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Hofesh Shechter danse avec Bach au seuil de la mort

Danse, Décevant, Les critiques, Paris

photo Camilla Winther

A la Philharmonie de Paris, ni le geste généreusement humaniste de Hofesh Shechter ni la musique hautement spirituelle de Bach ne parviennent à extraire LICHT : Bach dances de sa tenace torpeur moribonde.

Coutumier de puissants uppercuts scéniques, Hofesh Shechter semble pour une fois s’écarter des pièces aux accents tapageurs et survoltés dont il se fait une spécialité pour aboutir à une proposition plus posée, plus plombante aussi, presque placide, qui s’offre comme une réflexion sensible sur la mort accompagnée des cantates de Johann Sebastian Bach. La gravité est toujours présente chez l’artiste israélien mais ici elle n’est pas transcendée par l’énergie furieusement incisive et communicative qu’on lui connaît.

La production élaborée en collaboration avec le metteur en scène de théâtre et d’opéra John Fulljames a été créée en 2021 au Royal Danish Theatre de Copenhague. Présentée ce week-end à Paris avec le Théâtre de la ville, la pièce ne manque pas d’ambition et d’envergure. Multidisciplinaire, elle mobilise une quarantaine d’artistes sur scène, aussi bien des chanteurs que des musiciens, que des danseurs, tous talentueux. Le problème vient davantage de son propos archi-consensuel et excessivement larmoyant.

Pendant une heure et demie d’une densité variable, le spectacle fait s’alterner de sublimes moments musicaux avec des bribes de récits aussi plats qu’ils se voudraient poignants. En dépit de leur gravité, les mots diffusés demeurent assez confondants de banalité. Ils sont ceux de personnes réelles et anonymes qui savent leur mort proche et s’acheminent vers la fatale issue de leur existence en témoignant d’états émotionnels contrastés, entre désespoir et instinct de survie, sensations de douleur ou de soulagement d’en finir. Se laissent entendre la solitude et la peur qui les habitent, le désir de laisser une trace, quelque chose qui survit à leur disparition.

Si la musique de Bach, interprétée par l’ensemble baroque Concerto Copenhagen sous la direction musicale de Lars Ulrik Mortensen, trouve toute sa place dans le spectacle et l’irrigue d’une formidable beauté, la danse en revanche paraît trop économe. Qui aime le caractère explosif et vital de l’art chorégraphique de Shechter restera sur sa faim tant l’ardeur et la rage nerveuses si caractéristiques du geste de l’artiste sont quasiment absents. Seul le final, à l’évidence inspiré de danses traditionnelles ou folkloriques populaires, est tardivement gagné par une certaine allégresse. Sinon, le plateau nimbé de brouillard et de crépuscule se présente continuellement comme une étrange antichambre au trépas.

Les danseurs passent comme des ombres furtives. Ils déplacent, ordonnent, renversent, quantité de chaises, métaphore éloquente mais aussi convenue du vide, de l’attente irrémédiable. Des gestes d’affliction ou de recueillement, de tendres accolades de réconfort émaillent l’ensemble. Un homme, corps jeune et mince, presque dénudé, ne tient plus sur ses jambes, cherche à se débattre en éprouvant sa défaite, pousse à plusieurs reprises un cri primal et finit par fléchir. Ainsi, s’offre au regard le spectacle organique de la fragilité humaine. A l’exception de ce tableau, l’émotion affleure d’une manière moins viscérale qu’attendue.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

LIGHT: Bach Dances
D’après les Cantates de Johann Sebastian Bach
Hofesh Shechter , direction artistique, chorégraphie
John Fulljames , direction artistique
Lars Ulrik Mortensen , direction musicale
Tom Scutt , Décors et costumes
Paule Constable , Conception lumière
Concerto Copenhagen
Hofesh Shechter Company
Mary Bevan , soprano
Carina Tyberg Madsen , soprano
Chisa Tanigaki , soprano
Mia Bergstrom , contralto
Kristin Mulders , contralto
Gerald Geerink , ténor
Zahid Siddiqui , ténor
Jakob Bloch Jespersen , basse
Yannis François , basse

Coproducteurs: Royal Danish Theatre, Hofesh Shechter Company
Lauréat du Prix FEDORA – VAN CLEEF & ARPELS pour le Ballet 2020
La collaboration avec le Concerto Copenhagen est soutenue par Augustinus Fonden

Coproduction Théâtre de la Ville

Durée : 1h30

Programmation Hors les murs à La Philharmonie de Paris
du 6 au 8 janvier 2023

8 janvier 2023/par Christophe Candoni
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