L’hommage du théâtre à Danielle Darrieux

L’actrice légendaire Danielle Darrieux est décédée mardi à plus de 100 ans à son domicile de Bois-le-Roi (Eure). Elle avait tourné plus de 100 films au cours d’une carrière d’une longévité exceptionnelle.

Au théâtre elle interprète Feydeau, Guitry ou Marcel Aymé. Françoise Sagan lui offre son premier grand rôle en 1963 dans La Robe mauve de Valentine , une mise en scène d’Yves Robert. Puis elle enchaine les pièces de boulevard (Coco, Potiche, Domino) avant de revenir à un texte plus profond en 1988, La Maison du lac d’Ernest Thompson avec Jean-Pierre Aumont.

En 1998, Murielle Mayette la met en scène dans Une douche écossaise de Philippe Collas et Éric Villedary avec Dominique Lavanant au Théâtre des Bouffes-Parisiens. L’ancienne administratrice de la Comédie-Française se souvient d’une comédienne délicieuse à diriger. « C’est une grande dame de plateau. Elle faisait toujours attention d’avoir le sourire et de montrer quelque chose de positif. Elle était attentive aux détails. Elle avait de la tenue » explique l’actuelle directrice de la Villa Médicis à Rome.

En 2003, seule en scène, elle joue dans Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut le Molière de la meilleure comédienne, 7 ans après son Molière d’honneur. « Elle racontait une histoire triste avec de la lumière dans les yeux et le sourire dans la bouche » se souvient Eric-Emmanuel Schmitt qui lui avait proposer de créer le rôle. « J’ai beaucoup bu de champagne et de whisky avec elle, car elle souhaitait tout célébrer ! » Cette pièce a connu un succès énorme et a lancé la carrière du metteur en scène Christophe Lidon. « Elle était ma grand-mère de théâtre. Elle m’a propulsé. Sa grande référence c’était Katharine Hepburn, elle a essayé toute sa vie de garder la même distance entre le métier et sa vie privée pour se rappeler les vraies valeurs . Je n’ai jamais ressenti chez elle de soif de manque et de carriérisme. »

En 2008, elle devrait jouer avec Jean Piat, La Maison du Lac, mais elle se fracture le tibia, et c’est finalement Maria Pacôme qui la remplace dans la mise en scène de Stéphane Hillel.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr