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Législatives : des acteurs du théâtre public s’inquiètent d’une victoire du RN

Actu, Théâtre

photo CGT Spectacle

Baisse des financements, ingérence dans la programmation, accent mis sur le « patrimoine » au détriment de la création: plusieurs acteurs du théâtre public, interrogés par l’AFP, redoutent l’hypothèse de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national à l’issue des législatives le 7 juillet.

« C’est l’ensemble de la société qui pourrait être impactée et la culture au passage. Les dangers sont multiples », témoigne le metteur en scène Stanislas Nordey. Lui, comme plusieurs représentants du théâtre public s’appuient surtout, pour étayer leurs propos, sur les politiques menées dans les premières municipalités passées aux mains du Front national (Orange, Toulon, Marignane) ou sur les exemples de l’Italie de la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni ou de la Hongrie nationaliste de Viktor Orban. Ou encore sur les propositions des candidats RN lors de précédentes élections – le programme officiel de ce parti, pour les européennes, étant peu disert dans le champ de la culture.

Stanislas Nordey cite le risque que le nouveau parti au pouvoir mette les lieux de culture sous sa coupe idéologique, avec de surcroît des gens « pas compétents ». En Italie, Giorgia « Meloni a placé des gens à elle à la tête des institutions culturelles », des « purges » opérées « sans foi ni loi », dit l’ancien directeur du Théâtre national de Strasbourg, qui vit la moitié de l’année dans ce pays.

Pour Stéphane Braunschweig, directeur sortant de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, « ce qui est sûr, c’est que la création va être la cible de coupes budgétaires » en cas de victoire du RN. « On voit mal un gouvernement RN, qui pense que les directeurs de théâtre font partie des élites culturelles de gauche, aller soutenir ces institutions-là », dit-il, rappelant que « le spectacle vivant est déjà dans un état délabré », manquant « de moyens ».

« Valeurs réactionnaires »

« Si le RN arrivait au pouvoir, il déploierait une politique passéiste et conservatrice, tournée vers le patrimoine », « qui se couperait de la création », estime Vincent Roche-Lecca, co-président du Syndicat national des scènes publiques (270 théâtres publics). « Or une politique culturelle a besoin de deux jambes ».

Autre risque: celui d’un glissement vers « une culture du folklore et du divertissement », craint le metteur en scène Mohamed El Khatib, programmé cette année au Festival d’Avignon. Ce serait « revenir à des valeurs franchouillardes réactionnaires, sur un socle totalement déconnecté de la société et des avancées sociales », alors que la culture doit être, selon lui, « un vecteur d’émancipation ».

Avec la mise en avant de la préférence nationale, Stéphane Braunschweig redoute une possible remise en cause de la circulation des artistes internationaux. « Au Théâtre de l’Europe, nous sommes co-producteurs d’un spectacle du metteur en scène hongrois Kornél Mundruczó, qui ne peut être réalisé dans la Hongrie de Viktor Orban. Est-ce que qu’on va nous dire qu’on ne peut plus co-produire des artistes qui ne peuvent pas s’exprimer dans leur propre pays ? », interroge-t-il.

L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite laisserait présager « une grande impossibilité de liberté dans la programmation », estimait Chiara Breci, co-déléguée générale du Syndicat national des arts vivants, présente dans un rassemblement du monde du spectacle vivant contre les coupes budgétaires et contre le RN jeudi à Paris.
« On a aussi une énorme crainte de moralisation des oeuvres montrées, de ce qu’on peut créer et accompagner », ajoute Vincent Roche-Lecca, citant lui aussi, « pour preuve, les cas de l’Italie et de la Hongrie ».

Plusieurs acteurs soulignent par ailleurs le flou des déclarations de dirigeants d’extrême droite au sujet du maintien du régime des intermittents du spectacle. Ariane Mnouchkine, fondatrice du Théâtre du Soleil, s’interroge, pour sa part, sur l’attitude « morale » à avoir si le RN arrivait au pouvoir. « A quel moment doit-on cesser de faire du théâtre sous un gouvernement RN ? », demande-t-elle dans une tribune à Libération. « Concrètement (…), que fait-on à la première loi qui passe et qui restreint arbitrairement les libertés ? Quand décide-t-on de fermer le Théâtre du Soleil ? Ou, au contraire, va-t-on se raconter qu’on résiste de l’intérieur ? »

Karine Perret © Agence France-Presse

16 juin 2024/par AFP
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