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Les Terrains vagues : un conte made in TNS

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Strasbourg, Théâtre

© Jean-Louis Fernandez

Issue du Groupe 43 de l’École du Théâtre National de Strasbourg, Pauline Haudepin y crée sa deuxième pièce, Les Terrains vagues. Un conte crépusculaire qui témoigne de la quête d’une écriture personnelle.

Entrer à l’École du Théâtre National de Strasbourg (TNS) n’est pas tout à fait comme entrer dans n’importe quelle autre École supérieure d’art dramatique. Seule école établie à l’intérieur d’un théâtre national, elle offre à ses élèves des chances supplémentaires de trouver à la fin de leur cursus une maison. Un lieu où exercer leurs compétences techniques et artistiques. Où présenter leurs créations. En intégrant la section Jeu du Groupe 43 du TNS en 2014, Pauline Haudepin est consciente de cette opportunité. Après la création d’une première pièce, Bobby Unborn, elle envisage de poursuivre ses rêves d’écriture et de mise en scène.  « Je me disais que le fait d’être dans une promotion avec des régisseur.se.s créateur.rice.s, des scénographes-costumier.ière.s, me permettrait sans doute de trouver un espace/temps pour donner corps à ces envies », dit-elle dans le livret des Terrains vagues, qui a en effet vu le jour au TNS.

Libre adaptation du conte Raiponce des Frères Grimm, cette pièce est 100 % fabriquée à Strasbourg. Écrite dans le cadre d’une carte blanche présentée au TNS en 2016, elle est portée par quatre comédiens – Genséric Coléno-Demeulenaere, Marianne Deshayes, Paul Gaillard et Dea Liane – issus de la même formation que la metteure en scène. De la même promotion pour trois d’entre eux, d’autant plus soudés qu’ils ont joué ensemble dans 1993, où Julien Gosselin a mis en scène tous les élèves du Groupe 43. En travaillant aussi avec les élèves des sections Scénographie-Costumes et Régie-Création, dont plusieurs – Salma Bordes, Solène Fourt, Quentin Maudet et Camille Sanchez – sont partis à l’aventure dans Les Terrains vagues. C’est donc un esprit de troupe qui porte ce spectacle, que Pauline Haudepin est heureuse de pouvoir « offrir au public dans le lieu où il a germé, ‘’comme une mauvaise’’ herbe… ».

La comparaison n’est pas gratuite. Composé pour les comédiens qui l’interprètent – « je voulais leur ‘’offrir’’ des personnages et travailler à partir d’eux : qu’est-ce qu’ils seraient heureux de jouer ? », dit Pauline Haudepin – , Les Terrains vagues est une fable dont les héros sont des indésirables. Des marginaux. Habitants d’une « décharge immense aux dimensions d’une île / cimetière où s’entassent les os et arrêtes que la grande consommation / recrache sans relâche depuis le continent », ils sont les victimes d’une utopie ratée. Dans Les Terrains vagues, le merveilleux des Frères Grimm côtoie une violence orwellienne dans sa manière d’étouffer l’individu. De le soumettre à une surveillance de chaque instant. Une belle piste d’écriture, qui peine hélas à se concrétiser au plateau.

Faute de dessiner une ligne assez précise entre réalisme et fantastique, Les Terrains vagues sont pour les comédiens un texte mouvant. Enfermée dans une chambre par un certain Sandman (Paul Gaillard), depuis que sa mère (Dea Liane) l’a échangée contre une drogue hallucinogène fabriquée à partir de raiponce – variante de la salade du conte original – l’héroïne éponyme impose à Marianne Deshayes un défi d’équilibriste qu’elle tente de relever en jouant l’enfant gigoteuse. Dans le rôle de Lazslo, un jeune pyromane qui échoue sur l’île et délivre Raiponce de sa prison, Genséric Coléno-Demeulenaere opte pour un angélisme qui manque de chair. Tandis que Paul Gaillard et Dea Liane sont des adultes vociférants. Trop illustratif, le jeu fait barrage à l’imaginaire du spectateur que toute bonne dystopie tend à solliciter. Une intention plus claire dans sa critique de l’époque aurait sans doute permis à Pauline Haudepin d’apporter davantage de nuances et de densité à son travail, dont on retiendra surtout la belle genèse et les nombreuses idées.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les Terrains vagues

Texte et mise en scène : Pauline Haudepin
Avec : Genséric Coléno-Demeulenaere, Marianne Deshayes, Paul Gaillard, Dea Liane
Et la voix de Jean-François Pauvros
Scénographie et costumes : Salma Bordes, Solène Fourt
Musique : Salma Bordes, Camille Sanchez
En collaboration avec : Madeleine Le Bouteiller au violoncelle
Et la participation de Marian Jumelais, Clara Dufourmantelle
Lumière : Quentin Maudet

Production déléguée : Prémisses
Coproduction : Théâtre National de Strasbourg
Les Terrains vagues a été repéré lors du Dispositif Cluster initié par Prémisses, office de production artistique et solidaire pour la jeune création.
Avec le soutien du Jeune Théâtre National

Spectacle créé le 5 octobre 2016 au TNS dans le cadre de L’autre saison
Spectacle créé avec des acteurs, des régisseurs-créateurs et des scénographes-costumiers formés à l’École du TNS
Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS

Durée : 1h30

Théâtre National de Strasbourg
Du 14 au 24 novembre 2018

Théâtre de la Cité Internationale
Du 29 novembre au 11 décembre 2018

21 novembre 2018/par Anaïs Heluin
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