L’Homme rare de Nadia Beugré
À travers un quintet exclusivement masculin, Nadia Beugré défie les assignations de genre comme le regard du spectateur. Empruntant ses formes à des danses urbaines qui redéfinissent les codes de la virilité, la chorégraphie se fait sensuelle, intense et critique, comme un hommage rendu à ces hommes d’exception.
Nadia Beugré a toujours abordé en creux les questions de genre dans son travail. Pour la première fois, cette interrogation se fait plus frontale. Dans L’Homme rare, elle met en scène cinq danseurs venus de différents horizons chorégraphiques dont elle interroge la masculinité, depuis les corps qu’on leur suppose jusqu’aux qualités de mouvements auxquels on les assigne. Pour les déconstruire, la chorégraphe procède à des opérations de renversement ou de neutralisation de ces codes genrés qui passe par un travail du bassin, des reins et des fessiers inspiré de certaines danses urbaines. Montés sur talons, n’apparaissant que de dos, les interprètes assouplissent et ondulent leurs corps pour réorienter le regard du spectateur qui, émancipé de ses filtres de lecture habituels, peut alors s’observer en train de voir. L’interrogation sur son voyeurisme s’ouvre alors à une réflexion plus large sur tous nos regards coupables. Réification des corps-marchandises ou supériorité usurpée de l’observateur sur l’exécutant, Nadia Beugré bat en brèche toutes les attitudes de domination qui œuvrent à travers l’exercice de l’œil. Sa dernière création met ainsi en évidence nos inconscients visuels, de ceux qui fondent le regard colonial ou le male gaze, pour mieux en contrarier les effets discriminants. Lieux d’expression des différences et des libertés individuelles, L’Homme rare offre enfin un contrepoint chorégraphique à l’idéologie du corps standard, idéalisé, prisonnier des normes sociales qui le formatent.
Quatre femmes se saisissent de la scène pour prendre (faire ?) place, revendiquer, partager et déconstruire une féminité assignée à travers le vocabulaire et l’énergie du Roukasskass et du coupé-décalé, deux danses populaires ivoiriennes surtout pratiquées par les hommes.
L’Homme rare
Carte blanche – Indétachable
Conception et chorégraphie, Nadia Beugré
Avec Nadim Bahsoun, Daouda Keita, Marius Moguiba, Lucas Nicot, Tahi Vadel Gue
Lumières, Anthony Merlaud
Regard extérieur, Faustin Linyekula
Production Studios Kabako
Coproduction Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Festival Montpellier Danse ; CCN2 – Centre Chorégraphique national de Grenoble ; Centre chorégraphique national d’Orléans ; Musée de la danse – Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne ; BIT Teatergarasjen (Bergen) ; Kunstencentrum Vooruit (Gand) ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de L’échangeur CDCN Hauts-de-France (accueil studio)
Avec le soutien de l’Adami
Manifestations organisées dans le cadre de la Saison Africa2020 avec le soutien de son Comité des mécènes constitué de : Fondation Gilbert et Rose-Marie Chagoury, Orange, Total Foundation, Axian, Groupe Sipromad, JCDecaux, Pernod Ricard, Sanofi, Société Générale, VINCI, CFAO, ENGIE, Thales, Thomson Broadcast et Veolia.4, 5 et 6 octobre 2023| 20h30
La briqueterie
cdcn , val-de-marne
Bonjour, en fait je viens d’avoir connaissance de l’école La Salle Blanche. Je suis un comédien au Brésil, j’ai été a Paris pendant mes études il y a quelques années à L’école Jacques Lecoq et à l’Université Paris 8 et je compte très fortement y retourner bientôt des que la pandémie se calme dans le monde. Ce qui ma beaucoup intéressé tout en plus de la méthodologie de recherche sur le travail d’acteur et travail de l’école, c’était l’ouverture pour la création. Je n’ai plus 18 ans et je voudrais savoir si sont admis des acteurs, chercheurs de tous les âges dans les prochaines promotions. Merci beaucoup.