Dans le cadre des Talents Adami Théâtre, Pascal Rambert crée 8 ensemble avec huit jeunes comédiens et comédiennes à l’orée de leur carrière. Le spectacle se joue aux CDC Ateliers de Paris avec le Festival d’Automne et porte à son apogée ce dispositif d’aide aux jeunes acteurs. On s’est infiltré lors d’une répétition générale pour mieux vous en transmettre la teneur..
24 ans que le dispositif de soutien aux jeunes comédiens Talents Adami Théâtre existe. A peu près l’âge de ses postulants en somme. Pour ces jeunes acteurs en herbe à l’orée de leur carrière, accéder à ce tremplin est une opportunité exceptionnelle leur permettant de se produire dans le cadre très prisé du Festival d’Automne à Paris dans une création conçue pour et avec eux par un metteur en scène aguerri, renouvelé tous les ans. Une visibilité rêvée et surtout, la possibilité de se confronter à la démarche singulière d’une personnalité renommée du théâtre. Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud, Valérie Dréville, Georges Lavaudant, Marcial di Fonzo Bo, Jean-Pierre Vincent, Joris Lacoste, Jeanne Candel et Samuel Achache, le tg STAN… ont apporté leur pierre à l’édifice de ce dispositif d’accompagnement solide et unique, fort de ses vertus enrichissantes et par dessus-tout, professionnalisantes. Ce qui est passionnant dans ce que met en place sans relâche l’Adami, c’est la collision orchestrée entre deux générations d’artistes s’inspirant l’une l’autre et la mise en lumière de jeunes recrues qui viennent rafraîchir et renouveler le visage du théâtre hexagonal. Après Fanny de Chaillé en 2020 et Gwenaël Morin en 2019, Pascal Rambert a été invité à sélectionner la promotion 2021 et à créer le spectacle présenté actuellement en avant-première aux CDC Ateliers de Paris dans le cadre idéal et idyllique de la Cartoucherie de Vincennes. En parallèle, les deux spectacles conçus lors des deux éditions précédentes sont repris : Le Choeur, mis en scène par Fanny de Chaillé, au CND (Centre National de la Danse) à Pantin du 7 au 9 octobre puis Uneo uplusi eurstragé dies de Gwenaël Morin d’après “Ajax”, “Antigone” et “Héraclès” de Sophocle, à la Maison des Métallos du 12 au 29 octobre.
Quant à la création de Pascal Rambert, spectacle bouleversant dans le cataclysme qu’il génère entre l’épure de sa structure et le bouillonnement de la parole qui s’y libère, il semble entrer littéralement en fusion avec les appétits de cette jeunesse radieuse débout face à nous, sans artifices. “Je les fais apparaître et parler. C’est la chose la plus pure, la plus dure à faire ; le plus impressionnant aussi pour un jeune acteur, entrer et parler” dit-il. Intitulé 8 ensemble, le spectacle se développe comme une partition symphonique où chaque instrument s’exprime indépendamment des autres tout en formant une seule et même ligne mélodique, sinueuse et cabossée, à l’image de leur existence, de leur héritage, de leurs projections dans l’avenir. Chaque voix se découpe clairement dans l’espace, unique et reconnaissable dans sa tessiture, son tempo, sa qualité vibratoire et pourtant chacune se fond dans la composition d’ensemble qui orchestre ces multiples ramifications, ces entrelacs et résonances.
A la fois auteur et metteur en scène, Pascal Rambert écrit toutes ses pièces pour et à partir des comédiens et comédiennes qu’il choisit, nouant des fidélités au long cours comme avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey entre autres. Son processus d’écriture, s’il est organique et solitaire, se nourrit au contact des vies qu’il rencontre, du temps passé ensemble, des histoires qu’on lui confie. Point d’audition en bonne et due forme avec lui. C’est dans l’échange qu’il a construit ce groupe d’individualités au seuil de leur vie artistique. Ils sont Souad Arsane, Sekhou Drame, Felipe Fonseca Nobre, Yuming Hey, Liora Jaccottet, Jisca Kalvanda, Mouradi M’Chinda, Marie Rochand et leurs noms sonnent dans le volume géométrique et blanc du plateau comme des horizons géographiques, des trajectoires déplacées, des cultures fusionnées. Comme jamais, Pascal Rambert s’imprègne de ses personnes et de leurs rêves, il transforme et malaxe cette matière première ardente pour nous livrer huit monologues de toute beauté, taillés sur mesure dans la chair de leurs êtres. Il y dit tout autant leur flamme et leur brûlure, leur rapport au corps, à la langue, au mouvement. C’est tout simplement renversant.
