« L’homme souffre à sa manière alors le voilà qui écrit à un autre. Comme il le peut, comme il le sent. » Boulgakov écrit Morphine en 1927. Le récit se déroule dix ans plus tôt et l’homme qui souffre est ici un médecin de campagne, qui écrit à un autre, quelques heures avant de se tirer une balle. Il lui laisse son journal, celui d’un homme – en proie à la morphine – et de sa lente agonie.
Œuvre d’une lucidité effroyable, c’est avec acidité qu’elle raisonne à nos tympans saturés. Depuis les années 90, la prise de drogue s’est petit à petit banalisée, et c’est cette « démocratisation » de la cocaïne en particulier, qui est au cœur de ma recherche.
Qui prend de la cocaïne et pourquoi ? En quoi les cocaïnomanes sont ils les symptômes silencieux d’une société malade ? Qu’est ce qui s’éclaire à la lueur des petits cristaux blanc sur la cuvette des chiottes ?
« C’est politique tout ça ! Nous, on est les premiers sujets du capitalisme triomphant » me disait un jeune cocaïnomane né en 1990, avec qui je m’entretenais il y a quelques semaines.
Oui, c’est politique, et c’est cela que j’interroge à travers Morphine.
MORPHINE
De Mikhaïl Boulgakov
Mise en scène, scénographie et adaptation théâtrale : Nina VILLANOVA – metteure en scène associée
Avec: Marine BEHAR, Gregor Daronian KIRCHNER et Julie CARDILE
Production : Cie Les Pierres d’Attentes
Distribution : Marine BEHAR, Gregor Daronian KIRCHNER et Julie CARDILE
Lumière : Sébastien LemarchandThéâtre Studio Altforville
Du 5 au 17 novembre 2018 à 20h30
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