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Sarrazine : une rage de vivre

A voir, Avignon, Les critiques, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

La nouvelle création de Lucie Rébéré retrace le parcours enragé et tumultueux d’Albertine Sarrazin (1937-1967), poétesse, prostituée, prisonnière et tant d’autres choses encore. Incarnée par la talentueuse Nelly Pulicani, c’est l’histoire d’une femme ‘trop libre’ que l’on ne cessera de vouloir enfermer.

Sarrazine, présentée au théâtre de Belleville, est le fruit de retrouvailles entre trois femmes : Lucie Rébéré à la mise en scène, Julie Rossello Rochet pour le texte (qui lui a d’ailleurs valu le Prix Godot des lycéens en 2020) et Nelly Pulicani, comédienne. La pièce est née de la volonté de l’actrice « de jouer autre chose qu’une femme pot-de-fleur » et de mettre en lumière une Calamity Jane moderne.

Albertine Sarrazin est née Anne-Marie Renoux à Alger. Elle portera bien d’autres noms au cours de ses nombreuses vies. Abandonnée à la naissance, ses parents adoptifs sont dépassés par son tempérament et la placent à l’Institut français pour filles de Marseille. Première prison, première évasion : l’adolescente s’enfuit à Paris, « la tête pleine de poèmes et de rêves ». Elle est désormais Annick, partage la nuit avec de nombreux hommes, mais ne s’y attarde pas : elle a à faire ». Car son amie Emilienne vient de la rejoindre à la capitale. Les deux jeunes femmes mènent alors une vie de menus larcins et de diverses arnaques. Entre deux caresses, elles arpentent les rues, « nagent au milieu de surréalistes, idéalistes, existentialistes ». Paris les enivre.

Jusqu’à ce braquage qui tourne mal où Albertine est arrêtée. Le jour de l’audience, le juge lui assènera :  «J’ai lu votre journal. Vous êtes intelligente. Peut-être trop. » Elle passe trois ans à la prison de Fresnes, puis lime les barreaux de sa cellule et s’enfuit. Dans sa cavale, elle croise la route de Julien Sarrazin. Il deviendra l’amour de sa vie. Va s’en suivre une succession d’adieux et de retrouvailles, de cavale, de vols et de condamnations. Ce qu’Albertine Sarrazin veut faire de sa vie ? « De beaux enfants en forme de livres » répond-elle. Car au milieu des allers-retours en prison, elle ne cessera d’écrire. La pièce est d’ailleurs construite autour de ses trois œuvres majeures : La Cavale (1965), L’Astragale (1965) et la Traversière (1966).

Sur le plateau, une large bande de lino blanc comme terrain de déambulation est complétée d’une simple baignoire et d’un miroir. Cette salle de bain sommaire est un laboratoire de transformation : chaque fois qu’Albertine est arrêtée, enfermée, empêchée, le corps nu de Nelly Pulicani se retrouve immergé dans les eaux brûlantes de la baignoire. Pour marquer ces périodes de dépossession, la narration passe brièvement de la première à la troisième personne : le ‘je’ deviens ‘elle’, comme si Albertine était dépouillée de la voix de son histoire lorsqu’elle est aux mains des institutions qui l’emprisonnent. Elle sort pourtant toujours de cette baignoire transformée, enfile un nouveau costume, porte un nouveau nom, débute une nouvelle vie.

Et c’est avec brio que Nelly Pulicani se glisse dans chacune d’entre elle, de la femme sensuelle sur les boulevards parisiens, à la prisonnière empêchée, jusqu’à l’esprit libre et revêche de la poétesse. Malgré le choix d’une narration chronologique qui induit parfois un effet catalogue, la pièce nous embarque à un rythme effréné dans la vie d’une femme en explosion. Nous sommes définitivement happés par la fougue de cette aventurière révoltée qui “aime grimper aux arbres et croquer les oranges à pleines dents”.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

Sarrazine

Texte Julie Rossello Rochet

Mise en scène Lucie Rébéré

Jeu Nelly Pulicani

Avec les voix de Bouacila Idira, Ruth Nüesch, Mitchelle Tamariz et Gilles David

Collaboration artistique Lorene Menguelti et Nans Laborde Jourdaà

Scénographie Amandine Livet

Costumes Floriane Gaudin

Lumières et régie générale Pierre Langlois

Création sonore Clément Rousseaux

Chargé de diffusion Philippe Chamaux

Administration, production, diffusion Les Aventurier.e.s, Philippe Chamaux

Théâtre du Train Bleu Off 2023
du 8 au 26 juillet
jours pairs
15h05

12 octobre 2022/par Fanny Imbert
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