Au lendemain des résultats du premier tour des élections législatives, qui a vu le Rassemblement national et ses alliés obtenir 33,2% des suffrages exprimés, devant le Nouveau Front populaire qui obtient 28% des voix et le camp présidentiel 20,8%, le Syndeac et la CGT Spectacle ont rappelé leur engagement contre l’extrême droite lors d’une conférence de presse.
Pour ce moment d’entre-deux tours de « mobilisation » et « d’organisation », la CGT Spectacle n’appelle pas à la grève sur le Festival d’Avignon. « On pense que dans cette séquence là, on doit pouvoir remplir les rues et continuer à manifester le fait que nos professions sont en difficulté », souligne Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT Spectacle. En revanche, point d’interrogation sur l’après 7 juillet, lorsque les résultats du second tour des élections législatives seront révélés. En fonction du dénouement, « les équipes parleront ensemble de la perspective de la grève, mais ça leur appartient. Je ne sais pas encore ce qu’il va se passer », poursuit-il.
Pas de grève donc, pour le moment, mais des appels au vote et à la mobilisation. Dans un communiqué, les différents syndicats de salariés et d’employeurs du secteur invitent à « se mobiliser en faveur des candidats qui s’opposeront à l’extrême droite, tout en s’engageant concrètement à rompre avec les baisses de moyens du service public et à défendre notre secteur ». Lors de la conférence de presse qui se tenait ce lundi 1er juillet au Cloître Saint-Louis, Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), appelait plus frontalement « au désistement de tous les candidats qui sont arrivés en troisième position » et incitait « à faire élire n’importe quel candidat de droite ou de gauche qui se présente en face du Rassemblement national »
« On ne va pas se mentir, cette édition va être difficilement anodine, assène Mylène, artiste programmée dans le Festival Off et syndicaliste chez Sud Culture. On affirme en tant que syndicaliste que le Rassemblement national a une politique culturelle de destruction pure et simple de ce qu’il se passe dans les médiathèques, dans les festivals, dans les théâtres. » Et la comédienne de rappeler que les artistes, notamment lorsqu’ils sont queer ou issus de l’immigration, « sont à l’avant-scène de la bataille qu’on nous veut ».
Pour sa part, Tiago Rodrigues a rappelé l’engagement du Festival d’Avignon à « faire barrage contre l’extrême droite » et a précisé le déroulé de la mobilisation qui aura lieu dans la Cour d’honneur durant la nuit du 4 au 5 juillet. À partir de 0h30, les portes seront ouvertes au public, en accès libre et gratuit, en présence de JoeyStarr, Camille Étienne, Clément Viktorovitch, Caroline Guiela Nguyen, Vincent Baudriller, la compagnie Baro d’evel ou encore de Corinne Masiero pour « une nuit des arts, de pensée, de débats, de prises de parole ». Soirée au cours de laquelle l’artiste complice de cette 78e édition du Festival, Boris Charmatz, tiendra une place importante.
Les syndicats appellent de leur côté à manifester le 3 juillet devant la mairie d’Avignon et une assemblée générale de branche sera organisée le lendemain. « Au-delà du barrage, il va falloir qu’on se méfie partout, rappelle Mylène. Battons-nous, on a encore énormément de travail dans ces cinq prochains jours, dans les trois prochaines années et la culture peut faire partie du combat. »
Fanny Imbert – www.sceneweb.fr
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