On dit de François Verret qu’il est un artiste inclassable. Sa création au Festival d’Avignon a beaucoup divisé le public. Il s’est inspiré de plusieurs textes. Le roman de Don DeLillo, L’homme qui tombe, écrit après le 11 septembre 2001, mais aussi des écrits du neurologue Oliver Sacks, de Sarah Kane ou encore de Pasolini…Toutes ces références donnent ainsi un spectacle patchwork, surprenant, et malheureusement très bruyant.
Dans l’espace des palettes de bois sont recouvertes de papier cellophane. C’est dans ce no man’s land que vont évoluer les danseurs. Ce sont « des hommes et des femmes malades du sommeil explique François Verret. Ils se découvrent proches par le fait qu’ils sont tous sortis du temps qui règne au dehors ». Dans un fauteuil, un homme au physique inquiétant regarde des flammes crépiter. Les personnages crient, éructent, grognent. Ils patinent, glissent. Son processus de narration très expérimental est assourdissant, mécanique, plastique, froid. On chantonne « CAC 40, Nasdaq » sur l’air de la Marseillaise. De la fumée s’échappe du sol pour rappeler que nous pourrions être à New-York. Un Hitler féminin crie « look at me ». François Verret a souhaité constituer « un sas de décompression, un espace-temps qui réinvite son temps, qui permet de se mettre hors-circuits ». Malgré quelques belles images à la fin (la scène de déconstruction et de reconstruction de cet espace avec les palettes de bois) et le plaisir d’entendre Séverine Chavirer jouer une belle pièce au piano (elle est artiste associée au 104 et présentera sa création attendue Série B à l’automne), François Verret ne parvient pas à nous faire entrer dans son « espace temps ».
Plus d’informations : www.francoisverret.com
COURTS-CIRCUITS
mise en scène François Verret
scénographie Vincent Gadras, Karl Emmanuel Le Bras
lumière Robin Decaux, Karl Emmanuel Le Bras
son Géraldine Foucault
vidéo Manuel Pasdelou
avec Jean-Baptiste André, Alessandro Bernardeschi, Séverine Chavrier, Jean-Pierre Drouet, Mitia Fedotenko, Marta Izquierdo Munoz, Natacha Kouznetsova, I Fang Lin
production Théâtre national de Bretagne (Rennes)
coproduction Festival d’Avignon, MC2:Grenoble, Théâtre de la Ville-Paris, Espace Malraux-Chambéry Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, L’Apostrophe Scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Compagnie FV
Par son soutien, l’Adami aide le Festival d’Avignon à s’engager sur des coproductions.
durée 1h15 – création 2011
COUR DU LYCÉE SAINT-JOSEPH
16 17 18 19 21 22 Juillet 2011 À 22H
Du 9 au 11 novembre – Mettre en scène TNB – Rennes
Du 17 au 19 novembre – Théâtre de la Ville – Paris
Les 30 novembre, 1 er 2 décembre – MC2 – Grenoble
Le 26 janvier 2012 – L’apostrophe – Cergy-Pontoise
Le 2 février 2012 – Espace Malraux – Chambéry
Les 7 et 8 février 2012 – Comédie de Valence
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