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Les Mille et Une Nuits : Guillaume Vincent, conteur d’un soir

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Photo Elizabeth Carrechio

Au Théâtre de l’Odéon, le metteur en scène s’inspire librement de ce recueil légendaire où les récits, du plus scabreux au plus grivois, agissent comme un baume capable d’endiguer la violence des Hommes et du monde.

Les Mille et Une Nuits, ses palais, ses tapis volants, ses lampes et ses génies… Loin des images d’Epinal liées à ce recueil légendaire, l’adaptation de Guillaume Vincent commence, à l’instar du conte originel, comme le pire des films d’horreur. Le plateau du Théâtre de l’Odéon est devenu l’antichambre d’un boucher, le terrifiant sultan Schahriar. Meurtri par l’infidélité de sa femme, qu’il a fait assassiner, le souverain sanguinaire a trouvé le subterfuge pour ne plus être trompé : se choisir, chaque soir, une nouvelle épouse, la déflorer et la faire décapiter le matin venu. Installées dans une salle d’attente aux néons grésillants, les jeunes femmes du royaume, habillées en robe de mariée, se savent condamnées. Lorsque la sourde sonnerie retentit, elles se dirigent, les unes après les autres, vers la chambre nuptiale en empruntant un escalier aux murs et aux marches gorgés de sang. Pour arrêter le massacre, la fille du vizir, Schéhérazade, se porte volontaire. Elle décide de se marier avec le sultan et, pour sauver sa tête, de lui conter, pendant mille et une nuits, des histoires qui lui feront passer, espère-t-elle, l’envie de la tuer.

S’ouvrent alors les portes d’un monde labyrinthique où les contes, telles des poupées russes, semblent enchevêtrés les uns dans les autres. De la Bretagne au Caire, de Paris à Bagdad, Guillaume Vincent construit un voyage entre Occident et Orient, au fil de récits qui, toujours ou presque, mettent en scène des personnages exilés. S’y croisent, et s’y répondent, une femme qui perd ses mains, trois vierges qui vivent sans hommes, trois saâlik éborgnés par des vies ébouriffantes, deux chiennes fouettées quotidiennement, mais aussi la chanteuse Oum Kalthoum et les deux amis-amants Aziz et Aziza. Tous ne sont pas présents dans le recueil d’origine car, conformément à l’histoire littéraire de ces contes populaires écrits à mille mains et enrichis au fil des siècles, Guillaume Vincent a choisi d’y intégrer ses propres récits, construits au plateau, de façon plus ou moins fructueuse, avec ses comédiens.

Pour naviguer à travers cette kyrielle de registres singulièrement différents, de l’histoire la plus grivoise – celle d’un homme dont le voeu, soufflé par sa femme, est d’être mieux doté par Mère Nature – à la plus scabreuse, le metteur en scène a fait le choix de la stricte simplicité. Dénuée de tout orientalisme, subtilement agrémentée de quelques références musicales – chants et airs de oud interprétés par Florian Baron – et architecturales – carrelage mural de style oriental –, son adaptation, toute en limpidité, a l’allure d’un torrent tranquille par lequel il faut se laisser sagement porter. Sans prise de risques scénique démesurée, les contes, dont la succession imprime un rythme naturel, agissent comme des baumes, en mesure d’endiguer la violence des Hommes. Affleurent tout juste, et par petites touches, des éléments qui font la marque de fabrique de Guillaume Vincent, tels ces rideaux à paillettes, ces créatures costumées et ces hommes juchés sur des talons hauts.

Dans cet écrin qu’on aurait sans doute aimé plus enchanteur, et capable de transcendance, la poétique du texte originel, construit à partir de la traduction de Mardrus, a tout le loisir de s’exprimer. Portée par une troupe de comédiens à l’unisson, c’est alors, au-delà des enluminures, l’Histoire du monde qui se fait jour. Un monde fait de petits récits souvent intimes, parfois bouleversants, où les hommes aveugles échappent aux femmes aimantes, où les femmes s’unissent entre elles, où les hommes construisent des relations puissantes entre eux, et où, surtout, l’effet cathartique des contes, qui guérissent le sultan malade, peut aussi apaiser les spectateurs tourmentés. Il n’en fallait pas plus pour passer une douce soirée.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Mille et Une Nuits
Une création de Guillaume Vincent
Très librement inspirée des Mille et Une Nuits à partir de la traduction du Dr. J. C. Mardrus
Avec Alann Baillet, Florian Baron, Moustafa Benaïbout, Lucie Ben Dû, Hanaa Bouab, Andréa El Azan, Émilie Incerti Formentini, Florence Janas, Makita Samba, Kyoko Takenaka, Charles-Henri Wolff, et la participation de Lauren Assanga Bisse, Chloé Aubert, Inès Dhahbi, Julie Grelet, Daphné Guérineau, Anysia Mabe, Fleur Marshall, Emika Maruta, Zaina Yalioua

Dramaturgie Marion Stoufflet
Scénographie François Gauthier-Lafaye
Collaboration à la scénographie Pierre-Guilhem Coste
Lumière César Godefroy
Collaboration à la lumière Hugo Hamman
Composition musicale Olivier Pasquet
Son Sarah Meunier-Schoenacker
Costumes Lucie Ben Dû
Collaboration aux costumes Charlotte Le Gal, Gwenn Tillenon
Regard chorégraphique Falila Taïrou

Assistant à la mise en scène Simon Gelin
Coiffures/Maquillages Mityl Brimeur

Production Cie MidiMinuit
Coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre de Lorient-CDN, TNB-Centre européen théâtral et chorégraphique, Malraux scène nationale Chambéry Savoie, Scène nationale d’Albi, Théâtre de Caen, Comédie de Caen – CDN de Normandie, Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing, Maison de la Culture d’Amiens, Le Cratère scène nationale d’Alès, La Filature scène nationale – Mulhouse, Le Parvis scène nationale Tarbes-Pyrénées, Le Quartz – scène nationale de Brest
Avec le soutien de La Comédie de Reims – CDN, La Chartreuse – centre national des écritures du spectacle, le T2G – CDN de Gennevilliers, l’Institut français d’Égypte au Caire
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national et de la Maison Louis Jouvet/ENSAD LR

La Cie MidiMinuit est soutenue par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et par la Région Île-de France dans le cadre de l’aide à la création

Avec le soutien du Cercle de l’Odéon

Durée : 3h, entracte compris

Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris
du 6 novembre au 8 décembre 2019

Maison de la Culture d’Amiens
les 13 et 14 décembre

Malraux – Scène nationale Chambéry Savoie
les 19 et 20 décembre

La Comédie de Valence – CDN
les 7 et 8 janvier 2020

CDN Besançon Franche-Comté
les 15 et 16 janvier

La Filature scène nationale – Mulhouse
les 21 et 22 janvier

Scène nationale de Châteauroux
les 26 et 27 janvier

Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing
du 4 au 8 février

Du 12 au 14 février 2020 – Théâtre de Caen
du 12 au 14 février

Scène nationale d’Albi
les 25 et 26 février

TNB – Centre Européen Théâtral et Chorégraphique, Rennes
du 3 au 7 mars

La Criée – Théâtre national de Marseille
du 19 au 21 mars

Le Quartz – Scène nationale de Brest
les 25 et 26 mars

9 novembre 2019/par Vincent Bouquet
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