21 mai 1975 : Première représentation allemande du Président au Schauspielhaus de Stuttgart. Le même jour, dans cette même ville, s’ouvre le procès de quatre dirigeants « anarchistes » de la Bande à Baader pour actes de terrorisme et meurtres. La coïncidence n’est pas vraiment fortuite. Elle témoigne d’affrontements violents dans les sociétés européennes.
La pièce met en scène un couple présidentiel, soudé et usé, qui survit à un attentat terroriste dont les victimes sont un colonel de la garde rapprochée et un chien. Le chien de la Présidente, son ultime compagnon, est terrassé dans ses bras par une crise cardiaque au moment où le colonel meurt en héros, touché par un tir en plein cœur destiné au Président.
Le fils du couple, en révolte contre le monde des pères, est soupçonné d’être passé chez les anarchistes. Son fantôme hante la pièce. La Présidente le croit complice de l’attentat, obsédée par l’idée d’avoir donné naissance à un meurtrier. Pour se remettre de telles émotions, une villégiature au Portugal, pays encore épargné par la subversion, sera bienvenue.
Dans Le Président, le monde et la politique tiennent une place plus manifeste que dans les quatre premières pièces de Bernhard mais on ferait fausse route en pensant que sa pièce est « engagée » ou « militante ». Le théâtre de Bernhard est ailleurs, c’est un théâtre des vérités de l’existence, un théâtre sans indulgence, féroce, grotesque, d’une drôlerie désespérée. Et c’est en profondeur qu’il est politique. Michel Raskine, en 2000, avec Au but avait affronté l’univers et l’écriture de Thomas Bernhard. Il récidive : Marief Guittier, sa complice de toujours, devient la Présidente et Charlie Nelson le Président. Ensemble, ils donneront vie à ce couple infernal et dérisoire, cruel et attachant. Ensemble, ils tenteront d’aimer ces personnages si désespérément humains.
Le Président de Thomas Bernhard
Mise en scène : Michel Raskine
Texte français : Claude Porcell, © L’Arche Editeur
Décor : Stéphanie Mathieu
Masques et pantins : Martha Romero
Costumes : Josy Lopez
Lumières et régie générale : Julien Louisgrand
Assistante à la mise en scène : Fanny Chiressi
avec : Marief Guittier La présidente, L’actrice, Charlie Nelson Le président et Alexandre Bazan
Production
Les Nuits de Fourvière / Département du Rhône
Coproduction
Théâtre Vidy Lausanne avec le soutien artistique de l’ENSATT et de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne
Les Nuits de Fourvière – Esplanade de l’Odéon
Esplanade de l’Odéon
Vendredi 15 juin, 19h
Samedi 16 juin, 19h
Mardi 19 juin, 19h
Mercredi 20 juin, 19h
Jeudi 21 juin, 19h
Vendredi 22 juin, 19h
Samedi 23 juin, 19h
Dimanche 24 juin, 19h30
Mardi 26 juin, 19h
Jeudi 28 juin, 19h26 septembre au 11 octobre 2012 : Théâtre Vidy-Lausanne, Suisse
23 et 24 octobre 2012 : Le Granit – Scène Nationale, Belfort
20 au 22 novembre 2012 : Comédie de Saint-Etienne, Théâtre Jean Dasté
11 au 14 décembre 2012 : La Rose des Vents, Villeneuve d’Ascq
18 décembre 2012 : Théâtre des Deux Rives, Rouen
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