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Les requiems augmentés d’Angélica Liddell

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Photo Tuong-Vi Nguyen

Avec son diptyque Una costilla sobre la mesa, la fougueuse metteuse en scène espagnole rend hommage à ses parents décédés, et interroge la filiation au long d’un chemin tortueux, mais toujours pavé de fulgurances.

« Je viens de brûler mes parents, un corps puis l’autre à trois mois d’écart. Je ne pourrai plus jamais revenir d’ailleurs. Je ne veux pas me souvenir d’eux vivants. […] Chaque jour je m’efforce d’oublier leurs vies, qui sont la mienne, je ne veux avoir d’autre souvenir que leurs morts, leurs morts qui ont ramené à moi le géant du pardon et de la pitié. » Ainsi commence, magnifiquement, Une costilla sobre la mesa (Les Solitaires Intempestifs) écrit par Angélica Liddell à la suite des décès de ses parents, survenus en 2018. Comme souvent avec la performeuse espagnole, l’oeuvre littéraire, et théâtrale, est moins un creuset pour parler des autres que d’elle-même. De la vie de ses parents, il n’est, en définitive, que très peu question. Tout juste pressent-on que la relation que cette fille unique entretenait avec sa mère fut houleuse, que l’une a fini démente, quand l’autre a vu, peu à peu, sa mémoire lui échapper.

Présentés en alternance au Théâtre de la Colline, Une costilla sobre la mesa : Madre et Una costilla sobre la mesa : Padre furent créés à quelques mois d’intervalle seulement. Le premier au Théâtre Vidy-Lausanne en mars 2019 et le second en janvier 2020 à La Colline. Conçus de manière autonome, ces deux spectacles peuvent, telles les deux parties d’un même symbole, être assemblés en un diptyque tant les lignes de force qui les traversent sont nombreuses. La douleur, d’abord, aussi logique que vive, éprouvée par cette femme qui se retrouve, brutalement, orpheline ; l’émotion, ensuite, qui affleure bien davantage que la colère, pourtant habituelle chez l’artiste ; la question de la filiation, enfin, douloureuse, délicate, vis-à-vis de cette mère à qui elle ne pourra jamais ressembler, n’ayant elle-même pas eu d’enfant, et de ce père avec qui le rapport de forces s’est inversé à mesure que son corps tombait en décrépitude.

Photo Luca del Pia

Avec sa belle unité, Una costilla sobre la mesa : Madre a le souffle d’un geste expiatoire, conçu pour adresser un adieu définitif à cette mère disparue. Chargé de références mystiques, voire religieuses, il est mu, dans sa plastique, par des élans aux accents castellucciens, plus prononcés – ou mieux maîtrisés – que ceux auxquels Angélica Liddell était jusqu’ici habituée. Sans colère, mais pas sans force, la metteuse en scène s’impose en impeccable cheffe d’orchestre d’un requiem augmenté. Si les quelques apparitions du « punk flamenco » Niño de Elche se font plus agaçantes que convaincantes, certaines scènes – le lamento inaugural, la résurrection de la mère en petite fille, le retour final au cruel état de Nature – n’en demeurent pas moins d’une beauté poignante, capable de transformer la douleur en amour. Sous-tendu par un texte à la poétique accessible, à défaut d’être totalement limpide, il conserve son statut d’OTNI, cher à Liddell, sans sombrer dans l’hermétisme.

Il en va malheureusement tout autrement de son alter ego, Una costilla sobre la mesa : Padre. Lui aussi particulièrement riche en symboles religieux, et autres références picturales et musicales, il semble, à mesure qu’il les empile, s’y perdre. Vues à travers le prisme de Présentation de Sacher-Masoch de Gilles Deleuze, l’inversion pertinente du rapport de forces entre le père mourant et sa fille et la question de sa reproduction dans la sphère amoureuse se dissolvent dans un propos confus et une dramaturgie tortueuse. La performance d’Angélica Liddell, toujours aussi engagée, n’est pas en cause, mais la metteuse en scène semble parfois se réfugier dans ses vieilles combines scéniques déjà vues et revues – citons, notamment, la masturbation pendant que son père la lave de ses excréments, l’homme réduit en esclavage et juché sur du crottin de poney, la pause pipi dans l’éprouvette –, et dont l’effet provocateur s’est émoussé avec le temps.

Malgré tout, subsistent, comme souvent chez l’artiste espagnole, quelques fulgurances qui parviennent à faire mouche. Outre le tableau final, aussi spectaculaire que déchirant, le face-à-face entre la fille et son père, reclus dans sa maison de retraite, se fait criant de vérité. En lutte contre sa mémoire défaillante, elle lui raconte des anecdotes du quotidien, lui rappelle la fin de cette Prisonnière du désert qu’il aimait tant, et tente, comme elle le peut, de le ramener à la vie. Avant qu’il ne soit trop tard.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Une costilla sobre la mesa : Madre
Texte, mise en scène, scénographie, costumes Angélica Liddell
Avec Niño de Elche, Angélica Liddell, Gumersindo Puche, Ichiro Sugae
Assistanat à la mise en scène Borja López
Lumières Jean Huleu
Son et vidéo Antonio Navarro

Production Iaquinandi, S.L.
Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne, Festival Temporada Alta, Teatros del Canal, Madrid

Durée : 1h30

Théâtre de la Colline, Paris
du 18 janvier au 9 février 2020
le samedi à 20h30 et le dimanche à 15h30

Une costilla sobre la mesa : Padre
Présentation de Sacher-Masoch Le Froid et le Cruel ou la Question de la ressemblance
Texte, mise en scène, scénographie, costumes Angélica Liddell
Avec Beatriz Álvarez, Miryam Diego, Raquel Fernández, Olivier Laxe, Angélica Liddell, Blanca Martinez, Camilo Silva
Assistanat à la mise en scène Borja López
Lumières Simone Fini

Production Iaquinandi, S.L.
Coproduction La Colline – théâtre national, Teatros del Canal, Madrid, Théâtre de Liège – Centre scénique de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Centre européen de création théâtrale et chorégraphique

Durée : 1h45

Théâtre de la Colline, Paris
du 10 janvier au 7 février 2020
le mardi à 19h30 et du mercredi au vendredi à 20h30

19 janvier 2020/par Vincent Bouquet
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