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Des Contes d’Hoffmann noirs et scintillants

À la une, A voir, Dijon, Les critiques, Opéra

Samantha Louis-Jean, Marie Kalinine et Damien Pass dans Les Contes d’Hoffmann © Gilles Abegg Opéra de Dijon.jpg

A l’Opéra de Dijon, une troupe soudée sous la houlette de Mikaël Serre et Nicolas Chesneau livre une version inédite des Contes d’Hoffmann qui, sous des attraits de fantasque music-hall, recèlent un monde des pulsions et des illusions aux accents cruels et mélancoliques.

Animé d’un esprit romantique diablement sombre et fougueux, l’ultime chef-d’œuvre d’Offenbach prend pour cadre l’atmosphère nocturne et décadent d’un espace lounge aux rideaux lamés, éclairé aux néons et peuplé de flippers délirants que le chanteur et compositeur pop Peter van Poehl fait fugacement sonner comme dans une boîte à musique acide et déréglée.

Dans ce décor unique se partagent les coulisses du show-business et l’intimisme d’une chambre à coucher où, amoureux jaloux et complexé de Stella devenue star des magazines et des écrans tv, Hoffmann déprime au whisky dans la moiteur des draps satinés.

Une certaine sensualité domine cette lecture condensée et décapée des Contes d’Hoffmann souvent influencée par le cinéma et la pop culture. Entre l’Amérique profonde et le rêve hollywoodien, Mikaël Serre travaille aussi bien la fantasmagorie que la violence des récits amoureux et tumultueux retraversés par un antihéros bafoué aux tendances suicidaires qui deviendra l’auteur pathologique d’un crime passionnel sonnant la fin provocante de ses déboires fiévreux.

La combinaison de quatre figures féminines inatteignables forme une même femme idéalisée sous les feux de la rampe. Dans une forme éblouissante, la jeune soprano Samantha Louis-Jean campe sans se ménager tous les rôles. Elle fait une Olympia piquante aux allures de Tomb Raider cagoulée et munie d’une kalachnikov, une Antonia touchante en fillette fragile et abusée, et une Giulietta glamour. Elle donne surtout du relief à Stella qui retrouve ici une place de premier plan. Plein de juvénilité et de vitalité, Kévin Amiel épate par l’élégance et la vaillance de son chant stylisé autant que par la sincérité de son incarnation émouvante. Damien Pass affiche de solides moyens vocaux doublés d’une diabolique séduction quand Marie Kalinine fait une Muse à la douceur enveloppante.

Remanié plusieurs fois par son compositeur et laissé inachevé au moment de sa mort, l’ultime opéra d’Offenbach a donné lieu, depuis sa création posthume en 1881, à plusieurs moutures plus ou moins composites de sa partition. Celle proposée par l’arrangeur Fabien Touchard fait fi des versions de références au profit d’une adaptation originale : une réécriture pour onze musiciens seulement qui en deux heures sans entracte laisse entendre les plus grands airs mais soumis à des coupes drastiques qui privent dommageablement le plaisir des reprises de leurs plus beaux motifs musicaux. A cela s’ajoutent des textes signés Nietzsche, Houellebecq, Bergman, et de nombreuses références. Autant d’éclairages nouveaux et pertinents pour des Contes d’Hoffmann largement réinventés.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Les contes d’Hoffmann
NOUVELLE PRODUCTION DE L’OPÉRA DE DIJON
MUSIQUE Jacques Offenbach
ARRANGEMENTS Fabien Touchard
LIVRET Jules Barbier | Mikaël Serre
CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON
DIRECTION MUSICALE & PIANO Nicolas Chesneau
MISE EN SCÈNE Mikaël Serre
SCÉNOGRAPHIE Nina Wetzel
VIDÉO Sébastien Dupouey
SON Peter von Poehl
COSTUMES Fanny Brouste
MASQUE Loïc Nebreda
LUMIÈRES Gilles Madras
DRAMATURGIE Katia Flouest-Sell
ASSISTANAT MISE EN SCÈNE Julien Fišera
HOFFMANN Kévin Amiel
OLYMPIA | ANTONIA | GIULETTA | STELLA Samantha Louis-Jean
LINDORF | COPPÉLIUS | LE DOCTEUR MIRACLE | LE CAPITAINE DAPERTUTTO Damien Pass
LA MUSE | NICKLAUSSE Marie Kalinine
Solistes du Chœur de l’Opéra de Dijon
ANDRES, VALET DE STELLA | COCHENILLE, VALET DE SPALANZANI | FRANTZ, VALET DE CRESPEL |
PITTICHINACCIO, BOUFFON DE GIULETTA |
LUTHER, CABARETIER | SPALANZANI, INVENTEUR |
CRESPEL, PÈRE D’ANTONIA | UNE VOIX, MÈRE D’ANTONIA |
SCHLEMIL, AMANT DE GIULETTA
Durée : 2h

Opéra de Dijon
décembre 2017
jeudi 14 à 20h00
samedi 16 à 20h00
dimanche 17 à 17h00
mardi 19 à 20h00
mercredi 20 à 20h00
vendredi 22 à 20h00
samedi 23 à 17h00

19 décembre 2017/par Christophe Candoni
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