Les danseurs étoiles Guillaume Diop et Valentine Colasante solistes dans « Paquita »
C’est une première pour tous deux : les étoiles de l’Opéra de Paris Guillaume Diop et Valentine Colasante dansent, en tant que solistes, le ballet Paquita, un « challenge technique » qui est l’occasion d’un hommage à son dernier chorégraphe, Pierre Lacotte, disparu en 2023. Prévue ce jeudi 5 décembre, la première du spectacle a été annulée en raison d’un « arrêt de travail de danseurs du Ballet ».
« C’est toujours agréable de faire une prise de rôle à deux. Je découvre le ballet à travers les yeux de Valentine, et elle le découvre aussi à travers mes yeux », s’enthousiasme Guillaume Diop, rencontré lors d’une répétition, en amont de la première. Paquita se passe en Aragon pendant l’occupation napoléonienne : l’héroïne, recueillie par des gitans, se révèle être, après maintes péripéties, une jeune fille de noble famille, ce qui lui permettra d’épouser un officier aristocrate français, Lucien d’Hervilly. « C’est un ballet qui a un véritable défi technique, demande beaucoup de rigueur, de virtuosité, de travail », explique le premier danseur étoile noir de la compagnie, 24 ans, que le grand public a pu reconnaître sur un toit de Paris lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet dernier.
« C’est un hommage au style français avec tout ce qu’il y a de plus rigoureux dans la technique demandée », juge pour sa part Valentine Colasante, 35 ans, nommée étoile en 2018. Elle dit s’identifier « facilement » au personnage de Paquita, « une héroïne certes romantique », mais aussi « très déterminée », qui « peut tout à fait parler à notre époque ».
La version présentée a été adaptée et chorégraphiée en 2001 pour l’Opéra de Paris par le Français Pierre Lacotte (1932-2023), d’après les versions de Mazilier (1846) et Petipa (1881). Grand amoureux de la période romantique, Lacotte a consacré son existence à reconstruire des ballets du XIXe siècle sur les plus grandes scènes du monde. Un style qui se traduit ici par « de la légèreté, beaucoup de sauts, de la petite batterie [jambes qui battent pendant le saut, NDLR], un buste un peu penché en avant », souligne l’ancienne danseuse étoile Agnès Letestu, la répétitrice du duo de solistes pour ce ballet.
Une des particularités de ce ballet : il fait une part grande à la pantomime, genre qui réclame des interprètes un grand sens théâtral. Pour Guillaume Diop, « il faut savoir réussir à doser, réussir à ce que l’histoire soit lisible sans paraître en faire trop et sans rendre la chose caricaturale. Un équilibre qui n’est pas toujours évident à trouver » sur la grande scène de l’Opéra Bastille, où ce ballet se danse pour la première fois.
© Agence France-Presse
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