Marie Plantin – www.sceneweb.fr
8 ensemble
Texte, mise en scène et en espace, Pascal Rambert
Avec Souad Arsane, Sekhou Drame, Felipe Fonseca Nobre, Yuming Hey, Liora Jaccottet, Jisca Kalvanda, Mouradi M’Chinda et Marie Rochand
Collaboration artistique, Pauline Roussille
L’Adami et le Festival d’Automne à Paris sont coproducteurs de ce spectacle et le présentent en collaboration avec l’Atelier de Paris / CDCN.
Production déléguée structure production
Coproduction Adami ; Festival d’Automne à Paris
En collaboration avec l’Atelier de Paris / CDCNDurée : 1h20
Atelier de Paris / CDNC
Du mardi 6 au samedi 10 octobre 2021
Mar. au ven. 20h30, sam. 16h et 20h30Théâtre des Bouffes du Nord le 5 novembre à 20h et le 6 novembre à 17h
La promotion 2021
Souad Arsane
Souad Arsane, 25 ans, d’origine algérienne est comédienne depuis 7 ans. Elle vit sa première expérience professionnelle avec « Haramiste » d’Antoine Desrosières qu’elle retrouve par la suite pour le film « À genoux les gars ». S’en sont suivis plusieurs projets sur lesquels elle a collaboré notamment « Space Monkeys » d’Aldo Iuliano en Italie et plus récemment le long-métrage de Karim Bensalah « Lumière Noire ». L’année 2020, bien que perturbée, lui a permis de participer à des courts-métrages en tant que second rôle qui verront bientôt le jour.
Sekhou Drame
Originaire du Sénégal et de la Sierra-Leone, Sekhou suit une formation de comédie musicale à la maîtrise Populaire de l’Opéra Comique pendant 4 années, de 2013 à 2017. Durant ces années il a pu jouer dans « Annie », « Sister Act », « Alice aux pays des merveilles », ou encore « Les Misérables ». Il est aussi mannequin à ses heures perdues. Ce métier lui a donné la chance de pouvoir travailler avec plusieurs marques de luxe, et de pouvoir voyager dans le monde. Il réside à Ménilmontant et ressent un amour très particulier pour son quartier, l’une de ses sources d’inspiration de tous les jours. Aujourd’hui, il passe des castings avec la collaboration de son agence artistique, et fait son maximum pour réaliser son rêve de devenir acteur.
Felipe Foseca Nobre
Felipe Fonseca Nobre est originaire du Brésil. Après deux années de formation autour de la parole théâtrale contemporaine brésilienne au NEET (Centre d’études et expérimentations théâtrales) à Juazeiro do Norte, il a continué́ son parcours d’acteur au Conservatoire Municipal Jacques Ibert de Paris avec Emilie Anna Maillet en 2018 avant d’intégrer la Classe Prépa’ de la MC93 avec Valentina Fago. Actuellement élève du TNS, il a pu travailler auprès de Loïc Touzé, Christian Collin, Françoise Bloch, Dominique Reymond, Mathilde Monier, Marc Proulx et Stanislas Nordey.
