Christophe Lidon met en scène une tragi-comédie du suisse Friedrich Dürrenmatt (1921-1990). Une vieille femme riche revient dans la ville de son enfance dans l’espoir du tuer son premier mari. Une fable sombre dans une mise en scène qui ne parvient pas à décoller.
Trois hommes sur un quai de gare attendent le retour de Claire Zahanassian. Depuis son départ de Güllen – la ville de son enfance – elle est devenue riche et collectionne les maris, elle en est à son huitième. Les habitants de Güllen sont pauvres et espèrent que le retour de Claire redonne de la vigueur et de la flamboyance économique à cette communauté en perte de vitesse. Claire est sorte de Cruella d’enfer. Danièle Lebrun est parfaite dans une robe colorée et chatoyante qui tranche avec les costumes sombres et miteux des habitants. Elle mène tout le monde à la baguette. Le maire (Gérard Giroudon), le professeur (Michel Favory), le commissaire (Christian Blanc), le médecin (Simon Eine) et le pasteur (Didier Sandre) reprennent peu à peu espoir et se mettent à flamber. Ils s’endettent et changent de rythme de vie. Ils s’achètent de nouveaux costumes et de nouvelles chaussures. Seul le pauvre Alfred (Samuel Labarthe), le premier amour de Claire reste tapis dans la misère.
Ce que pointe Friedrich Dürrenmatt, c’est la cupidité de la société et l’absence de moralité dans son fonctionnement. Claire achète la justice et les notables représentants le pouvoir local. Sa vengeance est impitoyable…une vraie Cruella en vous dit. Il y a tous les ingrédients pour faire de cette pièce une fabuleuse fable acerbe. Malheureusement on ne parvient pas à basculer dans ce monde absurde. Christophe Lidon a pourtant une troupe fabuleuse. Didier Sandre est distribué pour la première fois, Simon Eine, Sociétaire honoraire est retour sur le planches, Pauline Mereuze fait des débuts prometteurs. Mais on a eu beaucoup de mal à se passionner pour cette pièce. Cela manque de flamme. Un spectacle trop sage qui aurait mérité une lecture plus endiablée.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La Visite de la vieille dame
De Friedrich Dürrenmatt
Mise en scène de Christophe Lidon
Yves Gasc: Koby et Loby : aveugles, Ludwig Sparr et Jakob Hühnlein
Simon Eine: Le Majordome Hofer, Le Médecin Nüsslin et Client Helmesberger à l’épicerie
Gérard Giroudon: Le Maire
Michel Favory: Le professeur Kühn
Christian Blanc: Le commissaire Hahncke, Un homme du début, Client à l’épicerie et le Reporter radio
Céline Samie: Mathilde Blumhard, femme d’Alfred Ill
Christian Gonon: Maris de Claire Zahanassian VII à IX : VII Moby, VIII Hoby et IX Voby
Danièle Lebrun: Claire Zahanassian, née Wäscher, milliardaire (Armenian Oil)
Samuel Labarthe: Alfred Ill
Noam Morgensztern: Karl fils d’Alfred Ill, Gymnaste, Le chef de train, Un journaliste, Le caméraman et Employé hôtel de ville
Didier Sandre: Le Pasteur, le Peintre Hauser et Client à l’épicerie
Pauline Méreuze: Erica fille d’Alfred Ill, La femme du maire, Une cliente à l’épicerie, Serveuse de l’auberge et Une journaliste
Et :
Toby et Roby, mâcheurs de chewing-gum : Fabrice Colson
Toby et Roby, mâcheurs de chewing-gum : Xavier Delcourt
Traduction : Laurent Muhleisen
Version scénique et mise en scène : Christophe Lidon
Assistante à la mise en scène : Natacha Garange
Décor : Catherine Bluwal
Assistée de : Françoise Henry
Costumes : Chouchane Abello
Lumières : Marie-Hélène Pinon
Assistée de : Lucie Joliot
Musique originale : Vincent Butori, La Manufacture Sonore
Vidéo : Léonard
Assisté de : Cyrille Valroff
Durée du spectacle : 2h10
Du 19 février 2014 au 30 mars 2014
du mercredi au samedi à 20h, 16h les dimanches et 19h les mardis
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