragi-comique, très contemporaine, flamboyante de causticité et d’humanité.

Si Kroum s’ouvrait sur le retour d’un homme dans son pays natal, On s’en va suit le parcours inverse d’une galerie étonnante de personnages tous motivés par le désir de s’enfuir, de s’échapper. L’action se joue en Terre sainte (qui, dit la pièce, est tout sauf sainte…) mais pourrait aussi bien trouver place en Pologne où Warlikowski est né, dans l’Europe toute entière, ailleurs, ici et là, partout où persiste un sentiment tenace de ne pas occuper la bonne place. C’est justement l’idée qui heurte les protagonistes de la pièce généreuse en intrigues parallèles et en aspirations contrariées.

Au cœur d’un vaste plateau dépouillé mais jamais vide dont Małgorzata Szczęśniak a le secret, figure une sorte de grand hall parqueté qui s’apparente à une salle de bal, de restaurant, de cinéma, d’attente, de sport, jouxté de toilettes publics. Se dessinent les errances réelles ou fantasmées de figures variées : des jeunes, des vieux, des assoiffées de la vie, des condamnés d’avance, des volubiles, des taciturnes, des affligés. Tout leur vague à l’âme trouve pour exutoire la nuit, l’alcool, la danse, la fête. Ainsi une créature hyper-sexuée et non genrée, évolue presque nue, en string léopard, et réveille de leur torpeur les plus peinés, les esseulés.

Leurs destins sont ponctués de morts subites qui s’enchaînent à la pelle. Derrière une grande baie vitrée, c’est toute une petite communauté interlope qui se retrouve huit fois de suite dans un décor de funérarium et assiste médusée à sa très symbolique décimation. Il se joue quelque chose de profondément glauque, morne, forcément désespéré mais cela est sans compter sur l’humour grinçant et ravageur de l’auteur Levin, ainsi que sur l’attrait de Warlikowski pour les univers et les ambiances les plus contrastés. Les corps s’attirent, le désir se libère. Avec la grande maîtrise qu’on lui connait, le metteur en scène électrise l’espace, les corps, orchestre la fièvre, le tapage, assume une franche drôlerie, une totale extravagance, tout en conservant une belle mélancolie et une vitalité inouïe. Autant il porte un regard critique sur notre société dans laquelle s’affiche une ostensible et vulgaire superficialité, où montent les extrémismes mais s’amenuisent les perspectives ; autant il livre un regard profondément empathique sur les êtres fragilisés, formidablement, intensément, interprétés par sa fidèle troupe de comédiens polonais.

Avec parfois un peu trop d’effets mais aussi beaucoup de justesse, Warlikowski exacerbe la solitude existentielle et la volonté d’affranchissement qui hantent la pièce de Levin. La frustration, le manque, la perte sont des thèmes qui trouvent évidemment un écho intime en chaque spectateur amusé par les grosses ficelles de la pièce mais aussi attendri et finalement bouleversé par un propos certes pas bien gai mais pétri d’humanité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

On s’en va
d’après Hanokh Levin
Texte:
D’après Sur les valises de Hanokh Levin

Traduction en polonais:
Jacek Poniedziałek

Adaptation:
Krzysztof Warlikowski
Piotr Gruszczyński

Mise en scène:
Krzysztof Warlikowski

Scénographie et costumes:
Małgorzata Szczęśniak

Musique:
Paweł Mykietyn

Lumière:
Felice Ross

Mouvement:
Claude Bardouil

Animations et vidéo:
Kamil Polak

Dramaturgie:
Piotr Gruszczyński

Collaboration à la dramaturgie:
Adam Radecki

Maquillages et perruques:
Monika Kaleta

Avec:
Bartosz Bielenia, Agata Buzek, Magdalena Cielecka, Andrzej Chyra, Ewa Dałkowska, Bartosz Gelner, Maciej Gąsiu Gośniowski, Małgorzata Hajewska-Krzysztofik, Jadwiga Jankowska-Cieślak, Wojciech Kalarus, Marek Kalita, Dorota Kolak, Rafał Maćkowiak, Zygmunt Malanowicz, Monika Niemczyk, Maja Ostaszewska, Jaśmina Polak, Piotr Polak, Jacek Poniedziałek, Magdalena Popławska, Maciej Stuh

Production:
Nowy Teatr

Coproduction:
Théâtre National de Chaillot – La Comédie de Clermont-Ferrand – Théâtre de Liège – Hellenic Festival – Bonlieu, Scène nationale Annecy

Accueil en Suisse avec le soutien de:
CULTURESCAPES

Durée: 3h20 (entracte compris)

Vidy Théâtre
Du 20 au 22 septembre 2019
Salle Charles Apothéloz

Chaillot
Du 13 au 16 novembre 2019

21 novembre 2020/par Christophe Candoni
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