Yuming Hey
Yuming Hey est surtout reconnu pour son rôle de Billie dans la série Netflix « Osmosis » et pour le rôle de Mowgli dans la mise en scène du « Jungle Book » de Robert Wilson. Ce dernier rôle lui vaut une nomination au Prix Jean-Jacques Lerrant (Révélation théâtrale de l’année 2020) par le syndicat de la critique. Diplômé du CNSAD de Paris en 2018, Yuming a joué au théâtre sous la direction de Pascal Rambert (« Actrice »), Mathieu Touzé (« Un garçon d’Italie »), Robert Cantarella (« Notre Faust »), Johanny Bert (« Elle pas princesse lui pas héros »), Stanislas Nordey (« Le soulier de Satin »), Jacques Vincey (« A midsummer night’s Dream »),… En 2020, il devient Artiste associé et conseiller artistique à la direction du Théâtre 14. En 2016, il reçoit le prix d’interprétation masculine du Festival Rideau Rouge pour son rôle dans « Un Garçon d’Italie ». Au cinéma, il joue sous la direction de Guillaume Canet, Bertrand Mandico, Olivier Nakache et Éric Toledano, Mona Achache, Christophe Pellet, Pierre Aknine…
Liora Jaccottet
En parallèle de ses études universitaires à Paris, Liora Jaccottet suit des cours de théâtre et de danse au conservatoire du 8e arrondissement aux côtés de Marc Ernotte, Agnès Adam et Nadia Vadori-Gauthier. En 2018, elle intègre la Comédie de Saint Étienne dans la promotion parrainée par Olivier Martin Salvan. Là-bas, elle travaille notamment avec Pierre Maillet, Bruno Meyssat, Maguy Marin, Gisèle Vienne et Benjamin Lazar. Elle y crée avec quatre ami.e.s le collectif La Lenteur, grâce auquel elle met en scène son premier spectacle, « Oh Johnny », qui tournera prochainement.
Jisca Kalvanda
Nourrissant depuis toute petite des rêves de cinéma, Jisca Kalvanda se forme au métier de comédienne grâce à l’association 1000 Visages. Elle tient son premier rôle sur grand écran dans « Max et Lenny » en 2014, et campe en 2016 un personnage bien différent dans « Divines » de Houda Benyamina, celui de Rebecca. Jisca participe ensuite, par le biais de rôles secondaires, à « De toutes mes forces », « Bonhomme » et « L’Ordre des médecins »… En 2017, elle intègre l’école national supérieure d’art dramatique de Strasbourg, le TNS. En 2019, elle joue le personnage féminin principal du film « Exfiltrés ».
Mouradi M’Chinda
Né à Chambéry en Savoie, Mouradi grandi entre Aix-les-Bains, la région parisienne et les îles Comores. Après l’obtention de son bac, il entame des études de droit. Il est repéré par l’actrice Baya Belal, qui l’initie au jeu, devant la caméra et sur les planches. Mouradi découvre l’univers du théâtre avec la pièce « Tupac : Requiem pour un thug de légende », mis en scène par Nadir Ioulain. Aimant autant l’artifice du cinéma que l’authenticité du théâtre, il suit une formation au théâtre national de la Colline, à la Comédie de Saint-Étienne puis à l’ERAC-M. Il joue « Chahid Kachaff » dans la série « Marseille » (saison 2) et Martin Martin dans la pièce « Gens du pays » de Sylvie Jobert. Au cinéma, il incarne Zarif dans le film « L’Envol du Massaïa » de Nabil Bouraghda.
Marie Rochand
Après l’obtention de son bac à 16 ans, Marie entame des études de médecine ponctuées d’années sabbatiques au cours desquelles elle voyage dans l’envie de comprendre le fonctionnement du corps par une expérience directe. Elle explore ce dernier à travers diverses pratiques, particulièrement la danse (libre, burlesque, striptease) qui lui a permis d’approfondir son rapport à sa féminité extérieure pour mieux appréhender son masculin intérieur, dans l’envie de trouver un équilibre entre la part des sexes en soi. Dans ce même mouvement, elle a commencé le théâtre il y a 3 ans dans l’école Blanche Salant, qui s’inscrit dans un parcours qu’elle espère long, et qu’elle souhaite voir marqué par une recherche d’authenticité, indissociable d’un retour à l’animalité, par l’incarnation du mystère.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !