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Notre parole prend Novarina par la tête

Amiens, Dunkerque, Les critiques, Montbéliard, Moyen, Paris, Théâtre, Valenciennes

photo Manuel Peskine

À partir d’un texte paru en 1988 dans Libération, Cédric Orain propose dans Notre parole une approche polyphonique de l’univers de Valère Novarina. Sans réussir à en transmettre la gourmande poésie.

Au théâtre, Cédric Orain aime à se faire passeur de paroles qui bousculent nos habitudes de langage. Après l’excellent D comme Deleuze (2017), où il abordait quelques lignes de force de la pensée du philosophe éponyme avec les moyens du théâtre, du chant et du cirque, il revient dans Notre Parole à une écriture qui lui est chère. Celle de Valère Novarina, qu’il avait explorée avec bonheur avec des acteurs de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche dans Sortir du corps (2011), construit autour de Lettre aux acteurs (1997). Il s’intéresse cette fois à un texte plus ancien et méconnu, fruit d’une commande estivale faite à plusieurs auteurs par le quotidien Libération en été 1988. Soit Notre parole, créé le 2 octobre 2018 à la Maison de la Culture d’Amiens dont Cédric Orain est nouvellement artiste associé, où Valère Novarina exprime sa pensée critique d’une manière plus frontale et intelligible qu’à son habitude.

Comme l’article, la pièce s’ouvre sur un passage digne du Guy Debord de La Société du spectacle. « À qui ne prend pas la télévision pour ce qu’elle dit : ‘’Une fenêtre ouverte sur le vrai monde en vrai’’, (…) à celui-là l’écran apparaît vite, derrière sa petite vitre, dans sa petite rosace rectangulaire, comme une peinture sur verre et un vitrail pour les gens d’aujourd’hui : chacun solitaire devant son petit autel domestique », prononce en effet Olav Benestvedt, dont la silhouette à la Giacometti et le pantalon couleurs carnaval se détachent de trois écrans géants. Une introduction datée, qui retarde l’entrée des comédiens dans la partie la plus intéressante et intemporelle du texte, où la parole est décrite comme un mystère. « Comme une danse et quelque chose qui s’offre ».

Céline Milliat Baumgartner et Rodolphe Poulain ont beau rythmer la narration d’Olav Benestvedt avec d’autres textes de Valère Novarina – Lumières du corps, L’Origine rouge ou encore La Chair de l’homme – et avec des scènes de chant et de danse, Notre Parole n’atteint pas la vivacité de D comme Deleuze. Trop visible et maladroit, l’effort des interprètes pour incarner le geste d’écriture très singulier de Novarina fait obstacle à sa part de fête. À sa sensualité et à sa gourmandise, inséparables de ses dimensions spirituelles et intellectuelles. Si Céline Milliat Baumgartner nous ravit un moment par sa danse très peu classique, d’autres parenthèses à l’article journalistique sont moins heureuses.

Les extraits de L’Opérette imaginaire, où la comédienne-danseuse et son binôme Rodolphe Poulain se déchaînent contre le « théâtre très très psychologique » sont par exemple trop caricaturaux et répétitifs pour susciter autre chose que de l’ennui. Ailleurs, on hésite tant entre l’humour et la théorie que les mots et les gestes échouent à s’accorder. Ni les uns ni les autres ne provoquent alors le « saisissement » évoqué par Novarina. Faute, en autres, d’un langage scénique assez fort et singulier pour remplacer les performances plastiques qui accompagnent la parole dans les mises en scène de l’auteur. Restent des phrases qui nous parlent autant, peut-être même davantage, aujourd’hui qu’il y a trente ans. Comme celle qui dit que lorsque nous parlons, « il y a dans notre parole un exil, une séparation d’avec nous-mêmes, une faille d’obscurité, une lumière, une autre présence et quelque chose qui nous sépare de nous ». Ou encore que « lorsque cette conscience, étrange en nous, de l’étranger nous quitte, nous nous détruisons, nous vendons le monde, nous nous vendons ».

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Notre Parole

Textes : Valère Novarina
Adaptation et mise en scène : Cédric Orain

Avec : Rodolphe Poulain, Céline Milliat Baumgartner et Olav Benestvedt
Composition musicale : Manuel Peskine
Scénographie : Pierre Nouvel
Lumière et régie générale : Eric Da Graca Neves
Costumes : Sophie Hampe
Administration, production, diffusion : La Magnanerie

Production : Compagnie La Traversée
Coproduction : (en cours) Le Phénix, scène nationale de Valenciennes – pôle européen de création ; Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production ; Ma scène nationale – Pays de Montbéliard ; Le Bateau Feu scène nationale de Dunkerque |
Tournée (en cours) Le Théâtre de la Cité Internationale Paris ; le Vivat Armentières ;
le Quartz scène nationale de Brest.

Cédric Orain est artiste associé à la Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production et au Phénix – scène nationale de Valenciennes – Pôle européen de création.

Durée : 1h15

Le Bateau Feu – Dunkerque
Du 14 au 16 novembre 2018

Le phénix, scène nationale – Valenciennes
Du 9 au 11 janvier 2019

MA scène nationale – Montbéliard
Le 22 janvier 2019

Théâtre de la Cité internationale – Paris
Du 11 février au 2 mars 2019

 

11 février 2019/par Anaïs Heluin
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