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Louise Chevillotte, louve story

À la une, Théâtre
Louise Chevillotte
Louise Chevillotte

Photo Joël Saget / AFP

À 30 ans, Louise Chevillotte mène de front carrière au cinéma et au théâtre, mais aussi une ribambelle de projets personnels qui revisitent l’histoire des femmes et poursuivent celle de sa mère. Portrait d’une artiste aussi prévenante que déterminée, qui pense que la poésie aide ce monde à tenir debout et figure une nouvelle génération préférant le collectif à l’ego.

À peine 30 ans et une filmographie qui en impose déjà – entre autres, Paul Verhoeven, Philippe Garrel ou tout récemment La Condition de Jérôme Bonnell –, Louise Chevillotte, formée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD), vit une première partie de carrière radieuse. Un visage parsemé de taches de rousseur, de longs cheveux qu’elle regroupe parfois sur le côté découvrant sa nuque et une expression tantôt fragile, tantôt ferme. Elle parle abondamment, généreusement, comme quelqu’un qui cherche sans cesse plus loin à préciser sa pensée. Amène et prévenante comme peu, en plein succès, Louise Chevillotte reste d’une grande délicatesse et tient le cap d’un parcours protéiforme dont elle dirige la trajectoire. « Le cinéma, j’adore, mais j’ai décidé de faire peu et ce que j’aime. C’est arrivé à l’improviste alors que le théâtre, c’était mon rêve de métier. Je n’imagine pas ma vie sans théâtre. »

Actrice, c’était aussi le métier de sa mère, Cécile Magnet. Louise Chevillotte l’a vue en souffrir et en jouir. Femme solaire, aimée, aimante avec qui la jeune femme partageait beaucoup, très tôt en délicatesse avec sa santé, elle a légué à sa fille – « et à toute la famille » – son sentiment d’urgence à vivre et son amour de la poésie. Elle citait beaucoup René Char, et demandait souvent : « Qui va m’apprendre à dessiner des nuages avant de mourir ? » Elle est morte en 2021. Quatre ans après, Louise Chevillotte lui a consacré un film, le premier qu’elle a réalisé, un documentaire expérimental, Si nous habitons un éclair – un vers de René Char –, dans lequel elle se demande où se trouve sa mère maintenant qu’elle a disparu. La réponse est pourtant devant nous.

À une différence près cependant, et de taille. Admirative des interprètes, telle Raphaëlle Rousseau, avec qui elle a interprété Thérèse et Isabelle, capables d’une immense intensité dans le travail, Louise Chevillotte ne veut pas pour autant s’y brûler. « Ma mère était de cette trempe, mais elle a souffert. Je n’ai pas envie de vivre ça. » Branchée délicatesse, elle cherche ainsi à s’entourer de gens qui ne sont pas intéressés par les rapports de pouvoir. Elle se sent l’âme d’« une louve protectrice », qui aime « travailler avec les femmes, les défendre, et discuter pour qu’on sorte de nos carcans, de nos pudeurs et de tout ce qu’on accepte ».

Amoureuse des poètes et des poétesses

Après Quand je ne dis rien, je pense encore, où elle portait les écrits de Camille Readman Prud’homme, jeune poétesse québécoise qu’elle a découverte par une amie de sa mère, toujours, elle mettra ainsi en scène cet hiver L’incandescente et le gang des cracheuses de sang à La Commune d’Aubervilliers. L’histoire vraie de la mère de Claudie Hunzinger – filiation encore –, Emma, et de sa correspondance avec Marcelle, au début des années 1920. Deux femmes des classes populaires en passe de devenir institutrices qui se parlent de leur désir réciproque. Dix ans de correspondances, des centaines de lettres, d’« un désir raconté comme un désir », qui embrase même un sanatorium où Marcelle, personnage principal du roman qu’en a tiré Claudie Hunzinger, L’incandescente, devient un « démon toxique, manipulatrice et magnifique » qui a décidé « de rendre le désir plus contagieux que la maladie ».

« C’est une manière de sortir les femmes du glacis dans lesquelles on les a figées », avance Louise Chevillotte, qui a découvert dans les archives récoltées par le fils de Claudie Hunzinger, Robin – au film documentaire duquel elle doit d’avoir déniché cette histoire –, « des photos de filles seules, qui font du ski, de la rando, qui dansent à poil », des corps comme l’histoire en a peu laissé apparaître hors « chez les bourgeoises émancipées ». Mais c’est aussi la qualité littéraire de cette correspondance qui guide la jeune femme, l’envie « de placer la langue de Marcelle dans la lumière » qui la pousse à se lancer. Car si elle parle abondamment, Louise Chevillotte le fait aussi avec soin, avec une attention remarquable aux mots. « La poésie est le liant de tout ce que j’aime faire », explique-t-elle, en amoureuse, comme sa mère, des poètes et poétesses. Accompagnement de sa vie au quotidien – elle en écrit également –, la poésie, confie Louise Chevillotte, lui permet de réapprendre à voir, parce qu’elle ose se confronter à la mort, aux mystères de l’existence, et reste « le langage qui a le courage de s’avancer humblement vers la vérité ». « Un pas de côté d’autant plus nécessaire », estime-t-elle, et nous avec elle, « dans une époque qui propose toujours plus de contenu et de vitesse ».

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Les coups de coeur 2025 d’Eric Demey

Quand je ne dis rien, je pense encore d’après Camille Readman Prud’homme, mise en scène Louise Chevillotte

Au non du père d’Ahmed Madani

Dear Jason, Dear Andrew de Sébastien Barrier

C’est mort (ou presque) d’après Charles Pennequin, composition originale Joachim Latarjet, mise en scène Sylvain Maurice

Tout est calme dans les hauteurs d’après Maître de Thomas Bernhard, mise en scène Jean-François Sivadier

Boat people de Marine Bachelot Nguyen

28 décembre 2025/par Eric Demey
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Christian Schiaretti met en scène Hippolyte de Robert Garnier
Christian Schiaretti met en scène Phèdre de Racine
Louise Chevillotte adapte Quand je dis rien je pense encore de Camille Readman Prud’homme Louise Chevillotte, ce qu’on dit, ce qu’on pense
Louise Chevillotte Louise Chevillotte
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