Le 7 janvier 2019 au Théâtre de la Colline, les États Généraux des écrivaines et écrivains de théâtre ont présenté publiquement leurs objectifs. Et ont appelé à les rejoindre.
Alors que bon nombre de théâtres rouvraient leurs portes le 7 janvier pour présenter l’une des quelques deux cent créations de cette rentrée, le Théâtre de la Colline a commencé l’année autrement. Par un rassemblement : celui des États Généraux des Écrivaines et Écrivains de Théâtre dont l’objectif, lit-on sur le document qui fait office de ticket d’entrée, est d’établir un état des lieux des pratiques des personnes concernées. Cela afin de « mettre en avant la diversité et la richesse des écritures dramatiques actuelles, la diversité des styles, des dramaturgies » et de « revendiquer leur présence sur les plateaux de théâtre et dans tous les échelons de la société ». Introduite par Wajdi Mouawad, qui affirme ainsi son soutien à l’initiative, la soirée initiait un travail collectif dont le résultat sera présenté les 11, 12 et 13 juillet à La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon.
Réunie sur le plateau du Petit Théâtre, la vingtaine de membres du comité de pilotage du mouvement a commencé par présenter sa genèse. Soit la parution en janvier 2018, dans le quotidien Libération, d’un article intitulé « A-t-on encore besoin d’auteurs ? » qui fait alors grand bruit dans le milieu théâtral. Provocation ? Ignorance ? Quoi qu’il en soit, un dialogue se noue entre écrivain.e.s de théâtre. La question, constatent-ils, « reflète en réalité un malaise existant dans la production au sein du théâtre contemporain ». « De nombreuses pièces sont écrites chaque année, traduisant une richesse et une diversité thématique et stylistique peu communes dans la création mondiale, mais ces œuvres accèdent difficilement à la création », poursuivent-ils dans leur texte.
Les échanges se structurent. En mars 2018, une délégation fait part de ses inquiétudes, de sa colère, à la Direction Générale de la Création Artistique. À la DGCA s’ajoute ensuite Artcena, Théâtre Ouvert, la Chartreuse et les Écrivains Associés du Théâtre. Enfin, en juillet dernier, une trentaine de personnes mobilisées se réunit à la Chartreuse : les États Généraux des Écrivaines et Écrivains de Théâtre sont nés. Ils comptent aujourd’hui plus de deux cents signataires, parmi lesquels des noms très familiers, tels que Marion Aubert, Alexandra Badea, Claudine Galea, Fabrice Melquiot, Valère Novarina ou David Lescot. Et d’autres, plus jeunes, qui commencent à l’être, comme Marine Bachelot Nguyen, Pauline Peyrade, Kévin Keiss ou Baptiste Amann.
Rythmée par la lecture de nombreux témoignages d’écrivain.e.s, l’ouverture des États Généraux a permis à son comité de pilotage de lancer un appel à le rejoindre lui ou l’une des neuf commissions dont le travail s’étendra tout au long de la saison 2018-2019. « Nous avons besoin de vous », ont affirmé les personnes référentes de chaque groupe qui travaillera selon une même méthodologie : état des lieux, échanges d’expériences, réflexions et propositions d’améliorations. Place de l’écrivain.e dans la chaîne théâtrale, parité autrices/auteurs, formation et éducation, aide à l’écriture et résidence, statuts et droits sociaux, modes de production du texte théâtral, actions culturelles, nécessité des récits alternatifs et rayonnement à l’international y feront l’objet d’études approfondies. Pour que cette rentrée à la Colline soit beaucoup plus qu’une bonne résolution.
Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr
Pour suivre les actions des États Généraux des Auteures et Auteurs de Théâtre sur les réseaux sociaux : facebook.com/egeetheatre
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