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« Louise », tours, tournettes et tournis

Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
Louise de Martin Zimmermann
Louise de Martin Zimmermann

Photo Admill Kuyler

Réunissant quatre artistes en free-style parfaitement réglées, Louise, mis en scène par Martin Zimmermann, propose un cabaret multigenre dont le propos reste cependant bien vague. Un spectacle porté par des personnalités marquantes dans un esprit néo-clownesque.

C’est avec Eins Zwei Drei, présenté en 2019 au 104, que Martin Zimmermann s’est mis au clown. « Après toutes ces années, j’ose enfin parler du clown », déclarait-il alors à notre consœur Rosita Boisseau, à l’occasion d’un entretien accordé au Monde, soulignant les qualités de ce « personnage » excentrique, punk, noir, drôle, transgressif et intemporel. Aux adorateurs du clown, courez donc voir Louise au Rond-Point ; à ceux qu’il séduit moins, faites comme vous voulez. Car Louise n’est pas un spectacle de clown, mais celui d’un quatuor de femmes artistes intrigantes, une forme hybride mélangeant cabaret, acrobaties, cirque, danse, magie, marionnette et chant. Une forme vraiment à part concoctée par le metteur en scène suisse qui s’inscrit depuis longtemps dans la grande tradition du décalage à la mode helvétique.

L’esprit clown y règne donc, cependant. Sous la figure tutélaire de Louise Bourgeois, qui en inspire le titre, l’esprit rebelle et cette figure de la « Femme Maison » notamment évoquée sur scène, Louise procède essentiellement en noir et blanc. D’abord en formes noires encapuchonnées, entre créatures à la Quesne et ouvriers du nucléaire, Bérengère Bodin, Marianna De Sanctis, Rosalba Torres Guerrero et Methinee Wongtrakoon débâchent en ouverture une structure aux allures de maison de fête foraine. Escalier dont les marches s’escamotent brusquement si bien qu’on les dévale sur les fesses, portes d’entrée multiples et de toutes tailles, balustrade au premier étage où les personnages réapparaissent avant de disparaître à nouveau, cette baraque et quelques tournettes sur le plateau créent un grand manège qui assure le mouvement perpétuel des artistes sur fond de musique à ritournelles electro. Chacune y fait son numéro, mais tous s’entremêlent : Marianna De Sanctis clôt le spectacle avec son fascinant art du hula hoop, Methinee Wongtrakoon en acrobate limite contorsionniste disparaît de manière stupéfiante dans un grand sac de course de luxe en papier duquel ne dépassent que ses jambes, Bérengère Bodin en magicienne capitaine à casquette règle son compte à la Benz de NTM, et, dans ses postures mutiques et inquiétantes, Rosalba Torres Guerrero se démultiplie en d’innombrables répliques, façon palais des glaces, jusqu’à faire voltiger autour d’elle son mannequin au visage immobile et impassible.

On peine longtemps, jusqu’au bout même, à savoir où tout cela mène. Les atmosphères variées se succèdent sans véritable lien ni dramaturgie. À un moment, on renonce à ce qu’au-delà d’un dossier qui annonce des femmes rebelles, il n’y ait pas plus à trouver ici que la mise en scène d’un spectacle créé à partir de ses artistes, au plateau essentiellement, et un esprit vaguement féministe, mais surtout punko-gothique, genre Famille Addams. À l’atmosphère clown, quoi, portée par de sacrées personnalités. Pourquoi pas, mais l’étrange et l’intrigant ne suppléent pas au décousu. L’originalité des saluts de fin faisant poindre une dernière fois le regret que ne se soit pas construite entre spectacle et spectateurs une relation plus affirmée.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Louise
Conception, mise en scène, chorégraphie Martin Zimmermann
de et avec Bérengère Bodin, Methinee Wongtrakoon, Marianna De Sanctis, Rosalba Torres Guerrero
Création musicale Tobias Preisig
Dramaturgie Sabine Geistlich
Scénographie Simeon Meier, Martin Zimmermann
Collaboration artistique et chorégraphique Romain Guion
Création costumes Susanne Boner
Création lumière Ueli Kappeler
Création son Andy Neresheimer
Création régie plateau Doris Berger
Assistanat plateau Noah Geistlich

Production MZ Atelier
Coproduction Schauspielhaus Zürich ; Fabriktheater Rote Fabrik Zürich ; Theater Winterthur ; Theater Casino Zug | TMGZ ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Théâtre de Carouge ; Manège – Maubeuge, Scène nationale transfrontalière ; maisondelaculture de Bourges – Scène nationale ; Kurtheater Baden
Avec le soutien de Ernst Göhner Stiftung, Fondation Jan Michalski, Landis & Gyr Stiftung
Résidence de fin de création au Schauspielhaus Zürich – Schiffbau

Martin Zimmermann bénéficie d’un contrat coopératif de subvention entre la Ville de Zurich Affaires culturelles, le Service aux affaires culturelles du Canton de Zurich et Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture, et est artiste associé à la maisondelaculture de Bourges – Scène nationale.

Durée : 1h20

Théâtre du Rond-Point, Paris
du 13 au 24 mai 2025

16 mai 2025/par Eric Demey
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