Avec l’Homme rare, la chorégraphe Nadia Beugré crée une danse pour cinq hommes teintée de puissance, de fête et de sensualité. De dos, ils s’abandonnent au regard du public pour questionner la complexité du genre.
On connaît Nadia Beugré pour sa danse à la frontière de la performance, qui explose dans tous les sens. L’Homme rare ne déroge pas à ses habitudes, en mettant en scène cinq hommes qui déboulent sur le plateau depuis les gradins, en faisant trembler les fauteuils. Décidés à mettre le zbeul, ils entraînent le public à se défouler sur la musique, seuls ou en farandoles, dans un élan festif. A travers ces hommes qui dévoilent progressivement leur sensualité, la chorégraphe ivoirienne révèle la complexité du genre, tout en laissant une belle marge de manœuvre à ses interprètes.
Leur arrivée est tonitruante, presque fracassante. Avec une énergie qui semble inépuisable, les danseurs frappent leur pieds sur le sol avec vigueur, sautent avec vivacité, se taquinent… Peu à peu, ils tournent le dos à la salle, continuent de danser avec le même entrain tout en se délestant des leurs habits de ville colorés, montrant leurs corps statuaires sublimés par la lumière, comme offerts. Que révèle cette posture ? Une forme de pudeur ? Un refus de faire face ?
Ils se drapent ensuite de féminité en passant des tissus blancs qui deviennent des robes, au fil d’accélérations et de ralentissements des gestes. Ce qu’on perçoit comme masculin et féminin se confronte, cohabite et s’entremêle à l’intérieur des ces corporéités. Ici elles sont agissantes, là elles se laissent regarder. Ces hommes mettent au défi le regard du public, en ondulant des hanches avec sensualité, faisant vibrer leur fessier. Homme-féminin, homme-objet mais pas que. Les images qu’ils convoquent sont fugaces, contrastent entre mordant et lascivité, comme pour inciter à déplacer notre regard et à dépasser les clichés.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
L’Homme rare
Carte blanche – Indétachable
Conception et chorégraphie, Nadia Beugré
Avec Nadim Bahsoun, Daouda Keita, Marius Moguiba, Lucas Nicot, Tahi Vadel Gue
Lumières, Anthony Merlaud
Regard extérieur, Faustin Linyekula
Production Studios Kabako
Coproduction Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Festival Montpellier Danse ; CCN2 – Centre Chorégraphique national de Grenoble ; Centre chorégraphique national d’Orléans ; Musée de la danse – Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne ; BIT Teatergarasjen (Bergen) ; Kunstencentrum Vooruit (Gand) ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de L’échangeur CDCN Hauts-de-France (accueil studio)
Avec le soutien de l’Adami
Manifestations organisées dans le cadre de la Saison Africa2020 avec le soutien de son Comité des mécènes constitué de : Fondation Gilbert et Rose-Marie Chagoury, Orange, Total Foundation, Axian, Groupe Sipromad, JCDecaux, Pernod Ricard, Sanofi, Société Générale, VINCI, CFAO, ENGIE, Thales, Thomson Broadcast et Veolia.4, 5 et 6 octobre 2023 | 20h30
La briqueterie
CDNC, val-de-marneThéâtre de Châtillon | 20h30
23 Janvier 2024
Bonjour, en fait je viens d’avoir connaissance de l’école La Salle Blanche. Je suis un comédien au Brésil, j’ai été a Paris pendant mes études il y a quelques années à L’école Jacques Lecoq et à l’Université Paris 8 et je compte très fortement y retourner bientôt des que la pandémie se calme dans le monde. Ce qui ma beaucoup intéressé tout en plus de la méthodologie de recherche sur le travail d’acteur et travail de l’école, c’était l’ouverture pour la création. Je n’ai plus 18 ans et je voudrais savoir si sont admis des acteurs, chercheurs de tous les âges dans les prochaines promotions. Merci beaucoup.