Marie Ndiaye vit depuis 9 ans à Berlin. Elle ne vient que très rarement en France, mais cela va changer puisqu’elle est artiste associée au Théâtre National de Strasbourg qui produira sa prochaine pièce en 2017. Nous l’avons rencontré de passage à Paris avec la reprise de « Archipel Marie Ndiaye », un spectacle de Georges Lavaudant créé en 2014 dans le cadre du Festival d’Automne à Paris et repris au Théâtre des Bouffes du Nord.
Aviez-vous vu ce spectacle à la création à la Cartoucherie ?
Oui et je trouve que Georges Lavaudant a réalisé un excellent travail rempli de drôlerie à partir d’extraits de mes livres et d’interviews dont certaines étaient totalement sorties de mon esprit !
Comme pouvez-vous qualifier l’esprit du spectacle ?
C’est très énergique. Cela bouge tout le temps avec beaucoup de changements de personnages. Ce qui m’a le plus frappé c’est la gaité qui règne sur le plateau. Assez souvent les critiques me rangent du côté des auteurs sombres et graves. Là ce n’est pas le cas. Georges Lavaudant révèle une autre facette de mon écriture.
Que pensez-vous de ce titre : Archipel ?
Je le trouve très beau. C’est un ensemble d’îles à partir de mes textes.
A quand une nouvelle pièce ?
A partir de la rentrée je vais travailler avec le Théâtre National de Strasbourg en tant qu’artiste associée et je vais écrire une pièce.
Sur quelle thématique ?
Je n’en sais rien encore. J’irai à Strasbourg en mai pour rencontrer l’équipe et les comédiens. Je pense que de voir leurs visages et de discuter avec eux vont faire naitre des idées.
Vous qui connaissez bien le théâtre en Allemagne et en France, en quoi le jeu des comédiens diffère dans nos deux pays ?
Les comédiens allemands sont dans l’extériorisation, dans un jeu très manifeste qui est beaucoup moins psychologique que celui des français. En France on est plus soucieux du texte.
Vous vivez à Berlin. Quel est votre regard sur la France de 2016 ?
Mon regard est d’autant plus intéressé, ému et attaché à la France que depuis que je n’y suis plus. Les attentats m’ont beaucoup meurtri. Mais les choses vont changer, j’ai envie d’être davantage en France pour mieux comprendre ce qu’il s’y passe. Car vu de Berlin j’ai le sentiment que beaucoup de choses évoluent.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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