Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • DĂ©cevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théùtre
    • Danse
    • OpĂ©ra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théùtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Cliquez pour ouvrir le champ de recherche Cliquez pour ouvrir le champ de recherche Rechercher
  • Menu Menu

Léa Roblot et Elise Roth, glaneuses de hontes et autres tracas

A voir, Les critiques, Paris, Théùtre
La Honte d'Elise Roth et Léa Roblot
La Honte d'Elise Roth et Léa Roblot

Photo Marie Charbonnier

Léa Roblot et Elise Roth pratiquent un théùtre de clown sans nez pour explorer un sujet aussi glissant que drÎle : la honte. Et font le pari de « faire de ce sentiment qui isole un sentiment qui unit » dans un duo rocambolesque et cocasse qui cultive une perméabilité permanente avec le public.

Avant La Honte !, il y a eu La Grande RĂ©colte de la honte, confessionnal singulier, bureau de dĂ©position de vĂ©cu jouĂ© en plein air au plus prĂšs des publics au Festival d’Aurillac 2024. Cette premiĂšre expĂ©rience participative autour du sujet a permis Ă  nos deux acolytes de recueillir confidences et inavouables secrets auprĂšs des populations les plus variĂ©es. Car la honte nous concerne tous. Sentiment universel dont on se passerait bien, elle est pourtant lĂ , tapie dans un coin, prĂȘte Ă  sortir comme un diable de sa boĂźte quand on s’y attend le moins. Elise Roth et LĂ©a Roblot ont dĂ©cidĂ© d’associer leurs personnalitĂ©s pour venir Ă  bout de cet incontrĂŽlable flĂ©au qui a le don de nous pourrir la vie. Et font le pari qu’en en parlant, en se libĂ©rant de nos souvenirs malaisants, de nos petits embarras et gros fards, de nos humiliations pas digĂ©rĂ©es, on pourrait peut-ĂȘtre une fois pour toutes s’en dĂ©barrasser.

Et rien de tel que le clown, leur outil de travail, pour ancrer leur dĂ©marche dans un théùtre de proximitĂ© et de lien, en porositĂ© avec le public. Car la honte est un dĂ©clencheur de rire immĂ©diat et optimal. Il n’y a qu’à entendre l’hilaritĂ© de la salle si jamais l’on en doutait. Nous voici donc en prĂ©sence de deux expertes en la matiĂšre, tirĂ©es Ă  quatre Ă©pingles, sexy et apprĂȘtĂ©es comme des prĂ©sentatrices tĂ©lĂ©visĂ©es, une rĂ©invention contemporaine et théùtrale du binĂŽme ancestral de l’Auguste et du Clown Blanc. L’une (LĂ©a Roblot) en bleu schtroumpf perchĂ©e sur des talons aiguilles dans sa robe moulante, jambes immenses et cheveux gominĂ©s ; l’autre (Elise Roth) en jean et haut blanc ajustĂ©s, Ă©paules nues de nageuse olympique et maquillage impeccable. Super hĂ©roĂŻnes des temps modernes, elles tirent le clown du cĂŽtĂ© du fĂ©minin outrancier, ne s’embarrassent pas d’un nez, mais n’hĂ©sitent pas Ă  s’affubler de demi-masques grotesques et dĂ©calĂ©s. Leur objectif ? Nous libĂ©rer du poids de nos hontes dans une cĂ©rĂ©monie Ă©mancipatrice ; nous allĂ©ger de nos fardeaux dans une sĂ©ance de catharsis collective ; nous pousser Ă  l’aveu pour mieux nous dĂ©lester. Pour ce faire, elles s’arment de chiffres et de statistiques, de secrets confiĂ©s et de sachets de Smecta, de rituels et protocoles destinĂ©s Ă  nous libĂ©rer.

AurĂ©oles sous les bras ou flatulence malvenue, lapsus gĂȘnant ou acte manquĂ©, gros bide ou bout de salade entre les dents, bonnet d’ñne ou femmes tondues, le spectre des humiliations possibles est large, et nos deux athlĂštes le parcourent Ă  grandes enjambĂ©es de plateau, en missionnaires encourageantes et illuminĂ©es. Le public est pris Ă  parti, interpellĂ©, sollicitĂ©, car il va sans dire qu’il n’y a pas de honte sans tĂ©moin de la honte. Pas de honte sans regard sur. Situation Ă©minemment théùtrale donc que nos deux intermĂ©diaires explorent avec un bagout sans faille, investies jusqu’à la moelle. Et n’hĂ©sitent pas, plus elles avancent dans leur mission, Ă  se mettre elles-mĂȘmes en jeu, Ă  se faire bouc Ă©missaires idĂ©ales jusqu’au corps qui dĂ©raille, aux gaffes qui s’accumulent et cette scĂšne d’enfilage de maillot de bain d’anthologie. Entre théùtre et clown contemporain, accompagnĂ©es Ă  l’écriture par MickaĂ«l DĂ©lis – qui sĂ©vit en ce moment mĂȘme dans sa Trilogie du TroisiĂšme Type au Théùtre Avignon – Reine Blanche – au clown par Lucie Valon et Ă  l’expression corporelle par LeĂŻla Gaudin, ce duo bien entourĂ© fait des Ă©tincelles de rire en s’aventurant sur nos terrains glissants, en osant le western et la rĂ©fĂ©rence Ă  PhĂšdre, en poussant le bouchon jusqu’au corps ridicule, pour mieux nous rappeler que la honte n’a jamais tuĂ© personne et faire de leur spectacle un acte expiatoire.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

La Honte !
Conception, écriture et interprétation Léa Roblot, Elise Roth
Avec Léa Roblot, Elise Roth
Collaboration Ă  l’Ă©criture MickaĂ«l Delis
Complicité artistique Lucie Valon, Leïla Gaudin
Création lumiÚre Fabrice Peineau

Production EKI Compagnie

Durée : 1h15

Vu en juillet 2025 au Théùtre des BĂ©liers, dans le cadre du Festival Off d’Avignon

Théùtre de la Reine Blanche, Paris
du 17 octobre au 16 novembre

16 octobre 2025/par Marie Plantin
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-ĂȘtre aussi
Zermos, Zone Exposée aux Risques de Mouvements Spontanés
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hĂ©sitez pas Ă  contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

Search Search
© Sceneweb | Création site et Maintenance WordPress par Limbus Studio
  • L’actualitĂ© du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialitĂ©
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut Faire défiler vers le haut Faire défiler vers le haut