Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Clément Bondu, voyageur crépusculaire

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Julien Vimeux

Avec le compositeur Jean-Baptiste Cognet, Clément Bondu mène depuis plusieurs années une odyssée musicale sur les dérives, sur les tragédies de notre monde. Sa seconde partie, Les Adieux (Nous qui avions perdu le monde), est la bouleversante quête d’un « lieu acceptable ». Le metteur en scène sera présent cet été au Festival d’Avignon avec les élèves de l’Ecole supérieure d’art dramatique de Paris, et présentera Dévotion. Dernière offrande aux Dieux morts.

Entrer en scène, pour Clément Bondu, ressemble à un exercice d’arrachement. Dans la faible lueur qui éclaire son arrivée dans la pénombre presque totale du plateau, tout dans ses gestes lents, dans sa manière d’investir seulement le petit espace central où l’appelle un micro, évoque les promenades solitaires qu’il lui a fallu interrompre pour arriver là. Pour venir se dresser face à nous et parler. Pour décrire une traversée des continents dont rien ne dit si elle a vraiment été vécue ou si elle a été rêvée. À moins de lire le dossier du spectacle, où l’artiste dit son besoin, à un moment de sa vie, de partir voir ailleurs si c’était pareil ou différent d’ici. Quitte à se mettre en danger. Ou peut-être, sûrement même, en quête de danger autant que d’espoir.

Seconde partie de l’épopée musicale de Clément Bondu et de Jean-Baptiste Cognet, Les Adieux (Nous qui avions perdu le monde) est un poème aux accents de fin du monde. Un oratorio qui, comme L’Avenir créé cette saison aux Plateaux Sauvages, a la majesté déchirante du dernier souffle. Sa grande fragilité, qu’expriment aussi à leur belle manière rock et mélancolique les huit musiciens qui rejoignent Clément Bondu les uns après les autres. À commencer par le compositeur Jean-Baptiste Cognet, dont le piano fait office de paysage. De même que la batterie de Yann Sandeau, la guitare électrique de Franck Rossi-Chardonnet, la basse, la contrebasse et les synthétiseurs de François Morel, la flûte de Fanny Rivollier et enfin les violoncelles d’Elsa Guiet, de Lydie Lefebvre et d’Amandine Robillard.

Quasi-immobile, Les Adieux est une parenthèse dans le voyage de Clément Bondu. C’est la preuve que pour l’artiste, qui interrompt un moment son récit pour en formuler l’idée, le monde et la parole sont séparés. Et que si cette dernière peut servir aux hommes, c’est tout au plus pour garder des traces de leurs tentatives, de leurs courses contre l’inévitable qu’ils ont en partage. Glissée discrètement dans ses descriptions de la Russie, de la Chine, du Mexique ou encore de Cuba, qu’il dit « hantées par les souvenirs du communisme », cette réflexion éclaire une chose essentielle dans le travail de Clément Bondu : sa recherche d’un endroit de réparation. Ou du moins d’apaisement des douleurs que suscitent le simple fait d’être en vie.

Si certaines étapes de son long parcours poétique peuvent sembler un peu trop frontales dans leur critique de la société de consommation, du spectacle et d’autres désastres, Clément Bondu réussit à ne jamais se faire lanceur d’alerte. Sa prose intemporelle, rimbaldienne, sa voix profonde et pourtant distante, sa présence à la fois très incarnée et tremblante font de sa parole rescapée des bas-fonds un chant du cygne qui semble ne jamais devoir se finir. Et qui, de fait, se poursuit chez l’artiste de création en création. Au point de se réunir en une seule phrase qui peut être, pour celui qui la reçoit, un lieu proche de celui que recherche Clément Bondu. Un espace d’accalmie.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les Adieux (Nous qui avions perdu le monde)
Texte, conception et interprétation : Clément Bondu
Composition : Jean-Baptiste Cognet
Interprétation musicale : Jean-Baptiste Cognet (guitares, piano), Franck Rossi-Chardonnet (guitare électrique), François Morel (basse, contrebasse, synthétiseurs), Yann Sandeau (batterie), Fanny Rivollier (flûte, synthétiseurs) et Aëla Gourvennec, Lydie Lefebvre, Amandine Robillard (violoncelles)
Création et régie lumières, régie générale : Clémentine Pradier
Régie son : Gaspard Charreton et Matthieu Plantevin
Administration : Henri Brigaud
Chargé de diffusion : Olivier Talpaert / En votre compagnie
Production : Memorial (Année zéro)
Coproduction : L’Onde (Vélizy)
Avec le soutien de : La Chartreuse-CNES (Villeneuve-lez-Avignon) ; La Comédie de Reims-CDN ; le 104-PARIS ; la Spedidam, La Mouche-Saint-Genis-Laval, Théâtre de la Cité internationale-Paris
Le texte et la partition musicale de la première partie Le jeune homme aux baskets sales ont été lauréats de l’aide à l’écriture de l’association SACD-Beaumarchais, catégorie « art lyrique » en 2016
Durée : 1h30

Théâtre de la Cité Internationale
Du 28 au 30 mars 2019
Théâtre de Châtillon
Octobre 2019
L’Onde Théâtre – Centre d’art (Vélizy-Villacoublay)
Novembre 2019

7 novembre 2018/par Anaïs Heluin
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Le Théâtre de l’Atelier transformé en studio cinéma
Ambre Kahan met en scène Ivres de Ivan Viripaev
François Morel et Antoine Sahler dans J’ai des doutes d’après Raymond Devos
Audrey Bonnet, François Morel et Jacques Weber manifesteront devant le Théâtre de l’Atelier
Les étrangers de Clément Bondu
Jacques Weber et François Morel rejouent le débat Mitterrand / Chirac de 1988
La vie de François Morel
Pauline Sales crée Les Deux Déesses – Déméter et Perséphone, une histoire de mère et fille « Les Deux Déesses », le mythe conté
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut