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Léa Roblot et Elise Roth, glaneuses de hontes et autres tracas

À la une, Avignon, Best Off, Paris, Théâtre
La Honte d'Elise Roth et Léa Roblot
La Honte d'Elise Roth et Léa Roblot

Photo Marie Charbonnier

Léa Roblot et Elise Roth pratiquent un théâtre de clown sans nez pour explorer un sujet aussi glissant que drôle : la honte. Et font le pari de « faire de ce sentiment qui isole un sentiment qui unit » dans un duo rocambolesque et cocasse qui cultive une perméabilité permanente avec le public.

Avant La Honte !, il y a eu La Grande Récolte de la honte, confessionnal singulier, bureau de déposition de vécu joué en plein air au plus près des publics au Festival d’Aurillac 2024. Cette première expérience participative autour du sujet a permis à nos deux acolytes de recueillir confidences et inavouables secrets auprès des populations les plus variées. Car la honte nous concerne tous. Sentiment universel dont on se passerait bien, elle est pourtant là, tapie dans un coin, prête à sortir comme un diable de sa boîte quand on s’y attend le moins. Elise Roth et Léa Roblot ont décidé d’associer leurs personnalités pour venir à bout de cet incontrôlable fléau qui a le don de nous pourrir la vie. Et font le pari qu’en en parlant, en se libérant de nos souvenirs malaisants, de nos petits embarras et gros fards, de nos humiliations pas digérées, on pourrait peut-être une fois pour toutes s’en débarrasser.

Et rien de tel que le clown, leur outil de travail, pour ancrer leur démarche dans un théâtre de proximité et de lien, en porosité avec le public. Car la honte est un déclencheur de rire immédiat et optimal. Il n’y a qu’à entendre l’hilarité de la salle si jamais l’on en doutait. Nous voici donc en présence de deux expertes en la matière, tirées à quatre épingles, sexy et apprêtées comme des présentatrices télévisées, une réinvention contemporaine et théâtrale du binôme ancestral de l’Auguste et du Clown Blanc. L’une (Léa Roblot) en bleu schtroumpf perchée sur des talons aiguilles dans sa robe moulante, jambes immenses et cheveux gominés ; l’autre (Elise Roth) en jean et haut blanc ajustés, épaules nues de nageuse olympique et maquillage impeccable. Super héroïnes des temps modernes, elles tirent le clown du côté du féminin outrancier, ne s’embarrassent pas d’un nez, mais n’hésitent pas à s’affubler de demi-masques grotesques et décalés. Leur objectif ? Nous libérer du poids de nos hontes dans une cérémonie émancipatrice ; nous alléger de nos fardeaux dans une séance de catharsis collective ; nous pousser à l’aveu pour mieux nous délester. Pour ce faire, elles s’arment de chiffres et de statistiques, de secrets confiés et de sachets de Smecta, de rituels et protocoles destinés à nous libérer.

Auréoles sous les bras ou flatulence malvenue, lapsus gênant ou acte manqué, gros bide ou bout de salade entre les dents, bonnet d’âne ou femmes tondues, le spectre des humiliations possibles est large, et nos deux athlètes le parcourent à grandes enjambées de plateau, en missionnaires encourageantes et illuminées. Le public est pris à parti, interpellé, sollicité, car il va sans dire qu’il n’y a pas de honte sans témoin de la honte. Pas de honte sans regard sur. Situation éminemment théâtrale donc que nos deux intermédiaires explorent avec un bagout sans faille, investies jusqu’à la moelle. Et n’hésitent pas, plus elles avancent dans leur mission, à se mettre elles-mêmes en jeu, à se faire bouc émissaires idéales jusqu’au corps qui déraille, aux gaffes qui s’accumulent et cette scène d’enfilage de maillot de bain d’anthologie. Entre théâtre et clown contemporain, accompagnées à l’écriture par Mickaël Délis – qui sévit en ce moment même dans sa Trilogie du Troisième Type au Théâtre Avignon – Reine Blanche – au clown par Lucie Valon et à l’expression corporelle par Leïla Gaudin, ce duo bien entouré fait des étincelles de rire en s’aventurant sur nos terrains glissants, en osant le western et la référence à Phèdre, en poussant le bouchon jusqu’au corps ridicule, pour mieux nous rappeler que la honte n’a jamais tué personne et faire de leur spectacle un acte expiatoire.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

La Honte !
Conception, écriture et interprétation Léa Roblot, Elise Roth
Avec Léa Roblot, Elise Roth
Collaboration à l’écriture Mickaël Delis
Complicité artistique Lucie Valon, Leïla Gaudin
Création lumière Fabrice Peineau

Production EKI Compagnie

Durée : 1h15

Théâtre des Béliers, dans le cadre du Festival Off d’Avignon
du 5 au 26 juillet 2025, à 20h50 (relâche les 9, 16 et 23)

Théâtre de la Reine Blanche, Paris
du 17 octobre au 16 novembre

14 juillet 2025/par Marie Plantin
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