Peu de temps avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Ella Gericke a l’idée folle de prendre l’identité, l’apparence et le travail de son mari Max, mort prématurément, pour échapper à la misère dans une Allemagne étranglée par la crise économique et le chômage.
Au fil du temps, la guerre venue, puis l’après-guerre, et selon les évènements, les dangers, la faim, l’amour, la solidarité, Ella est Max ou Max est Ella. Jusqu’au vertige, un vertige où visions, rêves, fantasmes se mêlent aux réalités qu’elle/il traverse, et donnent chaque fois un nouvel élan aux forces de vie qui l’habitent et la sauvent du pire.
La transgression cesse d’être un simple camouflage pour repousser les limites de l’identité, sociale et sexuelle, et accéder à l’androgyne fondamental.
Être une femme qui est un homme qui est une femme. Ce vertige par delà le bien et le mal, où l’histoire se mêle aux contes de fée et le poème au récit, trouve une forme théâtrale dont la force tient elle-même à l’hybridation : cabaret ou peep-show, tragédie, drame lyrique, farce satyrique… Des phrases courtes, rythmées, qui donnent corps et souffle puissants aussi bien que fluidité, légèreté et humour à la voix d’Ella, comme si à chaque épisode de sa vie, elle faisait un bras d’honneur à la cruauté, la misère et la mort.
Un théâtre-monstre, tragique et joyeux, un numéro de foire, une transe salvatrice, un rituel décapant parce que le théâtre, en dépit de l’histoire, nous dit qu’il faut vivre… Et que la vie est à inventer.
MAX GERICKE ou Pareille au même
de Manfred Karge (l’Arche Éditeur)
Traduction Michel Bataillon
Mise en scène Olivier Balazuc
Avec Lou WenzelProduction Compagnie La Louve
Les Plateaux Sauvages
Du 17 au 21 septembre à 20h
Du 24 au 28 septeMBRE à 20h
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