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Matière(s) première(s), bal urbain africain

Coup de coeur, Danse, Les critiques, Paris, Saint-Denis, Sète

Photo Patrick Berger

Dans Matière(s) première(s), la chorégraphe issue du break Anne Nguyen déploie un ballet des danses urbaines africaines avec grâce, qui questionne le regard colonial tout en tentant de s’en émanciper. 

Pendant presque une heure, sans jamais s’arrêter, six interprètes esquissent avec souplesse des gestes gracieux, font onduler leurs torses, se déplacent en jeux de jambes véloces. Ils se croisent et forment des tracés géométriques dans l’espace, des cercles, des diagonales, des lignes droites. Figure des danses hip-hop contemporaines en France Anne Nguyen a commencé par le break, avant de se produire sur les scènes des théâtres. Attachée à la dimension politique des danses urbaines, elle retraçait leur histoire dans Underdogs et Héraclès sur la tête, en chapitres, qui étaient autant de morceaux de musique connus (issus de la culture afro-descendante). Dans Matière(s) première(s), elle délaisse ce découpage façon album, pour embrasser une dramaturgie fluide, où se déplie la grâce véhémente des danses urbaines africaines, comme sa dimension politique. 

Ted Barro Boumba alias « Barro Dancer », Dominique Elenga alias « Mademoiselle Do’ », Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama », Grâce Tala, Nahoua Traore alias « BLACK WOMAN », Seïbany Salif Traore alias « Salifus », deviennent les ambassadeurs de ces danses urbaines africaines comme le gqom dansé sur des rythmes électro (comme la musique répétitive qui jalonne le spectacle), le coupé-décalé et ses acrobaties bluffantes ou le ndombolo et ses pas chaloupés, imposées par l’ondulation du bassin. 

Au fil des tableaux, toujours liées avec fluidité, certains gestes évoquent la violence (pistolet avec les mains, corps à terre, mime de recharger une arme), de contestation (ligne en face du public qui fait front), comme de solidarité (cercle où ils se font face, disposition façon battle où une interprète danse et les autres, autour, l’encouragent). Ce déploiement des danses urbaines africaines, peu présentes sur les scènes de théâtre en France – même si accessible sur Internet, sur les réseaux sociaux et dispensées dans des cours et ateliers – questionne sur la manière dont elles sont mises en scène en France. Si depuis le XIXe siècles, les danses dites exotiques s’exposent dans les cabarets et les théâtres. Elles sont souvent porteuses des imaginaires coloniaux : la fascination pour l’ailleurs, l’objectivation des corps, dans une fantasme érotique ou de surpuissance pour ce qui concernes les artistes noirs. Comment les rencontrer en contournant cette dynamique coloniale ? Par le seul fait de mettre en scène ces danses africaines Matière(s) Première(s) interroge ce prisme. Il semble échapper aux clichés par sa dramaturgie fluide, son refus de scénariser la virtuosité et l’expression des luttes politiques. Tout du moins, de notre point de vue européen.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Matière(s) première(s)
Chorégraphie : Anne Nguyen
Assistant chorégraphe : Pascal Luce
Conseil artistique : Didier Boko
Interprètes : Ted Barro Boumba alias « Barro Dancer », Dominique Elenga alias « Mademoiselle Do’ », Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama », Grâce Tala, Nahoua Traore alias “BLACK WOMAN”, Seïbany Salif Traore alias « Salifus »
Interprète saison 2023-2024 : Jeanne D’Arc Niando alias « Esther »
Doublure : Joseph Nama alias « Jo Kiero »
Lumière : Matthieu Marques, Marie Ducatez
Costumes : Simon Huet
Régisseurs de tournée (en alternance) : Flora Lastouillat, Matthieu Marques
Partenaires
Coproductions : La Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne ; Théâtre Molière -> Sète scène nationale archipel de Thau ; Opéra de Limoges – Scène Danse ; L’Auditorium Seynod ; Théâtre de Chevilly-Larue ; Centre culturel Aragon Triolet d’Orly ; Centre de la danse de la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise.
Soutiens : Chaillot – Théâtre national de la Danse ; Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée d’intérêt national Art et création – Danse de Tremblay-en-France ; CENTQUATRE-PARIS ; Mairie de La Courneuve – Houdremont centre culturel.

La Compagnie par Terre reçoit l’aide pluriannuelle du Ministère de la Culture / DRAC Ile-de-France, l’aide de la Région Ile-de-France au titre de la “Permanence Artistique et Culturelle”, ainsi que l’aide au fonctionnement du Département du Val-de-Marne.

En 2023/2024, la Compagnie par Terre est associée au Théâtre Molière -> Sète scène nationale de l’archipel de Thau (34), à La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine Bordeaux • La Rochelle, dans le cadre du dispositif soutenu par le ministère de la Culture, au Théâtre de Choisy-le-Roi, Scène conventionnée d’intérêt national – Art et création pour la diversité linguistique (94), et est en résidence à Ivry-sur-Seine, en partenariat avec la briqueterie – CDCN (94).

Anne Nguyen est invitée à une co-construction artistique et culturelle à la Maison des Métallos en janvier 2024.

Durée 55 minutes

28 novembre 2023 (20h)
La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine / Bordeaux (33) – création

18 janvier 2024 (20h)
Théâtre Molière -> Sète scène nationale archipel de Thau / Sète (34)

24 janvier 2024 (20h)
Jeu. 25 janvier 2024 (20h)
La Maison des Métallos / Paris (75)

Sam. 27 janvier 2024 (20h30)
Théâtre Gérard Philipe / Champigny-sur-Marne (94)

27 janvier 2024/par Belinda Mathieu
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