Muriel Mayette-Holtz vient d’achever la création au Théâtre National de Nice de son feuilleton Goldoni autour des amours de Zelinda et Lindoro. Le spectacle sera en tournée lors de la saison 2021/2022. Elle nous parle de son amour de Goldoni.
Pourquoi avez-vous choisi de feuilletonner Goldoni ?
Je crois que dans le feuilleton il y a la notion du suspens. Il nous tient. C’est une façon positive de raconter des histoires. Le talent de Goldoni, c’est de les raconter avec de grandes contradictions. Le défaut serait de le monter trop lice et trop joli. Il met en scène de « petits personnages » très faillibles et quand on commence à les aimer par leurs défauts on a envie de voir la suite.
La jeune troupe joue à 100 à l’heure, tout va crescendo. Comment avez-vous pensé la mise en scène ?
J’ai cherché une fluidité. C’est Rudy Sabounghi qui a imaginé la scénographie avec ces paravents qui se déplacent au gré du mouvement des acteurs. Il me semble qu’aujourd’hui le public a besoin d’une proximité avec les acteurs. A l’origine du projet, je souhaitais le faire dans un rapport bi-frontal, mais cela n’a pas été possible. J’ai donc cherché à la fois de la pédagogie mais aussi de la liberté dans la façon de raconter l’histoire. Il y a par exemple une déclinaison des costumes entre le 18e siècle et le 21e siècle pour essayer d’être le plus humain possible, et afin de ne pas se réfugier derrière un vernis esthétique qui nous éloigne les uns des autres du spectacle.
Pourquoi Goldoni continue-t-il de vous fasciner ?
C’est un auteur qui a été mal aimé de son temps parce qu’il a mis sur le plateau les « petites gens » : une bonne, un valet, un porteur. Mais ce sont les vrais gens. Cela choquait à l’époque. Il y avait de l’autre côté le comte Carlo Gozzi qui lui était encore dans la tradition de la commedia dell’arte. C’est là où Goldoni est immense car il est intemporel. Il parle des soucis, des contradictions, des désirs, des frustrations, des attentes de ces personnages, et ce sont toujours les nôtres. Car il met de l’humain dans ses pièces. Et c’est ce qui donne cette dimension tellement tendre et drôle, mais pas dans le sens de la grande comédie, dans le sens du sourire que l’on éprouve pour ces personnages.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Partie 1 : Les Amours de Zelinda et Lindoro
Zelinda et Lindoro s’aiment depuis l’enfance. Zelinda est une orpheline recueillie par Don Roberto qui en a fait sa femme de chambre et a pour elle de grands sentiments. Lindoro a fui le cocon familial pour la rejoindre en se faisant engager chez Don Roberto comme commis. Leur amour secret est bousculé car Zelinda est courtisée par Flaminio, le fils de Don Roberto, et par Fabrizio, l’intendant de la maison. Eleonora, la seconde femme de Don Roberto, s’inquiète de la relation que son mari entretient avec la servante… Les amours de Zelinda et Lindoro sont finalement découverts, ils sont alors chassés de la maison. Après de nombreux pourparlers, Don Roberto accepte de les marier.
Le couple ne semble pas en être véritablement heureux.
Partie 2 : La Jalousie de Lindoro
Zelinda et Lindoro sont mariés. Par manque d’autonomie financière, le couple est contraint de rester au service du maître Don Roberto. Lindoro, malheureux de ne pouvoir subvenir aux besoins de son couple, développe une jalousie ravageuse. Flaminio a découvert l’amour et continue sa romance cachée avec Barbara, une cantatrice ; Eleonora se réfugie dans les bras d’un marchand, Don Filiberto, et Fabrizio rencontre une jeune servante Tognina…
De conflits en quiproquos, les personnages sont tous malheureux, incapables de connaître la sérénité..
Partie 3 : Les inquiétudes de Zelinda
Don Roberto est mort et laisse un héritage conséquent à Zelinda. Le couple peut enfin vivre correctement. Les avocats s’en mêlent, une bataille entre Flaminio, le fils du maître disparu, et Eleonora, la jeune veuve, fait rage. Pour toucher une part de l’héritage, il doit renoncer à sa Barbara et elle ne doit pas se remarier. Lindoro prend sur lui pour essayer de cacher sa jalousie maladive, Zelinda ne reconnaissant plus son mari commence à douter de lui et de son amour. Libres, les amoureux ont toujours du mal à trouver le bonheur…
Chacun se bat entre sentiment et liberté. Malgré un dénouement heureux, leur bonheur reste fragile.
Feuilleton Goldoni
[Les Amours de Zelinda et Lindoro]
D’APRÈS LA TRILOGIE LES AVENTURES DE ZELINDA ET LINDORO
DE CARLO GOLDONI
TRADUCTION & TEXTE FRANÇAIS GINETTE HERRY
MISE EN SCÈNE MURIEL MAYETTE-HOLTZ
avec Augustin Bouchacourt, Charlie Dupont, Jean-Luc Gagliolo, Tania Garbarski, Jonathan Gensburger, Frédéric de Goldfiem, Pauline Huriet, Félicien Juttner, Thibaut Kuttler, Joséphine de Meaux, Ève Pereur et François Barucco [musicien]Décor et costumes Rudy Sabounghi Modélisation maquette Julien Soulier Lumière Pascal Noël Musique Cyril Giroux Assistante à la mise en scène Jennifer Maria Assistant à la dramaturgie Édouard Signolet
Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur, Théâtre de Liège avec l’aide du Fonds d’Insertion pour les Jeunes Artistes Dramatiques de la DRAC et de la Région SUD-PACA
Remerciements à la Comédie-Française et la Diacosmie – Opéra de Nice pour leurs prêts de costumes
Les costumes et les décors seront réalisés dans une démarche éco-responsableThéâtre National de Nice
20 mai – épisode 1 Les amours
21 mai – épisode 2 La jalousie
22 mai – épisode 3 Les inquiétudes
25 mai – re-épisode 1 Les amours
26 mai – re-épisode 2 La jalousie
27 mai – re-épisode 3 Les inquiétudes
29 mai – intégrale – Les aventuresTournée 21/22
La Scala de Paris (du 7 au 29 Septembre)
Toulouse (Théâtre de la Cité – 8 au 10 octobre – 2 intégrales)
Toulon (Théâtre Liberté – 20 au 22 octobre en mode feuilleton)
Liège (Théâtre de Liège – 27 au 29 octobre en feuilleton + intégrale le 30)
Aix en Provence (Théâtre du Jeu de Paume – 10 au 14 novembre feuilleton)
Marseille (Théâtre de la Criée – 8 au 10 décembre feuilleton et intégrale le 11 décembre)
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