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« MAMI » : tout sur ses mères

Festival d'Avignon, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
MAMI de Mario Banushi
MAMI de Mario Banushi

Photo Christophe Raynaud de Lage

Mario Banushi met en scène une pièce sans paroles autour des femmes qui l’ont fait grandir. Malgré ses maladresses, celle-ci s’impose comme l’une des belles découvertes du Festival d’Avignon 2025.

Du haut de ses 26 ans, Mario Banushi est l’un des inconnus au bataillon de cette sélection avignonnaise. Premier Avignon. Premier spectacle joué en France. Premier séjour dans l’Hexagone. Une enfance passée entre l’Albanie, d’où il est originaire, et la Grèce, où il travaille à présent – deux pays peu représentés sur les scènes européennes. Sa quatrième et dernière pièce, MAMI, était néanmoins précédée des louanges du directeur du Festival, Tiago Rodrigues, qui assurait que l’artiste serait l’une des grandes surprises de la programmation ; des photos d’un plateau présageant une beauté plastique indéniable – notamment ce couple aux corps diaphanes nimbés d’un voile transparent ; et une captation, qui, à l’inverse de toutes les captations théâtrales – toujours aussi ennuyeuses qu’un plan fixe sur une motte de terre sous un ciel sans nuages –, provoquait des frissons et l’envie de courir découvrir en vrai le phénomène Banushi sur les planches du Gymnase du Lycée Aubanel. En fin de compte, la rumeur – à laquelle nous avons participé – aura desservi le spectacle, qui est pourtant loin d’être mauvais.

Que voit-on précisément ? C’est une création sans paroles, composée d’intrigantes images métaphoriques, autour d’une figure maternelle. Celle d’une vieille dame que l’âge avancé a rendue dépendante, d’une femme qui accouche sur un lit de camp épaulée par une personne de petite taille, d’une autre, qui, à peine mariée, se fait chiper son époux par un homme. Les scènes s’entrelacent à un rythme assez lent, comme dans un rêve, au cœur d’un décor nocturne constitué d’une maison vétuste, d’un lampadaire et d’un chemin de terre. Parfois, d’étranges personnages apparaissent, à l’instar de cette femme de petite taille à l’allure toute lynchienne ou de cet homme qui se déplace à quatre pattes, le torse contorsionné vers le haut, évoquant une séquence célèbre de L’Exorciste. D’autres images peuvent mettre mal à l’aise, à commencer par ce corps nu, abimé par l’âge, mais dont le sein nourrira un adulte. On pense forcément au travail de Romeo Castellucci, à cause de l’absence de parole, mais la sensibilité toute balkanique du créateur finit par l’en éloigner.

Les métaphores demeurent énigmatiques, trop peut-être. Sans texte, on cherche le sens et l’on se frustre à ne pas tout saisir : que veut dire cette femme qui accouche de deux hommes, lesquels, tout juste à l’air libre, vont se battre ? Que signifie ce feu d’artifice aux belles lueurs rouges que l’on entend à la fin du spectacle ? Difficile à dire… Certaines maladresses sont frappantes. La scène où l’auteur découpe la photo d’un nouveau-né (lui ?) qui tète le sein de sa mère pour prendre sa place, au plateau, désuniversalise son propos. Aussi, et surtout, la bande-son bien trop présente et plombante – des accords tenus en mode mineur joués par des cordes – impose une lecture réductrice de son travail. Mais, rappelons-le, Mario Banushi a 26 ans. Qu’il ne maîtrise pas totalement son langage théâtral, déjà très singulier, n’a rien de choquant ; qu’il commette des maladresses est normal ; qu’il n’ait pas trouvé le dosage adéquat pour sublimer son propos est pardonnable. On retiendra tout de même que d’Albanie, vient un artiste précoce et talentueux, un artiste que l’on a vraiment hâte de voir grandir.

Igor Hansen-Løve — www.sceneweb.fr

MAMI
Création et mise en scène Mario Banushi
Avec Vasiliki Driva, Dimitris Lagos, Eftychia Stefanou, Angeliki Stellatou, Fotis Stratigos, Panagiota Υiagli
Scénographie et costumes Sotiris Melanos
Musique et son Jeph Vanger
Lumière et dramaturge Stephanos Droussiotis
Collaborateurs artistiques Aimilios Arapoglou, Thanasis Deligiannis
Assistanat à la mise en scène Theodora Patiti
Régie lumière Marietta Pavlaki
Régie son Kostas Chaidos
Assistanat plateau Sofia Theodorou

Commande et production Onassis Stegi
Coproduction Berliner Festspiele (Berlin), Odéon Théâtre de l’Europe (Paris), FOG festival Triennale Milano Teatro, & Espoo Theatre, Festival d’Avignon, Grec Festival (Barcelone), Théâtre de Liège, Noorderzon Festival / Grand Theatre (Groningen)
Avec le soutien du programme de tournée Onassis Stegi du ministère de la Culture de Grèce, de la bourse Onassis AiR et Centre culturel hellénique (Paris)
En collaboration avec OMAZ Civic Non-Profit Company

Durée : 1h10

Festival d’Avignon, Gymnase du Lycée Aubanel
du 13 au 18 juillet 2025

GREC Festival, Barcelone (Espagne)
les 22 et 23 juillet

Noorderzon, Festival de Groningen (Pays-Bas)
du 14 au 16 août

& Espoo Theatre — Espoonteatteri, Helsinki (Finlande)
du 9 au 11 octobre

Odéon — Théâtre de l’Europe, Paris
du 9 avril au 16 avril 2026

Teatros del Canal, Madrid (Espagne)
les 24 et 25 avril

14 juillet 2025/par Igor Hansen-Løve
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