Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Cliquez pour ouvrir le champ de recherche Cliquez pour ouvrir le champ de recherche Rechercher
  • Menu Menu

Danser le désert avec Radouan Mriziga

A voir, Danse, Festival d'Avignon, Lausanne, Les critiques, Montreuil
Magec The Desert de Radouan Mriziga
Magec The Desert de Radouan Mriziga

Photo Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

Entre ombre et lumière, apparitions et disparitions, Magec / the Desert de Radouan Mriziga célèbre les mystères du désert. Traversé de recherches et d’imprégnation, ce spectacle d’une grande beauté a l’harmonie chevillée au corps et nous rappelle combien nos paysages sont chargés d’histoires et de vies, de mythes et de cérémonies. Portée par un sextet de danseurs sublimes et une musique ethno-électro puissante, cette création pleine de souffle embrasse l’horizon.

Quel plus bel écrin à la danse que le Cloître des Célestins ? Le lieu impose d’emblée son calme et sa plénitude, ses deux platanes et ses arches de pierres. S’y donnait pour la première fois, lundi 7 juillet au soir, dans la Cité des Papes, Magec / the Desert du chorégraphe Radouan Mriziga. D’origine marocaine, l’artiste s’est formé en divers pays du Maghreb avant de rejoindre P.A.R.T.S., l’école iconique d’Anne Teresa De Keersmaeker à Bruxelles. Il entame un cycle inspiré par la nature, une trilogie dédiée au désert, à la montagne et à la mer. Et en tire un premier spectacle tellurique et magnétique, traversé de paysages et de sensations, de rituels et cérémonies, de symboles et de légendes, de peuples nomades et d’animaux à sang froid, de lumières changeantes et de cultures lointaines, tout en s’extrayant habilement des clichés sur son sujet. Exit les représentations archétypales attendues – sable à perte de vue, mirages et oasis rêvées, dromadaire et fennec, toute la panoplie exotique liée à un imaginaire collectif saturé de stéréotypes. Sa recherche l’a amené à côtoyer les écrits du poète et écrivain Mahmoudan Hawad et de la chercheuse franco-touareg Maïa Tellit Hawad, à explorer les peintures rupestres et les danses traditionnelles des différentes ethnies, à s’imprégner au contact de l’immensité, en allant expérimenter de l’intérieur avec ses danseurs cet environnement saisissant, saturé d’horizon, de silence et de vent.

Et du vent, comble de synchronicité, il y en avait par paquets ce soir-là, s’engouffrant de toutes parts sur la scène à ciel ouvert. Le mistral avignonnais donnait de son souffle, comme en témoignait la symphonie des feuilles au-dessus de nos têtes. Auréolé d’une grande lune révélant ses aspects changeants, surface de projections d’images filmées, de graphies arabes et inconnues, le plateau blanc et nu accueillait une à une les créatures costumées et masquées venues hanter cet espace vierge de leur marche lente et habitée. Puis, l’une d’elles se détache du groupe, réapparaît dans la coursive et inonde la représentation d’une composition musicale évolutive, ethno-électro, percussive et prégnante, parcourue de rythmiques complexes – signée Deena Abdelwahed, hiératique derrière son masque à longues cornes. En phase avec ses mélopées, la danse alors semble de plus en plus incarnée, s’étoffer en mouvements de groupe fascinants, répétitifs et tournoyants. Les magnifiques costumes de Salah Barka charrient leur lot d’imaginaire et de références, comme des couches qui s’ajoutent et se retirent au gré des séquences. Masques-casques, un bras de fourrure ici, un pantalon reptilien là, débardeur ajouré ou tee-shirt blanc luisant comme des écailles de poisson, ils révèlent la singularité physique et gestuelle de chaque danseur, en subliment la danse. Jeux de jambes impressionnants, dos courbés, passages au sol, sauts de cabris, déhanchés et relâchés, les danseurs sont exceptionnels de précision, de présence et de puissance.

Et lorsqu’ils tombent les masques, visages offerts et corps ouverts, ils irradient joie communicative à danser, écoute collective et complicité fraternelle. Aussi changeants que la lumière solaire et cette lune-paysage qui déroule ses images, comme un arrière-plan à ce qui s’incarne au plateau, ils sont le sel de cette création superbe qui célèbre la magie du désert autant qu’elle révèle, par ses bouquets de flammes et champignons atomiques, la réalité des essais nucléaires. Magec est aussi le dieu amazigh du soleil des îles Canaries, et ce titre annonce la place centrale de cet astre de feu par qui l’ombre et la lumière sont rendues possibles. Entre apparitions et disparitions dans la pénombre, jamais clinquant, jamais convenu, ce spectacle semble porter en lui les strates qui ont nourri sa conception. Strates mémorielles, physiques et culturelles qui nous rappellent que les déserts, bien qu’aux confins de nos imaginaires de citadins, façonnent eux aussi le visage de la Terre.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Magec / the Desert
Concept, chorégraphie et scénographie Radouan Mriziga
Avec Robin Haghi, Bilal El Had, Hichem Chebli, Feteh Khiari, Sofiane El Boukhari, Nathan Félix
Musique Deena Abdelwahed
Vidéo Senda Jebali
Costume Salah Barka
Assistanat costume Rim Abbes
Recherche Maïa Tellit Hawad
Texte Mahmoudan Hawad
Direction technique Zouheir Atbane
Technique Dries Van de Velde

Production A7LA5
Coproduction Sharjah Art Foundation, Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Festival d’Automne (Paris), De Singel (Anvers), Festival d’Avignon, Pact Zollverein (Essen), Culturescapes (Bâle), Tanz im August/HAU Hebbel am Ufer (Berlin)

Durée : 1h10

Festival d’Avignon, Cloître des Célestins
du 7 au 12 juillet 2025, à 22h

HAU, Berlin (Allemagne), dans le cadre de Tanz Im August
du 21 au 23 août

Dream City, Tunis (Tunisie)
du 3 au 5 octobre

Culturescapes, Bâle (Suisse)
les 9 et 10 octobre

Théâtre Public de Montreuil, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris
du 15 au 18 octobre

Théâtre de Vidy, Lausanne (Suisse)
les 28 et 29 octobre

Kurtheater, Baden (Suisse)
le 31 octobre

8 juillet 2025/par Marie Plantin
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Nouvelle Déclaration d'Avignon devant le Palais des Papes Une Nouvelle Déclaration d’Avignon, au nom de la Palestine
La programmation du Kunstenfestivaldesarts 2025
55 de Radouan Mriziga
« Inhale Delirium Exhale » de Miet Warlop fera partie des 83 propositions artistiques du Festival d'Automne 2025 La programmation du Festival d’Automne 2025
Abou Lagraa chorégraphie Carmen pour les danseur du ballet de l’Opéra de Tunis
Au Festival de Marseille, le savoir ou la Bourse
Bea Borgers Lybia de Radouan Mriziga
Atlas/The Mountain de Radouan Mriziga
1 réponse
  1. Guérif
    Guérif dit :
    12 juillet 2025 à 1 h 27 min

    Votre commentaire sur la pièce
    Magec/the Desert est bien complaisant! Je me suis ennuyé ferme. Spectacle de fin d´annee d´ecole de danse, zéro émotion.

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

Search Search
© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut Faire défiler vers le haut Faire défiler vers le haut