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L’Herbe de l’Oubli de Jean-Michel d’Hoop

À la une, Avignon, Décevant, Festival, Les critiques, Off

photo Véronique Cheval

Pour questionner les traces laissées par la catastrophe de Tchernobyl, la compagnie belge Point Zéro tente une approche entre théâtre, marionnette et documentaire. Sans parvenir à lier ensemble tous ces éléments en un tout à la hauteur du drame.

Jouets d’enfants perdus dans des décombres, école en ruine, vestiges de fête foraine… Les images qui ouvrent L’Herbe de l’oubli sont celles d’une joie et d’une insouciance perdues. D’une apocalypse. Filmées par Yoann Stehr dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, elles sont conformes à ce que, plus de 30 ans après la catastrophe du 20 avril 1986, on imagine encore souvent de la ville et de ses environs. À tort, comme en témoigne immédiatement après le comédien Benjamin Torrini qui, dans le rôle d’un jeune homme retourné sur les lieux de son enfance après de nombreuses années d’exil, évoque une nature luxuriante. Reconstituée. Cela avant que n’entre sur scène un autre artiste, muni d’une marionnette à fils.

Après avoir longtemps adapté des textes contemporains, Point Zéro poursuit sa démarche documentaire amorcée avec Gunfactory (2016), où elle abordait le commerce des armes par la vidéo, le théâtre et la marionnette. Conçu à partir de trois voyages en Ukraine et en Biélorussie menés en 2017 par l’ensemble de l’équipe artistique, impliquée dans l’intégralité du processus de création, L’Herbe de l’oubli met toutefois la compagnie face à une difficulté nouvelle : l’invisibilité du danger décrit. En répondant à ce défi par l’hybride, le metteur en scène Jean-Michel d’Hoop et sa compagnie tentent de rendre visible dans toute sa complexité ce qui se cache derrière un paysage superbe.

L’hybride du spectacle apparaît hélas davantage comme un aveu d’échec et de peur face au sujet que comme une preuve de sa maîtrise. Formulés, les doutes des artistes auraient pu être moteurs d’une exploration en profondeur des traces laissées par la catastrophe, aussi bien dans la nature que dans les consciences. Mais à aucun moment, les cinq comédiens de L’Herbe de l’oubli – Léone François Janssens, Léa Le Fell, Héloïse Meire, Corentin Skwara et Benjamin Torrini – n’osent l’expression de leur trouble et des probables difficultés rencontrées sur le terrain, à la rencontre des habitants de Tchernobyl. Or, sans documenter cela, comment documenter la réalité locale ?

Dans l’excellent Zvizdal (2016), portrait d’un couple d’octogénaires resté vivre après 1986 dans son village décrété impropre à l’occupation humaine encore en tournée, le collectif Berlin n’hésite pas à interroger ses motivations à aller enquêter sur place. Ni à avouer les réticences du couple, la difficulté d’accéder à sa parole. Projeté sur un écran où apparaissaient aussi des images des trois modèles réduits de l’habitation du couple présentes sur le plateau, le film réalisé par la journaliste Cathy Blisson et les membres du collectif se suffit à lui-même. Nul besoin de comédiens sur scène. Pas plus que de marionnettes. Simple et pertinent, le dispositif dit toute la douleur laissée par l’explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl. Le vide.

Vide qui, dans L’Herbe de l’oubli, n’a pas sa place. Accompagnées d’apparitions marionnettiques, de films et de citations en voix off d’articles de presse de la journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch, les brèves scènes lors desquelles les acteurs donnent à entendre des témoignages variés – on entend un médecin, un couple d’agriculteurs, ou encore une mère de famille – se succèdent à une trop grande vitesse pour permettre la pensée et l’émotion. À trop vouloir traquer l’invisible, Point Zéro passe à côté.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

L’Herbe de l’Oubli
Compagnie Point Zéro / Théâtre de Poche de Bruxelles
Écriture et mise en scène : Jean-Michel d’Hoop
Assistanat mise en scène : François Regout
Avec : Léone François Janssens, Léa Le Fell, Héloïse Meire, Corentin Skwara et Benjamin Torrini
Vidéos : Yoann Stehr
Musique : Pierre Jacqmin
Scénographie : Olivier Wiame
Marionnettes : Ségolène Denis assistée de Monelle Van Gyzegem
Lumières : Xavier Lauwers
Régie : Loïc Le foll, Grégoire Tempels
Le texte des voix off est écrit d’après des interviews et des articles de Svetlana Alexiévitch.

Un spectacle de Point Zéro en coproduction avec le Théâtre de Poche et la Coop asbl.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.

Durée : 1h20

Avignon Off 2018
Théâtre des Doms
6 > 26 – 07 (relâches : 11 & 18)
17h

23 juin 2018/par Anaïs Heluin
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