Il a été l’un des plus grands danseurs du 20ème siècle. Sa légende a débuté en 1961 lorsqu’il décide de fuir la Russie communiste. A 24 ans il décide de raconter ses mémoires, une façon de se mettre sous protection de l’opinion anglo-saxonne. Le livre sort en Angleterre en 1962, certains pages sont été traduites en feuilleton dans Paris Match, mais le livre ne sort jamais en France. C’est chose faite avec cette traduction d’Ariane Dollfus qui sort chez Arthaud.
Rudolf Noureev raconte comment le 16 juin 1961, au Bourget, il décide de rester sur le sol français alors qu’il devait repartir pour Moscou. Il dénonce les pratiques figées de son enseignement, sa rencontre avec la danse folklorique bachkire dès l’âge de 7 ans. Il se dit « possédé », « envouté » par les théâtres. On perçoit bien dès le plus jeune âge son caractère opiniâtre, mais aussi son esprit solitaire, son aversion pour la discipline. Il se décrit d’ailleurs « rebelle et individualiste ». Il crie son amour pour la danse. « Par son corps, un danseur soit proposer des lectures (…) comme s’ils étaient des poèmes. »
Dans cet ouvrage il n’y a pas un mot sur son homosexualité, même si à la fin de l’ouvrage il évoque Erik Bruhn mais ce récit est truffé d’anecdotes cocasses qui sont contextualisées par les nombreuses notes fouillées d’Ariane Dollfus. De son pantalon qui lui tombe sur les pieds lors d’une représentation à Oufa à la manifestation de communistes dans la salle du Théâtre des Champs-Élysées en juillet 1961 quelques jours après avoir faussé compagnies aux agents du KGB au Bourget, c’est une période glorieuse de la danse qui est racontée dans ce document d’archive.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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