Jamais nous n’avons été aussi informés, jamais nous n’avons été aussi conscients du monde qui nous entoure… Nous disposons de tous les moyens pour connaître des évènements survenus loin de nous ; nous participons, si nous le souhaitons, à toutes sortes d’échanges avec des semi-inconnus qui se déclarent nos « amis »… Que peuvent bien nous apporter les artistes, au milieu de cet écheveau de liens, de ce puzzle d’images ? A-t-on encore besoin de ce vieil art du théâtre, qui nous convoque dans un face-à-face, à heure convenue alors que, nos petits outils à la main, nous tentons sans cesse d’échapper à l’obligation d’être quelque part. Nous voulons être partout… et le théâtre nous appelle à un rendez-vous : celui de l’ici et du maintenant.
Etrange survivance que notre plaisir, malgré tout, à écouter d’autres humains en proie aux mêmes questions que les nôtres : dessinées dans l’espace de la scène, ces questions prennent un autre sens, indiquent d’autres directions…
À Limoges, cela fait trente ans que le public a rendez-vous avec de petits morceaux d’humanité, proche ou lointaine, pépites tourbillonnées dans le vent de la langue française. Les artistes invités ont roulé leur bosse dans des réalités bousculantes : le festival est leur endroit de rencontre, de partage.
Pour cet anniversaire, le festival des Francophonies se tourne vers l’avenir et fait le pari de la jeunesse. Il s’est donné aussi le projet de faire la part belle à l’écriture, aux auteurs, à la création littéraire : l’histoire du festival doit tout aux écrivains et cette édition est une sorte de retour aux sources.
Nous serons attentifs à ce qui se passe en Haïti, deux ans après le séisme, mais nous préférons dire « deux siècles après l’indépendance » : quelle histoire, quelle société a continué de se tramer à travers le temps ? Quel rôle jouent les artistes dans l’édification au quotidien d’un art de la résistance ? Nous suivrons ce fil rouge à travers le Focus Haïti.
Partager le temps, l’expérience, la passion du théâtre : telle est la belle mission que s’est donnée le Théâtre du Soleil et qui constitue un maillon essentiel de la francophonie des artistes. Nous les retrouvons pour une nouvelle étape, au Cambodge cette fois-ci.
La danse ouvrira le bal avec Heddy Maalem, bientôt rejoint par Radhouane El Meddeb : deux hommes qui travaillent l’écriture du corps et son graphisme dans l’espace, à l’affût de l’Étranger, de l’Autre qui circule dans nos veines.
Côte à côte, on le lira dans ces pages, se tiennent des noms qui ont fait la littérature de langue française, qu’elle soit théâtrale, romanesque, poétique, et ceux de jeunes voix qui se lancent sur les scènes : le festival est une sorte de construction éphémère, élaborée par la langue, et donc fragile et fugace, mais qui propose un monde aussi réel, aussi puissant que celui de nos rêves.
Véritable opportunité de rencontres singulières, le festival invite le public à ce rendez-vous annuel : pour les Fancophonies, enragez-vous !
Edite de Marie-Agnès Sevestre d’après dossier de presse.
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