La façon qu’a Foucault de « faire apparaître ce qui est trop proche de notre regard pour que nous puissions le voir, ce qui est là tout près de nous, mais à travers quoi nous regardons pour voir autre chose » continue de nous stimuler. Nous nous laissons toujours surprendre par cette pensée joyeuse et fulgurante qui donne envie d’être partagée.
« En tous cas, il y a une chose certaine, c’est que le corps humain est l’acteur principal de toutes les utopies. »
De l’Histoire de la folie à l’âge classique à l’Histoire de la sexualité, du corps des condamnés aux corps disciplinés des détenus, le corps est central dans l’œuvre de Foucault.
Dans Le Corps utopique, conférence radiophonique donnée en 1966, Michel Foucault arpente le corps comme un territoire. Espace a priori limité, personnel, imposé à chacun mais espace que nous partageons en commun.
Comment faire avec ? Puis-je m’en débarrasser ? Le circonscrire ? Me l’approprier ? Le transformer ?
Traversé de fantasmes et outil de tous les possibles, le corps est à la fois sujet et objet des utopies de l’homme. Animé(e)s de cette rage utopique, nous plongeons dans un voyage intérieur à la fois solitaire et collectif, inquiet et joyeux, peuplé de corps étrangers, de compagnons de route.
Ce texte fonctionne comme le « Je me souviens » de Georges Perec. Le corps, tout le monde en a un, tout le monde en fait l’expérience. Foucault part de son propre corps, de ses propres perceptions, pour en explorer les limites et les contraintes, pour faire le tour de cette cage mystérieuse dont il est insatisfait. Puis il s’en évade, à la découverte des utopies humaines. Les hommes ont toujours bataillé, inventé et produit de l’imaginaire, du fantasme, des rituels pour tenter de faire coïncider cette perception avec leur rêve corporel. La littérature, les rites, l’art sont les pays de ces corps utopiques. D’après dossier de presse.
Notre corps utopique
un spectacle du Collectif F71
d’après Le Corps utopique de Michel Foucault
un spectacle de et avec
Sabrina Baldassarra,
Stéphanie Farison,
Emmanuelle Lafon,
Sara Louis,
Lucie Nicolas,
et Lucie Valon
scénographie
Jane Joyet
création lumière
Léandre Garcia Lamolla
collaboration dramaturgique
Nicolas Kerszenbaum
collaboration chorégraphique
Stéphane Fratti
collaboration musicale
Jean-Christophe Marti
Production déléguée La Concordance des temps– collectif F71. Coproduction Parc de la Villette–WIP et La Ferme de Bel Ebat à Guyancourt. Avec le soutien de la Fondation de France, du Théâtre Eurydice à Plaisir, Collectif 12 à Mantes-la-Jolie, Théâtre-Studio d’Alfortville, Le Carré-Scène nationale de Château-Gontier, MAC/VAL et de la Maison des métallos. Avec l’aide à la production de la DRAC Île-de-France et l’aide à la production d’ARCADI–Établissement culturel d’Île-de-France et l’aide à la création théâtrale du Conseil général des Yvelines. Réalisation Théâtre de la Bastille.
Le texte est édité aux Nouvelles éditions Lignes, 2009.
du 7 au 22 janvier 2014 à 19 h 30,
les dimanches 12 et 19 janvier à 15 h, relâches les 9, 13, 14 et 20 janvier
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !