Le 73e Festival d’Avignon s’achève ce soir après 20 jours de théâtre. Olivier Py a dressé le bilan de l’édition 2019. Avec un taux de remplissage de 95%, le public a été au rendez-vous des propositions artistiques qui ont comme toujours été très commentées dans le Cité des Papes. Olivier Py s’en explique. Après l’Odyssée en 2019, le corps sera à l’honneur en 2020.
A presque 70 ans, Jacques Weber a foulé pour la première fois la Cour d’honneur du Palais des Papes dans Architecture, la saga familiale fleuve écrite par Pascal Rambert. Une distribution extraordinaire, pour un spectacle qui a divisé la critique, ce qui n’a pas étonné le directeur du Festival Olivier Py. « Pascal est l’écrivain français vivant le plus joué au monde. Il a choisi de faire un spectacle long, puissant, radical. Quand je lui ai proposé la Cour je me doutais bien qu’il ne ferait pas consensus connaissant le bonhomme« . Le Festival avait beaucoup misé sur La maison de Thé du metteur en scène chinois Meng Jinghui, seul spectacle présenté pour dix représentations à l’Opéra Confluence. Le public s’est éclipsé par grappes entières, « mais le bouche à oreille a bien fonctionné » assure Olivier Py. « Oui, le spectacle a divisé, mais je tiens Meng Jinghui pour l’un des plus grands maîtres du théâtre. Ce spectacle est l’un des plus prodigieux que j’ai pu programmer. » Un spectacle a fait l’unanimité c’est Outside de Kirill Serebrennikov. Un triomphe que le metteur en scène russe a dû savourer à distance. « Au delà de son destin personnel qui lui interdit de quitter Moscou, ce spectacle est une merveille qui m’a bouleversé » explique Olivier Py qui s’est entretenu en larmes au téléphone avec Kirill Serebrennikov à l’issue de la première.
On a beaucoup fait le reproche au Festival d’Avignon de s’éloigner des grands noms internationaux qui ne sont plus programmés comme Romeo Castellucci, Simon McBurney ou Christoph Marthaler. « Le festival n’est pas là pour enfoncer des portes ouvertes » se défend Olivier Py. « Ça m’amuse car quand je programmais Joël Pommerat au CDN à Orléans ou Thomas Ostermeier et Ivo van Hove pour la première fois à Paris à l’Odéon, on ne les considérait pas comme des grands noms. Le Festival doit être en avance, et les grands noms de demain sont présents à Avignon. »
L’année prochaine l’édition sera traversée par les dieux grecs Eros et Thanatos, avec comme thématique centrale, celle du corps. C’est Jean Bellorini, le futur directeur du TNP de Villeurbanne qui aura la lourde tâche de succéder à Pascal Rambert dans la Cour d’honneur.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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